COMMENTAIRES SUR LE LIVRE "LA VIE - COMMENT EST-ELLE APPARUE ? ÉVOLUTION OU CRÉATION ?"

Première Partie

 

J'ai rédigé ce texte pour informer et pour répertorier un certain nombre de problèmes soulevés par le livre Création. Je livre mes commentaires tels quels, et ce texte n'est en aucune manière exhaustif. A certains moments, je me contente de me référer à de preuves existantes. Pour confirmer mes dires, vous devrez consulter les sources par vous-mêmes et il vous faudra lire des ouvrages sur l'évolution pour vous rendre compte de ce qu'est réellement la science évolutionniste.

 

Soyez prêt à ne pas vraiment apprécier ce que vous allez lire. Je n'ai pas pris le temps de modérer mes opinions et de les présenter sous une forme aussi adoucie qu'elles l'auraient été si ce texte avait été prévu pour une plus large diffusion. Je parle pour moi-même. L'expérience sera à différente pour chacun d'entre vous, à manipuler avec soin donc.

 

Mon Examen

 

J'ai entendu dire que certains livres de la Société Watch Tower utilisaient des "citations inexactes" et une "argumentation malhonnête", mais je n'y ai guère réfléchi. Aussi, quand certains disaient explicitement que le livre "Création" est un ouvrage malhonnête, je ne prenais pas vraiment la peine de le vérifier. Lorsque j'ai rejoint Internet, j'ai continué à entendre ces commentaires, particulièrement dans les newsgroups religieux où on peut lire des déclarations du type : "le livre Création a été mis en pièces plusieurs fois sur le forum talk.origins". Pourtant, j'étais réticent à l'idée de le vérifier. De plus, certains amis m'avaient clairement mis en garde en m'affirmant que ce groupe Usenet n'était pas spécialement un bon endroit à fréquenter. Or, comme nous étions capables de nous défendre nous-mêmes assez bien sur les questions doctrinales dans les groupes religieux, cela m'a interpellé quelque part.

 

Ce n'est que lorsqu'on [1] m'a personnellement défié sur ce sujet que je me suis laissé malgré moi impliquer dans une justification du livre Création. Je fus quelque peu déstabilisé quand on me fit découvrir deux fausses citations flagrantes (Discover, Lewontin, voir plus loin), mais je continuais à prétendre qu'il ne s'agissait que de quelques erreurs mineures dans un livre, par ailleurs, de très grande qualité. Mais quand mon correspondant fut capable de me montrer, non pas 10 ou 20, mais près de 100 exemples clairs d'erreurs dans le livre de la Création, allant de la malhonnêteté crasse à la stupidité révoltante, j'ai dû admettre que ce n'était plus une question d'importance mineure. Des millions de gens lisent ce livre en le considérant comme LA Vérité. Il est supposé construire la foi des gens en Dieu et la Bible. La Watchtower représente Dieu. Ceci porterait atteinte à son honneur.

 

Considérez les objectifs de ce livre :

 *** ce 4 La vie : comment est-elle apparue ? Évolution ou création ? ***
Des millions de gens croient à l’évolution, des millions à la création, et beaucoup d’autres hésitent à se prononcer. C’est à toutes ces personnes que s’adresse le présent ouvrage. Fruit de minutieuses recherches, il répond à cette question fondamentale: Comment la vie est-elle apparue sur la terre ? Il montre en outre que l’avenir de l’homme dépend de la réponse à cette question.

 

Notez qu'il est question de "minutieuses recherches". Ce qui est une phraséologie lourde de signification. Le livre Création est rédigé pour un public qui ne connaît pas tous les faits, des gens qui ne sont pas familiarisés avec la terminologie ou la pensée scientifique. Lorsque je lis de "minutieuses recherches" sur quelque chose, je m'attends à m'informer sur toutes les facettes d'un problème. J'attends aussi une présentation honnête de la théorie adverse, un examen des meilleurs arguments des opposants et les réponses qu'on leur apporte. En d'autres termes, je veux des faits afin de pouvoir me forger une opinion personnelle concernant le débat.

 

J'ai pris la décision de lire des articles de Macropedia sur la théorie de l'évolution et des articles sur l'évolution humaine dans l' Encyclopaedia Britannica, ce qui représentait une bonne introduction. Rien que ce texte, relativement court [2], donnait une preuve solide de la validité de la théorie de l'évolution. Cette preuve pouvait ne pas avoir être définitive, mais il était évident que bien des faits avaient été purement et simplement ignorés dans le livre Création pour que sa thèse soit plus convaincante. Il était aussi clair que Création prêchait "pour sa propre chapelle". Aucun évolutionniste possédant une culture scientifique ne serait jamais convaincu par un tel livre. Qui plus est, un scientifique y décèlerait immédiatement une argumentation malhonnête qui altère les faits et fuirait totalement les Témoins de Jéhovah après sa lecture. [3]

Je vais parcourir le livre "Création" dans l'ordre de ses chapitres, en exposant quelques unes de ses faiblesses, fausses citations et argumentations malhonnêtes. Encore une fois, ce n'est qu'un aperçu, il ne s'agit pas de couvrir tous les aspects du problème.

  

1/ L'origine de la vie

 

 Le livre Création commence par présenter le point de vue opposé, insistant sur l'idée que la vie est sans espoir si la théorie de l'évolution s'avère exacte :

 

*** ce 8 1 L'origine de la vie ***
4 un savant bien connu a déclaré: "Il pourrait ne nous rester que quelques décennies avant que ne sonne l’heure fatale. (...) Le développement des armes atomiques et de leur système de lancement conduira tôt ou tard à un désastre mondial." Beaucoup croient que, même si cela n’arrive pas bientôt, de toute façon quand on meurt, c’est pour toujours. D’autres sont convaincus que dans un avenir plus ou moins lointain la vie disparaîtra tout simplement de la terre. Selon leur théorie, le soleil se dilatera au point de devenir une géante rouge ; alors "les océans entreront en ébullition, l’atmosphère s’évaporera dans l’espace, et une catastrophe d’une ampleur inimaginable frappera notre planète".

 

L'évolutionnisme se retrouve ainsi directement assimilé à l'athéisme, et la possibilité de ce qu'on appelle une "évolution théiste" n'est même pas évoquée. Néanmoins, le livre tente de prendre ses distances par rapport aux créationnistes.

 

 *** ce 8-9 1 L'origine de la vie ***
5 Au nombre de ceux à qui répugnent pareilles conclusions il y a les "créationnistes scientifiques". Leur interprétation du récit de la création consigné dans la Genèse les amène à affirmer que la terre n’a pas plus de 6 000 ans d’existence et que les six "jours" de création mentionnés dans le récit biblique n’ont duré que 24 heures chacun. Mais une telle interprétation reflète-t-elle exactement le point de vue de la Bible ? La terre et toutes les formes de vie qui l’habitent ont-elles été créées en six jours de 24 heures? Ou bien y a-t-il une autre explication possible, plus rationnelle ?

 

Par la suite, nous allons voir que le livre Création se fonde complètement sur l'argumentation "créationniste", et que les sources de ce livre sont principalement celles de créationnistes qui considèrent que la Terre est relativement jeune. Néanmoins, l'idée que l'univers n'ait que 6.000 ans est cataloguée comme déraisonnable. Dès le départ, cela devrait donc rendre plus positifs les lecteurs qui ont une culture scientifique.

 

A nouveau, le livre Création insiste sur le fait qu'on va examiner les preuves avec un esprit ouvert. Gardez cette idée en mémoire lorsque nous allons passer en revue le reste de ce livre !

