WATCHTOWER ET ONU : ASSOCIATION DE 10 ANS !


LA CHRONOLOGIE DE L'AFFAIRE

1991 : BARRY L.W (membre du Collège Central) et AULICINO Ciro (Département de la Redaction) déposent une demande pour associer la société Watchtower au Département de l’Information de l’ONU (DPI) [2].
1992 : La société Watchtower est reconnue en tant qu’Organisation Non Gouvernementale au bureau DPI des Nations-Unis, alors que les conditions d’inscriptions en tant qu’ONG sont très claires dès cette époque [3].
1994 : Un fasicule de l’ONU rappelle aux ONG inscrites leurs obligations : page 6 : "partagent les idéaux de la Charte de l’Organisation des Nations Unies ; opèrent seulement sur une base non lucrative ; ont démontré un intérêt pour les activités de l’ONU et ont prouvé leur capacité à sensibiliser des audiences larges ou spécialisées telles que les éducateurs, les représentants des médias, les responsables politiques et le monde des affaires ; ont la volonté et les moyens de conduire des programmes d’information efficaces sur les activités de l’ONU en publiant des lettres d’information, des bulletins et des pamphlets, en organisant des conférences, séminaires et tables rondes, et en s’assurant la coopération des médias."
La société Watchtower sera inscrite comme ONG avec pour mission « la liberté de religion », « l’Environnement », « l’Education » et « Communication et Média ».
1996 : L’ECOSOC adopte une résolution. Le partenariat entre les ONG ayant le statut consultatif aupres de l’ECOSOC et l’ONU doit être plus important[4]. Les ONG doivent s’engager encore plus pour promouvoir les actions de l’ONU. Cela ne concerne pas les ONG associées au bureau DPI de l'ONU comme la Watchtower, mais l'engagement précise qu'il faudra par la suite que cela se répercute pour ces ONG.
1997 : La Watcthower est toujours affiliée comme ONG [5] et [6].
1998 : Le Réveillez-vous ! du 15 Novembre 1998 est clairement une apologie du travail réalisé à l’ONU.
1999 : L’inscription est refaite comme chaque année. Cette fois-ci les missions de la société Watcthower concernent d’autres sujets que l’on retrouve dans les abréviations du document officiel :
DIS : Désarmement.
HR : Droits de l’Homme
WOM : Le statut des femmes.
PEA : La Paix et la Sécurité internationale.
3-5 octobre 2000 : Les Témoins de Jéhovah sont recencés comme une ONG pour le forum VILNIUS dédié à l’Holocauste.
11 septembre 2001 : Après les attentats sur les Twin Towers, la sécurité est renforcée. Alors qu’auparavant des étudiants et des chercheurs pouvaient obtenir l’accès à la bibliothèque avec un « pass temporaire », dorénavant seuls les membres de l’ONU et ceux des ONG peuvent y avoir accès [7].
8 octobre 2001 : Stephen BATES, un journaliste du Guardian révèle que les Témoins de Jéhovah sont associés à l’ONU depuis maintenant 10 ans ! [8][9]. Le même jour, la filiale portuguaise répond à un Témoin de Jéhovah qui a lu l'information sur Internet, que cette association sert à "défendre les droits de nos frères dans des pays où leurs droits sont violés, leur envoyer des soins médicaux, de l'alimentation et toute autre sorte d'aide." [10]
9 octobre 2001 : La Watchtower se désengage officiellement de l’ONU en pretextant par la suite qu'elle l'avait fait pour avoir un bagde d’accès à la librairie de l’ONU [11] [12] [13].
15 octobre 2001 : Stephen BATES, du Guardian, traite d’hypocrites les dirigeants des Témoins de Jéhovah, dans son article [14] .
22 octobre 2001 : Paul Gillies, du Service Presse du Bethel de Londres, répond que Stephen Bates s’est trompé et que c’était pour avoir un accès à la bibliothèque des Nations Unies que la Watchtower s'était associées en tant qu'ONG au bureau de DPI.[15].
Semaine du 22 octobre 2001 : Stephen BATES se moque de Paul Gillies et de son hypocrisie, alors que c’était à lui qu’il avait demandé des informations sans obtenir de réponse, auparavant. Le fait que l'organisation des Témoins de Jéhovah se soit retirée de l’ONU aussi vite est la preuve, pour lui, qu’elle n’avait pas la conscience nette [16].
Octobre 2001 : En Caroline du Sud (USA), Ciro AULICIINO (celui qui avait inscrit la Watcthower en tant qu’ONG) fait un discours à une assemblée. Il y fustige l’ONU et indique que le 11 septembre est un tournant dans l’histoire prophétique [17].
1er Novembre 2001 : Une lettre du Bethel de Brooklyn envoyée à toutes les filiales explique que l’association avec l’ONU était nécessaire pour l’accès aux recherches universitaires et que la société Watchtower s’est désormais retirée car les critères ont changé pour les ONG [18].
24 janvier 2002 : La liste 2001- 2002 des ONG révèle que la Watchtower était bien associée en tant qu’ONG à cette époque, et que depuis la mort de Loyld Barry c’est Don ADAMS (président de la Watcthower) qui le remplaçait sur cette liste.
18 Mars 2002 : L’ONU confirme que les critères sont les mêmes depuis 1991 et qu’ils n’ont forcé aucune ONG pour être membre du DPI [19].
4 Mars 2004 : L’ONU, ayant reçu de nombreuses requêtes au sujet de l’association de la Watchtower Bible and Tract Society of New York avec le département de l’information publique (DPI), met à disposition sur son site une lettre officielle en ce qui concerne les relations entre la Watcthower et l’ONU [20] ou [21]. On peut y lire : "Le département de l’information publique de l’organisation des Nations unies à récemment reçu de nombreuses requêtes au sujet de l’association de la Watchtower Bible and Tract Society of New York avec le département de l’information publique (DPI). Cette organisation a déposé une demande pour s’associer au DPI en 1991 et a été reconnue en 1992. En acceptant l’association avec le DPI, cette organisation a accepté de se plier aux critères d’association, cela comporte le respect et le soutien des principes de la Charte des Nations Unies, ainsi qu’un engagement international consistant à mener des programmes concrets d’information auprès de ses membres ainsi qu’à l’égard d’une audience élargie au sujet des activités des Nations Unies. En octobre 2001, Giro Aulicino, le représentant principal de la Watchtower Bible and Tract Society of New York a demandé que l’on mette fin à l’association de cette organisation avec le DPI. Donnant suite à cette requête, le DPI à décidé d’exclure la Watchtower Bible and Tract Society of New York le 9 octobre 2001."