 

*** ce 9 1 L'origine de la vie ***
6 Lorsqu’ils réfléchissent aux questions liées à l’origine de la vie, beaucoup de gens sont terriblement influencés par leurs sentiments et par l’opinion. Pour éviter cela et aboutir à des conclusions exactes, il faut donc examiner les faits sans préjugé. Il est également intéressant de noter que même Charles Darwin, le plus célèbre théoricien de l’évolution, a montré qu’il n’ignorait pas les limites de sa théorie. Dans la conclusion de son livre L’origine des espèces, il parle de "véritable grandeur dans cette manière d’envisager la vie, avec ses puissances diverses attribuées primitivement par le Créateur à un petit nombre de formes, ou même à une seule". Il reconnaissait ainsi clairement que la question de l’origine de la vie n’était pas définitivement réglée. [c'est moi qui souligne]

 

Hélas, ces beaux principes d'honnêteté intellectuelle sont trahis dans le même paragraphe que celui où ils sont avancés. Il s'agit de la première citation de la théorie de l'évolution que l'on peut trouver dans le livre. Lisez donc le contexte de cette citation de Darwin :

"Il est intéressant de regarder une bande de terre remplie de quantités de plantes de toutes sortes, avec des oiseaux chantant dans les taillis, avec différents insectes volant de gauche à droite et avec les vers rampant dans la terre, et se rendre compte que toutes ces formes de vies avancées, tellement différentes les unes des autres, et dépendant des autres d'une façon si complexe, ont toutes été produites par des lois à l'œuvre autour de nous. Ces lois, prises dans leur sens large, sont la Croissance par la Reproduction ; l'Hérédité qui est presque impliquée par la reproduction ; la Variation due à l'action directe et indirecte des conditions de vie, et de l'usage et de la désuétude : un tel taux d'augmentation doit mener au Combat pour la Vie, avec comme conséquence, la Sélection Naturelle, entraînant des Différences de Force et l'Extinction des formes de vies les moins élaborées. Donc, des luttes dans la nature, de la famine et de la mort suivent directement les formes de vies les plus élevées qui sont capables de concevoir, littéralement, la production d'animaux plus grands. Il y a une véritable grandeur dans cette manière d’envisager la vie, avec ses puissances diverses attribuées primitivement par le Créateur à un petit nombre de formes, ou même à une seule ; et cela, alors que cette planète a suivi ses cycles et subi la loi fixée de la gravité. A partir d'un commencement aussi simple, les formes de vies les plus belles et les plus merveilleuses ont évolué et continuent à évoluer." [4]

 

Ce que Darwin présente, ce sont les mécanismes décrits dans sa théorie de l'évolution. Le livre Création donne une fausse idée de ses idées en les transformant en louange du Créateur, alors qu'en fait, il s'agit de louer la nature. Il est vrai que Darwin mentionne le Créateur, mais le mot "grandeur" ne s'applique pas au "souffle" originel. La "vision de la vie" dont Darwin fait les louanges est la vision selon laquelle les forces de la nature ont créé toutes les différentes espèces sur terre.

Il apparaît donc assez clairement, dès le départ, que Création ne proposera pas au lecteur un examen objectif et honnête. Dès le début, il est évident qu'il s'agit d'une attaque contre la science évolutionniste.

 

*** ce 10 1 L'origine de la vie ***
9 Il est bien évident que la théorie de l’évolution et le récit de la création selon la Genèse présentent des différences très profondes. Les partisans de l’évolution prétendent que la création n’est pas scientifique. Mais, en toute justice, on peut aussi soulever ces questions : La théorie de l’évolution elle-même est-elle vraiment scientifique ?

 

Qu'est ce que la science ? Le livre ne traite pas vraiment de cette question. Il existe deux critères majeurs pour qu'on qualifie une théorie de scientifique, et le créationnisme (qu'il enseigne une Terre jeune ou non) n'en rejoint pas un seul :

1. Elle doit être falsifiable, c'est-à-dire qu'il doit être possible de montrer que la théorie est incorrecte. La théorie doit pouvoir être testée. L'évolution peut être testée, du fait qu'on peut spécifier des hypothèses qui si elles étaient vérifiées prouveraient son absence de validité. Le Créationisme, ne permet aucun test de ce type..

2. Elle doit être capable de faire des prédictions, de nous dire comment certains événements VONT arriver (et ainsi, on doit pouvoir vérifier l'exactitude de la prévision). Les théories suivant de l'évolution sont utiles à cet égard puisqu'elles ont élaboré des prédictions concernant les densités de population, la physiologie, la chimie, les prévisions de découvertes fossiles …Le créationnisme ne fait rien de tout cela. Au mieux, ses "prédictions" portent sur le passé (ce qui a déjà eu lieu) ou sont invérifiables. [5]

Donc, ce n'est pas par mauvaise volonté que les scientifiques affirment que la création selon le récit de la Genèse n'est pas scientifique. Ce n'est pas de la science ! Dieu ne peut être sujet à des expérimentations ou examens scientifiques. Donc, ce n'est pas de la science. Bien sûr, cela en signifie pas que c'est faux. Par la suite, dans la lecture de Création, nous verrons que la science évolutionniste est interrogée et même appelée non-scientifique. Nous verrons alors que ce n'est absolument pas le cas.

 

2/ Pourquoi tant de désaccords au sujet de l’évolution ?

 

L’objectif de ce chapitre est de montrer que les scientifiques ne sont pas d’accord sur l’évolution. Le message semble être que les scientifiques doutent de l’évolution. Il ne faut pas être induit en erreur. D’un point de vue chrétien, cela serait agréable de voir les choses ainsi, mais en fait, les scientifiques sont bien d’accord pour dire que l’évolution est un fait. Et s’il y a des désaccords, ils portent sur des détails concernant la façon dont l’évolution s’est passée.

*** ce 14 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution ? ***
LES partisans de la théorie de l’évolution affirment que celle-ci est aujourd’hui un fait établi. Ils croient que l’évolution est un "phénomène réel", une "réalité", une "vérité", autant de qualificatifs que les dictionnaires associent au mot "fait". Mais l’évolution est-elle vraiment un fait ?

Il s’agit d’un malentendu. Primo, il existe différentes définitions du mot évolution. Celle qu’on trouve dans un dictionnaire typique est que l’évolution est " la théorie que des espèces variées d’animaux et de plantes trouvent leurs origines dans d’autres espèces préexistantes, les différences distinctives étant dues à des modifications lors des générations successives." [6] Notez le mot "théorie." Un scientifique, d'autre part, définira l’évolution comme "un changement portant sur la fréquence de gènes de toute une population dans le temps." [7]

Nous avons affaire à un mot avec différentes significations, ce qui conduit à toutes sortes de malentendus :

  1. L’évolution en tant que fait. Pour un scientifique, il n’existe qu’une sorte de faits : ceux qu’il ou elle peut observer. Donc quand des scientifiques disent que l’évolution est un fait, cela signifie que ce changement dans les gènes a été observé scientifiquement. Personne ne le nie.
  2. L’évolution en tant que théorie. Lorsque pratiquement tous les biologistes sont d’accord pour dire que la théorie de l’évolution de Darwin explique l’origine de la vie, il ne s’agit, d’aucune façon d’un "fait".

Bon nombre de problèmes trouvent leur origine dans le fait que ceux qui croient en Dieu ne comprenaient pas que la science est par définition un effort pour tout expliquer de façon naturelle. Si Dieu a créé la vie, une théorie "naturelle" de la vie n’expliquerait pas toute la vérité – quelle que soit la preuve qu’elle mettrait en avant. Mais elle aurait une part de vérité. Comme bon nombre de scientifiques croient en Dieu, ils acceptent tout cela.

 

*** ce 15 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution ? ***
Les propos des évolutionnistes eux-mêmes sont à cet égard très révélateurs.

 

Actuellement, ce n’est pas toujours le cas. Tout d’abord il faut examiner le vocabulaire utilisé par les scientifiques. Si on ne le fait pas, il y a un risque de ne pas comprendre ce qu’ils disent. De fait, le mot "évolution" a plusieurs significations et les mots "théorie" et "faits" signifient quelque chose de complètement différent pour un scientifique et pour un profane, ces malentendus sont répandus. A nouveau :

 

Faits : On peut les observer.

 

Théorie : Un modèle explicatif. Pour un profane, une "théorie" est quelque chose dont on n'est pas trop certain. Pour un scientifique, il s'agit de quelque chose qui tente d'expliquer les faits connus. Son degré de probabilité n'influence pas le fait qu'il s'agisse d'une théorie ou non. Une théorie ne peut pas devenir un fait.

 

Ce problème est souligné par un évolutionniste réputé, Stephen Jay Gould :

"Dans le langage courant, "théorie" signifie souvent "fait imparfait" – ce qui serait un degré dans la hiérarchie des certitudes, partant du sommet avec les faits, descendant vers la théorie, puis vers l'hypothèse et enfin à la supposition. D’où la force de l'argument créationniste : l'évolution n'est "qu'une" théorie et un débat intense fait rage sur de nombreux aspects de la théorie. Si l'évolution est beaucoup moins qu'un fait et que les scientifiques ne peuvent même pas se mettre d'accord sur la théorie, quelle confiance peut-on avoir en elle ? En effet, le Président Reagan a repris cet argument devant un groupe évangélique à Dallas lorsqu'il a dit (lors de ce que j’espère n’être qu’une rhétorique de campagne électorale): `C'est une théorie. Il s'agit d'une théorie scientifique seulement, et ces dernières années elle a été soumise à rude épreuve dans le monde scientifique - c'est à dire qu'on ne croit plus dans la communauté scientifique qu'elle est infaillible comme elle le fut avant.'

Eh bien, l'évolution est une théorie, mais c'est aussi un fait. Des faits et des théories sont des choses différentes, à ne pas ranger dans une hiérarchie de certitude croissante. Les faits sont les données du monde ; les théories sont des structures intellectuelles qui expliquent et interprètent les faits. Les faits ne s'envolent pas lorsque les scientifiques débattent de théories rivales pour les expliquer. La théorie de la gravité d'Einstein remet Newton à son époque, mais les pommes n'en tiennent pas pour autant en l'air en attendant le résultat. Et les hommes ont évolué à partir d’ancêtres simiesques soit en raison du mécanisme proposé par Darwin soit en raison d’un autre mécanisme qui doit encore être découvert.

Qui plus est, 'fait' ne signifie pas "certitude absolue" ; il n'existe pas de tel animal dans un monde aussi excitant et complexe que la science. Les preuves ultimes de la logique et des mathématiques découlent déductivement de prémisses établies. Elles ne sont certaines que parce qu'elles ne sont pas relatives au monde empirique. Les évolutionnistes ne prétendent pas à la vérité éternelle, tandis que les créationistes le font souvent (et ensuite nous attaquent sur des types d'arguments qu'ils utilisent eux-mêmes). Dans les sciences, un "fait" ne peut que signifier "une idée confirmée à un tel degré qu'il serait pervers de ne pas accorder un consentement provisoire. Je peux supposer que les pommes pourraient commencer à s'élever dès demain, mais cette "possibilité" ne mérite pas qu'on s'y consacre sérieusement dans une classe de physique.

Les évolutionnistes ont été très clairs à propos de cette distinction entre les faits et la théorie dès les débuts, seulement, nous avons toujours accepté le fait que nous sommes loin d'avoir complètement compris tous les mécanismes (la théorie) par lesquels l'évolution (les faits) se déroulent. Darwin avait toujours insisté sur la différence entre ces deux découvertes, grandes et séparées, à savoir : l'établissement du fait de l'évolution et la proposition d'une théorie - la sélection naturelle - pour expliquer les mécanismes de l'évolution." [8]

 

Ignorons pour un instant les déclarations dogmatiques du texte ci-dessus et concentrons-nous sur la définition des mots. Nous verrons comment le livre Création tente de discréditer la science évolutionniste en utilisant cette fameuse fausse idée.

 

*** ce 15 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution? ***
4 La revue scientifique Discover résumait ainsi la situation: "L’évolution (...) n’est pas seulement attaquée par les chrétiens fondamentalistes. Elle est également contestée par des savants réputés. Parmi les paléontologistes (...), il y a de plus en plus de désaccords avec l’opinion prédominante du darwinisme."

 

Ceci figure dans la nouvelle version de Création. Dans la version précédente, la citation s'arrêtait après le mot "désaccords". Le fait de ne pas citer la phrase complète devrait toujours être indiqué par une ellipse. Heureusement, cette citation incomplète a été corrigée. Malheureusement, le véritable problème avec cette citation, se trouvait dans le début de la phrase. Les ellipses cachent ce qui était l’objet de l’attaque, à savoir, le Darwinisme, et pas l’évolution. La lecture de l’histoire complète de Discover montrera que personne ici ne remet en question l'évolution, unique et seule théorie explicative.

 

"La brillante théorie de Charles Darwin sur l'évolution, publiée en 1859, a eu un impact considérable sur la pensée scientifique et religieuse et a changé à jamais la perception que l'homme a de lui-même. Actuellement cette théorie n’est pas seulement attaquée par les chrétiens fondamentalistes. Elle est également contestée par des savants réputés. Parmi les paléontologistes, les scientifiques qui étudient l'enregistrement des fossiles, il y a de plus en plus de désaccords avec l’opinion prédominante du darwinisme.

La majeure partie de la discussion portera sur une question principale : Le processus de l'évolution vieux de trois-milliard d'années avance-t-il très lentement mais à un rythme régulier, ou est-il marqué par de longues périodes de l'inactivité ponctuées par des éclats courts de changement rapide? L'évolution est-elle une tortue ou un lièvre? La vision largement acceptée de Darwin, celle du rampement régulier - favorise la "tortue". Mais deux paléontologistes, Niles Eldredge de l' American Museum of Natural History (musée américain d'histoire naturelle) et Stephen Jay Gould de Harvard, parient sur les lièvres." [9]

 

Comme vous pouvez clairement voir, le livre Création informe mal le lecteur. Quel lecteur aura l'idée que l'article du Discover parle du rythme du changement évolutionniste ? Stephen Jay Gould n'abandonne certainement pas la théorie d'évolution.

 

Pire encore, nous trouvons directement après la citation précédente ce qui suit :

*** ce 15 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution? ***
Francis Hitching, évolutionniste et auteur du livre Le cou de la girafe (angl.), a écrit: "Bien qu’il soit accepté dans le monde scientifique comme le grand principe unificateur de la biologie, il est surprenant de constater qu’après un peu plus d’un siècle d’existence, le darwinisme rencontre quantité de problèmes 2."

 

L'argumentation en ce chapitre se fonde sur des déclarations comme celle-ci. Maintenant, qui est ce Francis Hitching ? Il est appelé "un évolutionniste". Quelle impression ce mot donne-t-il dans ce contexte ? Qu'il est de toute évidence un scientifique spécialisé dans la science de l'évolution. Or il n'a aucune qualification en science. Son éducation est limitée à la "private boys' school in Warwick" , en Angleterre " selon ses propre dires, informations fournies dans Contemporary Authors. [10] Certains nieront que le mot "évolutionniste" donne l'idée qu'il est un scientifique. Pourquoi, alors, voyons-nous le texte suivant dans la publication postérieure de la Watch Tower La Bible - Parole de Dieu ou des hommes ?

 

*** gm 106 8 La science réfute-t-elle la Bible? ***
19 Comment vérifier la théorie de l’évolution? Le moyen le plus immédiat consiste à interroger les registres fossiles pour voir s’ils révèlent des changements graduels entre espèces. Est-ce le cas ? Nullement, comme le reconnaissent honnêtement bon nombre de savants. L’un d’eux, Francis Hitching, écrit: "On a beau chercher des liens entre les grands groupes d’animaux, ils font complètement défaut."

 

Cette erreur s'est évidemment produite parce que l'auteur du livre Parole de Dieu (gm) a trouvé son information dans le livre Création. Si la Société Watch Tower a mal compris elle-même son propre livre, nul doute que le lecteur occasionnel fera de même.

Je ne quitterai pas encore Hitching. Si vous examinez les références dans Création, vous verrez qu'il représente la source la plus importante pour la majeure partie du livre. De plus, si vous lisez Neck of the Giraffe, vous y reconnaîtrez beaucoup des idées principales qui sont utilisées exactement de la même façon dans Création, sans indication de la source.

 

D'ailleurs, un chrétien ne peut pas ne pas être préoccupé en lisant la bibliographie de Hitching. Liriez-vous les livres : Earth MagicDowsing: The Psi Connection (Planète Magique, pratiquer l'art des Sourciers : la connexion Psi) ou Mysterious World : An Atlas of the Unexplained ? (Monde Mystérieux : Un atlas de l'inexpliqué) ? Liriez-vous quoi que ce soit d'un auteur qui dit qu'il est membre de la "Society for Psychical ResearchBritish Society of Dowsers and American Society of Dowsers" (Société pour la Recherche Psychique, Société Britannique des Sourciers et Société Américaine des Sourciers) ?