Les raisons de l'association
Selon l'ONU
Rappelons encore les seuls buts officiels que doit poursuivre une ONG en s'association avec le bureau DPI de l'ONU, en citant la page Web de l'ONU sur la questions : *Comment se fait la coopération entre les ONG et le Département de l'information ?
Le Département de l'information et les ONG coopérent régulièrement. Les ONG associées au Département de l'information disséminent l'information concernant l'ONU à leurs membres, permettant d'approfondir la connaissance et le soutien de l'Organisation à la base. La diffusion prend les formes suivantes :
-Publicité sur les activités de l'ONU de par le monde sur des questions telles que la paix et la sécurité, le développement économique et social, la défense des droits de l'homme, les affaires humanitaires et le respect du droit international.
-Promotion des célébrations et années internationales proclamées par l'Assemblée générale, afin d'attirer l'attention mondiale sur des questions importantes confrontant l'Humanité.
Bien avant les critères d'association, les raisons de l'association avec le bureau DPI de l'ONU sont donc à prendre en compte. La même page du site Web officiel de l'ONU continue:
L'importance de la coopération avec les ONG comme partie intégrale des activités d'information de l'ONU a été reconnue dès la création du Département de l'information en 1946. L'Assemblée générale, dans sa résolution 13(1), demandait au Département de l'information et à ses bureaux auxiliaires : "...de donner un encouragement et une aide efficaces aux services d'information nationaux, aux établissements d'enseignement et aux autres organisations nationales et privées de tous genres, désireux de faire connaitre les travaux des Nations Unies. A cette fin, et aussi pour d'autres buts, il devrait avoir un service complet de documentation, fournir ou documenter des conférenciers et mettre ses publications, films documentaires, bandes d'images, affiches et autres documents graphiques à la disposition de ces services, établissements et organisations." En 1968, le Conseil économique et social, par la résolution 1297 (XLIV) du 27 mai, a demandé au Département de l'information d'associer les ONG, en gardant à l'esprit la résolution 1296 (XLIV) du 23 mai 1968, qui stipule qu'une ONG "...doit s'engager à aider l'Organisation des Nations Unies, dans son oeuvre et à faire connaître les principes et les activités des Nations Unies, conformément à ses propres buts et desseins ainsi qu'à la nature et à l'étendue de sa compétence et de ses travaux."
Par cette association, le bureau DPI fournit tout une série de service aux ONG désireuse d'aider l'ONU à diffuser ses informations et à se faire connaître. La société Watchtower souhaitait-elle 'aider l'Organisation des Nations Unies" en s'associant à l'ONU, diffusait-elle des informations positives envers l'ONU. La chronologie de la doctrine sur l'ONU en début de cet article en donne un aperçu. Néanmoins pour le mouvement quelle était la ou les raisons de l'association avec le bureau DPI ?