 

Hitching – dans la bibliographie – prétend également qu'il était membre d'organismes respectés tel le Royal Archeological Institute de Londres. Je possède une lettre dans laquelle ils nient explicitement connaître cette personne. De plus, dans les annexes de Le cou de la Girafe il prétend avoir eu l'aide des scientifiques distingués comme Dr. S. J. Gould. J'ai une copie d'une réponse de Dr. Gould où il énonce que " je ne l'ai jamais rencontré + n'ai aucune information ". Ces exemples ne sont pas les seuls.

 

Ceci et d'autres informations sont disponibles sur Usenet. Permettez moi de plagier l'extrait suivant de Talk.Origins FAQ file hitching :

Hitching croit au paranormal et a rédigé un texte sur l'énergie des pyramides Maya et a écrit pour certains des épisodes de" In Search Of... " pour la BBC. Le travail de référence Contemporary Authors, Vol. 103, page 208, l'énumère en tant que membre de la Society for Psychical Research, du British Society of Dowsers et duAmerican Society of Dowsers. Ses textes incluent: Earth MagicDowsing: The Psi ConnectionMysterious World : An Atlas of the UnexplainedFraud, Mischief, and the Supernatural et Instead of Darwin. Le livre de Hitching consacre la majeure partie de ses pages à attaquer l'évolution selon Darwin, empruntant fortement et sans esprit critique les arguments créationnistes d'une Terre plus jeune que le disent les évolutionnistes. Plusieurs des "références" de Hitching sont issues de la littérature créationniste sur la jeune Terre plutôt que d'être citées directement à partir de leurs sources initiales. Une revue a cité ceci [Creation/Evolution Newsletter, 7 No. 5, pp. 15-16, September/October 1987] :

En parlant de la Société Biblique pour la Création, il y avait une lettre intéressante dans l'édition janvier 1983 de leur journal Biblical Creation (p. 74) au sujet du livre de Francis Hitching de 1982 The Neck of the Giraffe (le Cou de la Girafe). Le livre se veut radicalement anti-Darwiniste, et est cité avec enthousiasme par la plupart des créationistes (bien qu'il suscite également la risée des créationnistes fondamentalistes). La lettre, du créationniste Malcolm Bowden (l'auteur de The Rise of the Evolution Fraud - La Naissance de la Fraude Evolutionniste), précise que Hitching a simplement "cueilli son information dans la littérature créationniste". C'est en effet le cas: beaucoup de travaux de créationnistes sont cités favorablement (Anderson, Coffin, Clark, Daly, Davidheiser, Gish, Dewar, Gish, Morris, Segraves, Whitcomb, et Wysong, et divers anti-Darwinistes). Hitching cite un livre plus récent de Bowden : Ape-Men – Fact or Fallacy (L'Homme-Singe - fait ou falsification ?) , mais Bowden accuse Hitching de citer plusieurs passages et d'utiliser les illustrations de son livre sans son accord, en d'autres termes, de plagia. " Donc le livre de Hitching [sic] est en grande partie une exposition du point de vue des créationnistes [sic], et ce du début à la fin." Bowden remarque : "Hitching est aussi un défenseur des sciences paranormales, un avocat de l'évolution psychique. Le livre de Hitching : Earth Magic est une interprétation des structures mégalithiques extrêmement divertissante. (…) Hitching inclut également dans son schéma les cataclysmes cosmiques, l'Atlantide, la pyramidologie, la guérison miraculeuse et l'astrologie."

 

Je reviendrai plus tard avec d'autres exemples, montrant combien le livre Création est construit sur l'œuvre de Hitching.

Jetons un œil sur d'autres exemples de citations tronquées dans Création :

*** ce 18 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution? ***
12 Darwin lui-même admettait que c’était là un gros problème. Ainsi, il écrivait: "Il semble absurde au possible, je le reconnais, de supposer que [l’évolution] ait pu former l’œil."

Alors, Darwin a-t-il vraiment reconnu ceci pour être un problème ? Pas du tout. Lisez l'intégralité de la citation :

"Supposer que l'œil, avec toutes ses adaptations inimitables pour ajuster le foyer sur différentes distances, pour admettre différentes quantités de lumière, et pour la correction de la déviation sphérique et chromatique, pourrait avoir été constitué par la sélection naturelle, semble, je le reconnais librement, absurde au plus haut degré. Quand on a dit pour la première fois que le soleil était toujours fixe et que le monde tournait autour, le sens commun de l'humanité a déclaré fausse cette doctrine ; mais le vieux précepte "Vox populi, vox Dei" (Voix du peuple = voix de Dieu), chaque philosophe le sait, ne peut pas être pris au sérieux en science. La raison m'indique, que si de nombreuses variations d'un œil simple et imparfait vers un œil complexe et parfait peuvent être démontrées, chaque catégorie étant utile à son propriétaire, c'est certainement le cas ; si de plus, l'œil évolue et que les variations soient héritées, ce qui est de même certainement le cas ; et si de telles variations sont utiles à n'importe quel animal dans des conditions de vie en constante évolution, alors la difficulté de croire qu'un œil parfait et complexe pourrait être constitué par la sélection normale, idée cependant difficilement supportable par notre imagination, ne devrait pas être considérée comme un argument contre la théorie." [11]

 

Ainsi le seul point que Darwin concédait, était que tandis que l'intuition semblait rendre l'évolution de l'œil improbable, la raison lui dit que cette idée ne présentait pas "un argument contre la théorie." La citation de Création est donc clairement malhonnête.

 

D'où viennent de telles citations trompeuses ? Les Témoins de Jéhovah seront sans doute soulagés d'apprendre que personne à Brooklyn ne semble avoir été responsable d'avoir sorti ces passages de façon aussi fallacieuse de leur contexte. L'Institut pour la Recherche de Création (ICR) à San Diego, CA, a fourni pendant longtemps les listes sans fin de citations trompeuses, de propos dénaturés et de pseudo-science. Un de leurs périodiques s'appelle Impact, et dans l'édition d'octobre 1980 nous trouvons un court article de Gary E. Parker [12] qui a évidemment représenté beaucoup pour l'auteur de Création. À la page (i) nous trouvons la citation de Darwin maltraitée dans "ce 9" ; la page (ii) cite la déclaration de Darwin au sujet de l'œil (ce18) et les déclarations honteuses de Lewontin au sujet du "Créateur Suprême " (ce143) ; la page (iii) nous donne la déclaration de Raup sur les archives de fossile (ce20).

 

Car nous verrons bientôt, ces citations dénaturent grossièrement ce que sont réellement les scientifiques. Un examen plus approfondi prouvera que pratiquement toutes les idées exprimées dans Création viennent des créationnistes de la Jeune-Terre. Il n'est pas nécessaire de lire beaucoup de ces sources créationnistes pour être choqué par le niveau de malhonnêteté dont ils font preuve en détournant les travaux des scientifiques et les faits pour qu'ils soient conformes à leurs idées pseudo-scientifiques. Je n'ai vu un tel manque de respect pour la vérité que dans un seul autre endroit : la littérature néo-nazie révisionniste niant l'holocauste.

 

Il y a un sous-titre au chapitre intitulé des "des questions embarrassantes au sujet des fossiles." Ici nous trouvons la citation suivante :

*** ce 20 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution? ***
Le Bulletin ajoutait que Darwin "était gêné par les documents fossiles parce que ceux-ci ne correspondaient pas à ce qu’il avait prédit (...). Les registres géologiques ne fournissaient pas et ne fournissent toujours pas une chaîne continue indiquant une évolution lente et graduelle". En fait, expliquait cette revue, après avoir collecté des fossiles pendant plus d’un siècle, "on a encore moins d’exemples de filiation évolutive qu’on n’en avait du temps de Darwin". Pourquoi cela ? Parce que les témoignages des fossiles, beaucoup plus nombreux maintenant, démontrent que certains des exemples de filiation qu’on avait avancés naguère pour prouver l’évolution ne sont plus du tout considérés comme des preuves aujourd’hui.

 

Ce que Création n'explique pas, c'est que l'idée de la WTS d'une création directe ne peut pas rendre compte du moindre exemple de transition. C'est tout à fait évident, et notez que David M. Raup dit "peu de" pas "aucun". De plus, un examen de Bulletin prouvera que Création ne donne pas une vision honnête de ce que Raup indique. Examinez cette citation qui est moins sélective :

" Nous devons faire la distinction entre le fait de l'évolution - définie comme changement des organismes dans le temps - et l'explication de ce changement. La contribution de Darwin, par sa théorie de la sélection normale, devait suggérer comment le changement évolutionniste est intervenu. La preuve que nous trouvons dans les documents géologiques n'est pas aussi compatible avec la sélection naturelle de Darwin que nous le souhaiterions. Darwin s'en rendait bien compte. Il était gêné par les documents fossiles parce que ceux-ci ne correspondaient pas à ce qu'il avait prédit et, en conséquence, il a consacré une longue section de son Origin of Species à une tentative d'explication et de rationalisation des différences. Il y avait plusieurs problèmes, mais le principal était que les registres géologiques géologiques ne fournissaient pas et ne fournissent toujours pas une chaîne continue indiquant une évolution lente et graduelle. En d'autres termes, il n'y a pas assez d'intermédiaires (...) I2O ans après Darwin, la connaissance des fossiles s'est considérablement étendue. Nous avons maintenant un quart de million d'espèces fossiles mais la situation n'a guère changé. Le dossier de l'évolution est toujours étonnamment saccadé et ironiquement on a encore moins d’exemples de filiation évolutive qu’on n’en avait du temps de Darwin. Par cela, je veux dire que quelques cas classiques de changement darwinien dans la documentation fossile, telle l'évolution du cheval dans l'Amérique du Nord, doivent être écartés ou modifiés en raison d'information plus détaillées - ce qui apparaissait comme une belle et simple progression alors que peu de données étaient disponibles apparaît maintenant pour être beaucoup plus complexe et beaucoup moins graduel. Ainsi le problème de Darwin n'a pas été allégé ces 120 dernières années et nous avons toujours une documentation qui montre le changement mais aussi des fossiles qui peut à peine être considéré comme une conséquence raisonnable de la sélection naturelle. De plus, les grandes extinctions, telles celle des dinosaures et des trilobites sont toujours très embarrassantes." [c'est moi qui souligne] [13]

 

Ne serait-il pas extraordinaire que la science de l'évolution ne change pas du tout en 120 ans ? Naturellement, le fait que quelques changements doivent être réalisés sur cette période ne peut nullement impliquer que l'idée même de l'évolution doive être abandonnée ! Encore une fois, les paroles citées relèvent d'une sélection malhonnête, montrant aux lecteurs uniquement ce que l'auteur de Création veut qu'ils sachent. L'interprétation de l'histoire biblique de la création que favorise le livre Création ne permettra pas la moindre des transitions évolutionnistes. Quand Raup indique que les documents fossiles montre quelque chose de légèrement différent de quel Darwin avait attendu, ce n'est pas un argument en faveur des idées de la Watch Tower. Que les changements transitoires soient lents ou rapides n'importe pas. Pas plus qu'il n'importe que l'arbre évolutionniste ressemble à un pin plutôt qu'à un buisson. Si la preuve est seulement ici, elle réfutera l'idée que Création soutient.

 

Malheureusement, Création parcourt tout le chemin de l'ignorance à la malhonnêteté quand, à la page 20, on y voit une image de 3 fossiles transitoires biffés avec des déclarations de Raup au-dessous d'eux. Raup n'a rien indiqué du tout à propos des deux autres créatures - le lungfish et l'archaeopteryx, et pour l'Eohippus il est clair que Raup ne l'a pas considéré comme nul dans les documents fossiles soutenant l'évolution. Il a simplement proposé des changements dans la façon dont le Darwinisme avait interprété ce fossile.

 

Il est intéressant de voir que Création prétend que l'évolution du cheval n'est pas du tout démontrée, considérant que dans les manuels c'est un exemple important de preuve montrant le développement.

"La documentation fossile est incomplète. A partir de petites proportions d'organismes préservées comme fossiles, seule une fraction minuscule a été récupérée et étudiée par des paléontologistes. Mais la succession des formes dans le temps a été, dans certains cas, reconstruite en détail. Un exemple est l'évolution du cheval (voir le schéma 2). Cela a commencé par le cheval nain (genre Hyracotherium), un animal de la taille d'un chien, avec plusieurs orteils et un pied et une dentition appropriée pour brouter, qui a évolué sur 50.000.000 ans ; la forme la plus récente est celle de l' Equus, le cheval moderne, beaucoup plus grand, avec un seul orteil à la pointe du pied, et avec des dents pour le pâturage. Les formes transitoires sont bien préservées comme fossiles, de même que beaucoup d'autres espèces de chevaux éteintes qui ont évolué dans une direction différente sans laisser aucun descendant vivant." [14] [gras ajouté]

 

Si vous examinez le dessin dans Britannica, vous verrez ce que le texte décrit : Un orteil du milieu qui est devenu graduellement dominant et a crû tandis que les autres orteils disparaissaient, également graduellement. [15]

 

Surprenant, le texte en chapitre 2 de Création ne mentionne même pas l'archaeopteryx ou le lungfish. Pourtant Création dénigre totalement ces derniers de l'enregistrement transitoire. Ces deux exemples sont cependant couverts dans le chapitre 5. Récapitulons ce chapitre avec le sommaire dans Création :

 *** ce 23 2 Pourquoi tant de désaccords au sujet de l'évolution? ***
24 Résumant quelques-uns des problèmes non résolus auxquels se heurte l’évolution, Francis Hitching a fait cette remarque: "Dans trois domaines décisifs où elle peut être éprouvée, [la théorie moderne sur l’évolution] a échoué : Les documents fossiles font état de sauts évolutifs plutôt que d’une transformation progressive. Les gènesconstituent un puissant mécanisme stabilisateur dont la fonction principale est d’empêcher le développement de nouvelles formes. Des mutations graduelles et fortuites au niveau de la molécule ne peuvent expliquer la complexité croissante et organisée de la vie." — C’est nous qui soulignons.

 

Ce que dit Hitching est erroné. Mais laissons de côté l'incompétence de Hitching pour le moment. Le fait est que Création ici le représente mal ! Il n'a pas douté de l'évolution. Il a douté du Darwinisme, et a proposé d'autres explications pour l'évolution, des explications qui sembleraient beaucoup moins acceptables pour les chrétiens que la théorie de l'évolution.

 

Le livre Création mélange les doutes concernant le comment de l'évolution et l'accord général concernant le fait même de l'évolution.

  

3/ Que dit la Genèse ?

 

On s'attendrait à ce que le chapitre fondé sur la Bible ait naturellement une plus grande qualité que ceux qui traitent de la science. Etonnamment, certains des points les plus litigieux deCréation se trouvent ici, dans ce chapitre. Il commence très bien :

*** ce 25 3 Que dit la Genèse ? ***
COMME bien d’autres faits qui sont mal compris ou déformés, le premier chapitre de la Genèse mérite au moins qu’on le juge équitablement. Il ne s’agit pas d’altérer ce récit pour le faire cadrer avec telle ou telle théorie, mais de l’examiner objectivement pour déterminer s’il est conforme ou non aux faits connus. Rappelons aussi qu’il n’a pas été écrit pour expliquer comment la création a eu lieu.

 

Création a démontré involontairement dans le chapitre précédent que le fait de mal comprendre le vocabulaire des adversaires mène à des conflits inutiles. Pour éviter un problème semblable dans l'autre sens, le livre aide le lecteur scientifique à comprendre le vocabulaire de la Bible, et explique qu'un "jour" dans la genèse n'est pas un jour de 24 heures. Très bien. Mais combien de temps dure-t-il ?

 

*** ce 27 3 Que dit la Genèse ? ***
Il semble logique que les "jours" dont parle la Genèse correspondent pareillement à de longues périodes de temps, à des millénaires.

 

Ainsi Création ne le dit pas. Cette phrase est un chef d'œuvre si l'objectif est de cacher au lecteur quelles est la vraie croyance de la Watch Tower :

*** w70 2/15 120 The Days of Creation from God's Viewpoint ***
Thus we find the seventh "day" of the creative week to be seven thousand years long. On the basis of the length of the seventh "day" it is therefore reasonable to conclude that each of the other six "days" also was a period of 7,000 years. This length of time would be ample for all that the Bible tells us took place on each of the six days of creation.