L'histoire continue : 2003 association avec l'IAPSO
La société Watchtower cliente de l'IAPSOEn 2003, l'IAPSO (Inter-Agency Procurement Services Organisation), organisme onusien chargé de négocier des prix avec des fournisseur pour le agences de l'ONU et les organismes ou ONG collaborant avec les Nations-Unies, et à l'époque sous la direction du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le développement) révèle dans un document mis sur son site à la page 30 que la Société Watchtower a été un de ses clients, c'est à dire que la Société Watchtower a profité des prix et produits proposés par cette agence de l'ONU.
Les conditions des services de l'IAPSO à ses clients sont invariables depuis 20 ans, vous pouvez les lire sur leur site Web tant pour les clients qui utilisent leur service Internet que ceux qui ne passent pas par ce service. Dans ce dernier document on peut lire par exemple en introduction:

Services provided by IAPSO are limited t assisting the UN system, governments receiving aid, organizations cooperating with the UN system as donor government aid organizations and non-governmental organizations (NGO's).
Traduction: Les services fournis par IAPSO sont limités à l'assistance du système Onusien, aux services d'aides gouvernementales, et aux organisations coopérant avec le système onusien, comme les organisations donneuse d'aide gouvernementale ou les organisations non gouvernementale (ONG).
Il est donc clair que la société Watchtower, sûrement pour ses opérations en Afrique a profité des prix avantageux sur le matériel et/ou des services de l'agence de l'ONU spécialisée dans ce domaine, l'IAPSO. Pour cela encore une fois, elle a déclaré ou a véritablement collaboré avec l'ONU.

Un précédent ?
L'hypocrisie de la société Watchtower révélée par cette affaire a été présentée au départ comme une première : la Société Watchtower, pour qui l'ONU est satanique, utilise celle-ci pour défendre sa liberté de culte dans le monde entier et va même jusqu'à promettre de soutenir ses actions, alors qu'elle interdit aux fidèles de le faire sous peine d'exclusion du mouvement.

Ce n'est pourtant qu'un exemple parmi d'autres de la politique du Béthel de Brooklyn, au fil des ans : 1918, 1919 et la libération des 8 prisonniers dont le président Rutherford. Si l'affaire en elle-même mérite un article pour référencer les nombreuses compromissions de l'équipe de Rutherford pour demander leur libération de prison par rapport aux standards qu'il fixera lui-même en matière de fidélité face à la persécution, il peut être noté ici comment Rutherford fera appel à de nombreux membres du Congrès pour demander sa libération ou signer une pétition dans ce sens. L'embarras du rédacteur de la Tour de Garde du 1er Avril 1919 pour préciser comment les membres du congrès ont été avertis est palpable: Prétextant la large publicité de l'affaire, il affirme que de nombreux "rédacteurs de journaux, membres du Congrès, sénateurs et gouverneurs ont signés des pétitions pour la libération des Étudiants de la Bible emprisonnés." Il ajoute "Comme exemple de nombreuses lettres que des membres du Congrès ont écrits en réponse aux lettres qu'ils ont reçus, nous citons celle du membre du Congrès M CLyde Kelly de Pennsylvanie..."[21]

Ainsi quand il va de don intérêt et dès 1919, l'intervention politique n'est pas étranger au mouvement des Étudiants de la Bible qui deviendra celui des Témoins de Jéhovah.

Lettonie - 1930
Dans les années 30, la cible préférée de Joseph Rutherford était la "chrétienté" qui seule au début allait subir la colère de Dieu, les nations païennes étant peu concernée par la bataille menée par Dieu. Au sein de la chrétienté, les pays les plus abominables étaient l'Angleterre et les Etats-Unis, identifiés au faux-prophète de la révélation directement sous l'influence de Satan, ceux-ci comme tous les autres pays de la "chrétienté" méritaient une destruction méritée de la part de Jéhovah.

Néanmoins dans le même temps quand la Lettonie n'a pas voulu enregistrer la Société Watchtower dans son pays en 1930, car la loi lettone exigeait un clergé local et non pas composé d'étranger, et que les propos anti-clergé, anti-politique des revues TJ ont été jugé dangereux par le gouvernement letton, c'est l'ambassadeur des Etats-Unis qui sera sollicité par Rutherford pour lui permettre l'enregistrement.

L'historien, Nikandrs Gills, proche du CESNUR et défendant les Témoins de Jéhovah, rapporte pourtant : "Le 1er juillet 1930, l’ambassadeur des Etats-Unis s’adressa au ministre des Affaires étrangères letton(M. Hugo Celmins) pour lui demander des explications à propos du refus de la part des institutions de permettre à la «Watch Tower Bible and Tract Society» d’ouvrir une filiale en Lettonie et pour le prier de lui envoyer une justification légale de ce refus (le ministre des Affaires étrangères de Lettonie au département des Affaires spirituelles, le 4 juillet 1930, n° 13455). L’ambassadeur des États-Unis soulignait que le refus d’enregistrer la société était en contradiction avec le 13e paragraphe de l’Accord entre la Lettonie et les Etats-Unis sur « Friendship, Trade and Consular Relations ». Dans cette lettre, l’ambassadeur citait expressément le motif avancé pour ce refus, à savoir que «les activités de la société en Lettonie sont «indésirables » [22] Allemagne - 1933

Alors que la Société Watchtower publie la brochure La Crise, dont certains passages en appellent à la destruction méritée des Etats-Unis par Dieu, tout comme le livre Préparation ; Rutherford fait une nouvelle fois appel au Département d'Etat américain face à la confiscation des biens de la société Watchtower en Allemagne, afin qu'il intervienne auprès des services de Hitler pour régler le problème.