 

Note du Traducteur : n'ayant pas cette référence en français, voici ma traduction : "Ainsi, il apparaît que le septième "jour" de la semaine de création est d'une durée de 7000 ans. Sur la base de la durée du septième jour, il est donc raisonnable de conclure que chacun des six autres jours ont duré 7000 ans. Cette période serait suffisamment importante pour tout ce que la Bible décrit comme ayant eu lieu lors des six premiers jours de la création."

 

*** w87 1/1 30 Questions des lecteurs ***
Qui plus est, un examen des prophéties de la Bible et de leur accomplissement, en considérant où nous en sommes dans le cours de l’Histoire, laisse nettement entendre que chaque ‘jour de création’ (Genèse chapitre 1) a une durée de 7 000 ans. Il y a tout lieu de penser que les 1 000 ans du règne de Christ clôtureront le ‘jour de repos’ de Dieu, qui dure 7 000 ans et qui est le dernier ‘jour’ de la semaine de création (Révélation 20:6; Genèse 2:2, 3). Selon ce raisonnement, la ‘semaine de création’ devait donc durer 49.000 ans.

 

Cette idée spéculative n'a jamais été officiellement retirée de la littérature de la Watch Tower. Les Témoins de Jéhovah connaissant les preuves géologiques montrant que la vie a existé sur terre depuis 3 milliards d'années le regrettent. En réalité, prétendre que la vie a seulement 34.000 ans n'est pas significativement meilleur d'un point de vue scientifique que prétendre que la terre a 6.000 ans, comme le font les créationnistes qui défendent l'idée d'une "Terre jeune" . C'est probablement la raison pour laquelle la littérature "sérieuse " de la Watch Tower ne mentionne pas cette idée, mais utilise une formulation de compromis. Voir Etudes Perspicaces :

*** it-1 564 Création ***
Et puisque le septième jour se poursuit depuis des milliers d’années, on peut raisonnablement en conclure que chacune des six périodes, ou jours, de création dura au moins des milliers d’années.

On peut spéculer sans fin et déraisonnablement sur ces différences entre la Watch Tower et le Etudes Perspicaces. Y a-t-il différentes factions au sein de la Watch Tower ? Peut-être. Il reste le fait, cependant, qui d'un point de vue scientifique, appeler la durée ces périodes de création " milliers d'années " revient à dire qu'un être d'humain peut vivre pendant beaucoup de secondes. Techniquement vrai, mais très fallacieux. [16].

 

Les paragraphes suivants de Création expliquent comment les expressions figuratives dans le chapitre un de la Genèse peuvent être interprétées en termes plus modernes. Peu de lecteurs noteront que quelques citations dans ces paragraphes démontrent clairement les théories de la "jeune vie" par des jours de création longs de 7000 ans :

*** ce 29 3 Que dit la Genèse ? ***
14 "‘Que les eaux de dessous les cieux s’amassent en un seul lieu et qu’apparaisse la terre ferme!’ Et cela se fit ainsi. Et Dieu commença à appeler la terre ferme Terre, mais il appela l’amas des eaux Mers." (Genèse 1:9, 10). Là encore le récit ne décrit pas la façon dont cela s’est produit. Il ne fait toutefois aucun doute que la formation des continents a exigé des mouvements considérables de l’écorce terrestre, bouleversements importants que des géologues expliquent par la thèse dite du catastrophisme. La Genèse, elle, laisse entendre qu’ils ont été dirigés par un Créateur.

 

Naturellement, les géologues diront que la terre sèche est apparue au travers de processus normaux prenant des millions d'années, et un géologue chrétien ne sera pas troublé par le texte de la Genèse. Le paragraphe ci-dessus prouve que Watch Tower n'a pas assez de temps pour admettre ceci. Il faut absolument faire appel à la "théorie de catastrophe" pour faire tenir ces événements dans le cadre des 7.000 ans. Encore une fois, le lecteur occasionnel ne remarquera pas la tricherie.

 

Un géologue, d'autre part, ne s'arrêterait pas au mot " catastrophisme ", puisque ces théories ont été généralement abandonnées il y a bien longtemps. Il est vrai que la science moderne utilise des catastrophes comme explications pour quelques événements spécifiques, comme l'extinction des dinosaures. Mais on est loin d'expliquer les processus généraux qui ont formé la surface de la planète avec le " catastrophisme ".

À la fin du chapitre Création essaye non seulement de prouver que la Genèse est scientifique, mais que c'est une preuve que l'auteur de la Genèse a eu l'information divine :

 *** ce 36-7 3 Que dit la Genèse ? ***
34 Le calcul des probabilités nous apporte une preuve remarquable que le récit de la création tel qu’il est rapporté dans la Genèse a dû être inspiré par quelqu’un qui connaissait bien les événements. Ce récit définit 10 étapes principales qui se sont succédé dans cet ordre: 1) un commencement; 2) une terre qui, à l’état primitif, était dans l’obscurité et enveloppée de gaz lourds et d’eau; 3) la lumière; 4) une étendue ou atmosphère; 5) d’immenses étendues de terre ferme; 6) les plantes terrestres; 7) le soleil, la lune et les étoiles qui deviennent visibles dans l’étendue, les saisons; 8) les monstres marins et les créatures volantes; 9) les bêtes sauvages et domestiques, les mammifères; 10) l’homme. Les faits scientifiques confirment que ces étapes ont eu lieu dans cet ordre général. Mais quelles chances le rédacteur de la Genèse aurait-il eues de deviner ne serait-ce que l’ordre de ces étapes? Pas plus que vous n’en auriez d’aligner dans l’ordre dix cubes marqués de 1 à 10 en les prélevant au hasard dans leur boîte. En fait, vous auriez 1 chance sur 3 628 800 de réussir cela dès le premier essai. Il n’est donc pas raisonnable de prétendre que le rédacteur de la Genèse n’a pas reçu d’une source extérieure la connaissance des faits, mais qu’il a tout simplement énuméré les événements précités dans l’ordre exact.

 

Ce raisonnement est construit sur quelques prémisses importantes. Création indique explicitement que "Les faits scientifiques confirment que ces étapes ont eu lieu dans cet ordre général." Nous verrons bientôt que la science n'est pas d'accord .

 

En présentant un argument mathématique, nous devons également répondre à quelques exigences définies par la théorie scientifique des probabilités. Ce sera une condition que ces événements soient clairement définis et distincts, or une suite de plus ou moins dix items ne peut pas être descriptive de ces événements. Bien sûr, considérant que selon les propres mots de Dieu 6 événements ont été choisis et non 10, nous voyons que cette condition est violée. De plus, c'est une condition que pour toute personne se prétendant auteur de l'histoire de la création, n'importe quelle séquence de ces 10 événements soit également probable. Qu'en est-il ?

 

Où mettriez-vous le début ? Au numéro 6 ou 7 ? Naturellement pas. Cela rejette le (1), rendant le hasard pour le succès dans cette loterie dix fois plus grand! Encore plus fort, nous devrions nous attendre à ce que toute personne ait quelques idées naturelles sur l'ordre de la séquence, même primaire. Il ou elle placerait naturellement la création de l'homme comme dernier événement, étant le plus avancé. Il peut également voir que certains animaux mangent des plantes et en conclure que les plantes sont venues avant des animaux. Ces conclusions rendraient d'elles-mêmes un tel calcul de la probabilité complètement incorrect.

 

Nous n'avons même pas encore abordé l'argument lui-même. Les scientifiques conviennent-ils que ces 10 événements se sont produits dans cet ordre ? D'abord, (2) " une terre primitive dans l'obscurité et entourée par les gaz lourds et l'eau ". Les scientifiques enseignent-ils ceci ? Lisons ce que Création elle-même dit dans le prochain chapitre :

*** ce 41 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
10 En réalité, toute tentative visant à définir la nature de l’atmosphère primitive de la terre ne peut reposer que sur des conjectures ou des suppositions. Personne ne sait avec certitude à quoi elle ressemblait. 

 

Ainsi comment la science peut-elle confirmer le point (2) au sujet " des gaz lourds? [17] Et comment la science peut-elle confirmer l'obscurité proposée, considérant que les photographies issues de cette époque sont plutôt rares ? [18]

 

Nous verrons que cet argument s'applique à tous les événements des premiers temps. La Science n'en sait pas beaucoup au sujet de cette époque, ainsi elle ne peut pas confirmer (ou rejeter) la Genèse. Cependant, pour les époques postérieures, la science possède une documentation établie.

 

La séquence d'événements suivante peut être trouvée dans la documentation scientifique : Les premiers poissons sont apparus il y a 500 millions d'années. Il y a 410 millions d'années, c'était au tour des plantes. Il y a 250 millions d'années nous pouvions voir de grands animaux sur la terre. En il y a environ 140 millions d'années lors de l'ère jurassique tardive, les premières créatures volantes (des oiseaux et des insectes volants également) sont apparues. [19]

 

Ainsi, la science rejettera l'idée que le 6 (les plantes) sont apparues avant le 8 (les animaux dans la mer). En fait, puisque les mots pour des "monstres de mer" implique non seulement des poissons mais également des baleines, cette traduction littérale de la Genèse est complètement contraire à la science. De plus, alors que la Genèse indique que les créatures volantes (8) sont venues avant tous les animaux terrestres (9), la science donne la réponse opposée.

 

La Watch Tower reconnaît ceci dans un article de Réveillez-vous où on fait - sans l'admettre - l'abandons de l'argument complet du chapitre 3 de Création.

 

*** g91 8/6 12 Les événements caractéristiques de chaque jour de création se sont-ils pour ? ***
DE TEMPS en temps, les Témoins de Jéhovah se voient poser des questions sur la succession des différentes phases de la création telle qu’elle est présentée dans leur livre La vie : comment est-elle apparue ? Évolution ou création ? Certaines de ces questions portent sur la différence entre ce que dit l’ouvrage et ce qu’affirment la plupart des géologues.

 

En guise d'exemple, il est observé que les géologues placent les oiseaux après les mammifères, tandis que Création, à la page 37, place les oiseaux avant les mammifères.

 

Maintenant, est-ce vraiment le problème ? L'article de Réveillez-vous ! le prétend, passant outre le fait que cette traduction littérale de la Genèse n'indique rien au sujet des "mammifères". Elle parle de tous les animaux de la terre, ce qui inclut des reptiles ! Il peut être possible de trouver des scientifiques arguant que les mammifères sont plus jeunes que les oiseaux : [20]

*** g91 8/6 12 Les événements caractéristiques de chaque jour de création se sont-ils pour ? ***
On notera cependant que, si de nombreux géologues jugent l’apparition des oiseaux postérieure à celle des mammifères, d’autres prennent le contre-pied de cette position. Entre autres exemples, citons le livre L’Évolution (angl.), de Colin Patterson, page 132. Il est donc manifeste que les archives fossiles ne fournissent pas de preuves concluantes.

 

Cependant, aucun scientifique ne soutiendra que les oiseaux sont venus avant les reptiles! La documentation fossile est très concluante. Ce dilemme est soigneusement caché pour le lecteur de Réveillez-vous! Les déclarations ultérieures de Réveillez-vous ! pour le faire ressembler à un argument grammatical peut résoudre le problème. L'importance de ce problème - connu depuis l'époque de Darwin - est ignoré. L'article oublie de conclure que la seule façon d'harmoniser la description de cette suite d'événements dans la Genèse avec la science est d'accepter de la théorie de l'évolution !

 

C'est une pensée dangereuse, et ne croyez pas un instant que j'essaye de proposer une explication uniquement naturaliste de la vie sur terre. Loin de là ! Mais si Dieu a créé la vie par l'évolution, et que le terme "après ses espèces" signifie simplement que Dieu a créé les "espèces" selon ses plans (une évolution contrôlée), alors les " jours " de la Genèse indiqueront simplement quand le processus évolutionniste menant aux différentes espèces a été commencé. Tous les problèmes avec l'ordre des événements disparaissent, puisqu'il est évident que Dieu ne nous a pas donné la Genèse comme un texte scientifique de paléontologie, mais simplement nous a faits savoir qu'il nous a créés. Nous et toute chose existons parce que Dieu l'a voulu.

 

Le rapport génétique entre l'homme et les singes est un problème complètement différent. Ce problème n'est pas principalement lié à la Bible, mais à l'horreur qu'ont la plupart des chrétiens par rapport au concept même de l'évolution humaine. J'ai ce sentiment moi-même, et ne fournirai aucun argument en faveur de l'une ou l'autre voie. Tout que nous devons savoir, cependant, est que Dieu a crée l'homme "à son image" selon sa volonté, et que l'homme a une position unique sur terre.

 

Même si beaucoup de chrétiens rejettent ces pensées, beaucoup d'autres seraient soulagés de savoir que la Bible ne contredit pas la science. Elle n'a même pas besoin d'être en conflit avec la théorie de l'évolution. Il n'existe aucune exigence que des théories pseudo-scientifiques faites par des humains avec de vagues déclarations à propos d'une énumération fortement figurative dans la Bible se tiennent entre l'homme et Dieu.

 

Je vais maintenant cesser de prêcher et laisser cette tribune improvisée pour poursuivre ma discussion du livre Création.

Le dernier problème que je veux soulever dans ce chapitre est que pour soutenir l'idée que la science et la Genèse s'accordent sur l'ordre des événements, un certain Wallace Pratt est cité. Ce que Création ne vous indique pas, c'est que Pratt était un géologue du pétrole et un créationniste qui a fait ces déclarations lors d'une conférence en 1928.

 

Regardez les citations dans leur plein contexte :

"Pratt est autant à l'aise dans les mondes de la littérature et de la philosophie qu'il l'est dans ceux de la science et de l'industrie. Il est intrigué par la puissance de l'expression poétique. Dans" Sermons in Stones (Sermons dans les Pierres) ", une conférence qu'il donna en 1928, il dit " si moi en tant que géologue était invité pour expliquer brièvement notre idée moderne de l'origine de la terre et du développement à un public simple, pastoral, comme les tribus auxquelles s'adresse la Genèse, je ne pourrais rien faire d'autre que reprendre approximativement le même langage que celui du premier chapitre de la Genèse. " Il a noté que l'ordre des événements - de l'origine des océans, à l'apparition de la terre, à l'apparition de la vie marine et puis des oiseaux et des mammifères - est essentiellement l'ordre des principales divisions de principe du temps géologique de l'ère cosmique au Psychozoïque.  Il n'avait d'ailleurs aucun trouble concernant la façon dont la Genèse compresse des millions d'années géologiques en six jours, parce que "ne sommes nous pas assurés, en effet, que pour le Créateur, un jour est un millier d'années et un millier d'années un jour ? " Plusieurs des théories sur l'origine de la terre qui avaient la préférence des scientifiques en 1928 ont été radicalement modifiées à la lumière des nouvelles découvertes en géologie et en astronomie, mais pas assez, estime Pratt, pour perturber son parallélisme avec la Genèse. La " Science est comme cela, " dit-il. "Aucune théorie scientifique n'est sacro-sainte. Quelqu'un a dit que la grande gloire de la science est que ses vérités d'aujourd'hui sont ses absurdités de demain. Et il en est ainsi. Les nouveaux faits inspirent toujours aux scientifiques de concevoir de nouvelles hypothèses et de démolir les vieilles." [21]

 

Ainsi Wallace Pratt est un géologue créationniste. Personnellement je n'ai aucune idée comment une telle personne peut exister, mais nous y sommes. De plus, Pratt minimise les résultats et les conclusions de la science. C'est naturellement son problème. Mais cela devient soudainement le nôtre quand nous voyons que Création emploie ses mots pour affirmer l'idée que la Genèse et la science s'accordent :

*** ce 36 3 Que dit la Genèse ? ***
Ce géologue, Wallace Pratt, remarqua également que l’ordre des événements — d’abord l’origine des océans, puis successivement l’apparition de la terre ferme, de la vie marine, des oiseaux et enfin des mammifères — correspond pour l’essentiel à l’ordre des grandes époques géologiques.

 

Comme nous l'avons vu, c'est complètement faux. Quand nous voyons que Pratt a parlé avec son chapeau de créationniste, nous comprenons comment il peut avoir fait cette déclaration sauvage. C'est un triste fait que sur les 10 événements énumérés, la science ne s'accorde que sur le premier (aucune surprise) et le dernier (homme) ! Mais combien de lecteurs de Création sauront cela ?

 

4/ La Vie a-t-elle pu naître par hasard ?

 

La question " comment a fait la vie au départ pour se développer ?" est le talon d'Achille d'une théorie naturaliste de l'évolution. Beaucoup d'évolutionnistes - même Darwin - ont exprimé des doutes quant à savoir si une théorie complètement naturelle peut vraiment expliquer l'origine de la vie. Il ne devrait pas être nécessaire d'utiliser des sources incertaines et de citer des scientifiques d'une façon malhonnête pour démontrer que la vie ne peut pas commencer par un pur hasard.

 

*** ce 39 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
5 Arrivé à ce point, vous commencerez peut-être à comprendre pourquoi Dawkins écrit ceci dans la préface de son ouvrage: "Ce livre (...) a des airs de science-fiction."

 

Mais, Dawkins sait-il vraiment que ce qu'il raconte au lecteur est un conte de fée ? La citation sélective laisse cette impression. Regardez-la dans le contexte :

"Ce livre devrait presque être lu comme un ouvrage de science-fiction. Il est conçu pour faire appel à l'imagination. Mais ce n'est pas de la science-fiction : c'est de la science. Cliché ou pas, "plus étrange que la fiction " exprime exactement ce que je ressens vis-à-vis de la vérité." [22]

 

Si vous examinez les références pour bien d'autres citations, vous verrez que Hitching est cité pour soutenir pratiquement toutes les idées de ce chapitre. En se rapportant à une conférence du professeur William Thorpe, Création se réfère à Hitching ! C'est une façon inacceptable au possible de citer. Pourquoi ne pas utiliser la vraie source ? Une recherche dépistera souvent de telles citations comme étant issues de la littérature créationniste, citations qui affichent avec une persistance dans la malhonnêteté.

 

Une certaine valeur doit être attribuée pour les références aux astronomes Fred Hoyle et Chandra Wickramasinghe. Considérez, cependant, que le but du livre Evolution from Spaceétait de prouver que la vie vient de l'espace extra-atmosphérique. De plus, ils ont avancé la théorie "d'état d'équilibre" - selon laquelle l'univers a toujours existé. Pourquoi le lecteur devrait-il faire confiance à leurs conclusions sur l'évolution quand Création est en désaccord avec toute leurs autres affirmations ?

 

Les références aux expériences de Miller de ce chapitre sont fondées exclusivement sur le livre de Hitching Le Cou de la Girafe. La prochaine citation vient au moins d'une source fiable :

*** ce 42 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
Richard Dickerson, un chimiste, a écrit : "Comment expliquer l’apparition d’une telle réaction de polymérisation [assemblage de petites molécules assurant la formation d’une plus grosse] dans un environnement aqueux (les océans primitifs) qui favorise plutôt la dépolymérisation [division d’une molécule en plusieurs molécules] par hydrolyse ?"

 

La citation provient du Scientific American, de septembre 1978, p. 75, un article concernant "l'évolution chimique et l'origine de la vie". Dans la phrase suivante, Dickerson indique: "nous devrons faire face à cette difficulté." Plus tard il fait ceci. Aucun de nous - et certainement pas l'auteur de Création - n'est compétent pour dire si son explication est probable ou pas. Néanmoins, le lecteur de Création reste avec l'impression que Dickerson n'avait aucune idée de la façon dont ce problème pourrait être résolu.

 

Un des arguments apparemment les plus forts en ce chapitre est l'évidence statistique présentée ici :

*** ce 43-4 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
17 Quelles chances y avait-il que les acides aminés appropriés s’unissent pour former une molécule protéique ? En guise d’illustration, imaginons un gros tas de haricots rouges et de haricots blancs en nombre égal que l’on aurait bien mélangés. Il y a également dans ce tas plus de 100 variétés de haricots. Si vous preniez une louche de haricots, à votre avis, qu’obtiendriez-vous? Pour obtenir les haricots qui figurent les constituants de base nécessaires à la formation d’une protéine, votre louche ne devrait contenir que des haricots rouges, pas un seul haricot blanc! De plus, vous devriez avoir des représentants de 20 variétés seulement. Chaque haricot devrait en outre occuper une place bien définie et fixée à l’avance. Dans la réalité, si une seule des conditions requises n’est pas remplie, la fonction de la protéine ainsi produite ne peut être assurée. Obtiendrions-nous de notre tas de haricots hypothétique la bonne combinaison, même si nous le remuions et puisions dedans maintes et maintes fois ? Non. Alors, comment cela aurait-il pu se produire dans la soupe organique en question ?

 

Nous avons déjà vu que les calculs de probabilité ne sont pas le point fort de l'auteur de Création. Quelle est la source pour tous ces chiffres ? Aucune réponse. Comment pouvons-nous savoir que la vie avec des variétés mélangées d'acides aminés ne peut pas exister ? Et comment pouvons-nous savoir qu'il n'y a aucun processus naturel tendant à se débarrasser du "droitier" par la suite ? Est-il honnête d'employer de tels arguments pour prouver votre théorie si vous n'avez clairement pas la moindre idée de ce que signifie les acides aminés "droitier" et "gaucher" ?

Création ne s'en soucie guère :

*** ce 44 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
18 Les protéines indispensables à la vie se composent de molécules très complexes. Quelle était la probabilité d’apparition d’une seule de ces molécules par hasard dans une soupe organique ? Des évolutionnistes reconnaissent qu’il y avait une chance sur 10113 (1 suivi de 113 zéros). Or, pour les mathématiciens, un événement qui n’a qu’une chance sur 1050 de se produire est en fait une impossibilité. On peut se rendre compte à quel point cela était improbable quand on considère que le nombre 10113 est plus important que le nombre total de tous les atomes de l’univers, selon les estimations des savants !

 

D'où vient cet argument ? Création ne fournit aucune référence. Elle a été trouvée - plagiée - à partir d'un cadre apparaissant aux pages 70-71 du Cou de la Girafe. De plus, nous pouvons voir que ce cadre dans "Girafe" est emprunté (avec des références) à un article dur Dr. Jean Sloat Morton paru dans Impact déc. 1980, numéro 90. Vous pouvez croire un créationniste des 6-jours au sens littéral, avec un "Ph.D. en études cellulaires de l'université de George Washington," [23] mais je ne le peux pas . Donner cet argument apparemment décisif à partir d'une source complètement incertaine sans références est très malhonnête. Quand Création déclare que "des évolutionnistes reconnaissent", le lecteur s'attend évidement à ce qu'il en soit ainsi. Bien sûr, Hitching peut l'avoir reconnu, mais une vérification prouvera que ni les nombres ni les arguments ne trouvent une confirmation quelconque dans les travaux scientifiques sérieux. En d'autres termes, ce n'est pas vrai.

Il est important de comprendre que puisque les scientifiques ne savent pas à quoi ressemble la forme la plus primitive et la plus simple de la vie qui a probablement pu exister, personne ne peut calculer la probabilité de cet organisme se développant par hasard. Il va de soi que ce qui n'est que probable n'existe pas nécessairement, mais une telle quantification est absurde.

 

Création va plus loin. Jetez un œil à la citation suivante : [24]

*** ce 46 4 La vie a-t-elle pu naître par hasard ? ***
23 Un autre scientifique a fait cet intéressant commentaire: "Nous ne disposons d’aucun modèle de laboratoire permettant de simuler l’évolution de la machinerie génétique; on peut donc en discuter sans fin, sans être gêné par quelque contingence." Mais est-ce suivre la méthode scientifique que d’écarter aussi facilement l’avalanche de ‘contingences’ ?

 

Voilà une belle figure de rhétorique, et Dickerson semble être le méchant monsieur de l'affaire. Mais lisez plus soigneusement ce qu'il dit : il n'y a pas de tels modèles. Si ces modèles n'existent pas, il est naturellement facile pour un scientifique de faire une théorie sans admettre toutes les données qui seraient disponibles à partir d'un seul modèle. Ainsi Dickerson pousse simplement certains de ses collègues à rire, et donne au lecteur un avertissement honnête. Création ne comprend pas du tout ceci. Le lecteur est mené à croire que ces " faits incommodes " sont les prétendus faits que Création a avancés plus tôt dans le chapitre. Dans la vie réelle, les "faits" dont Dickerson parle n'existent pas ! Alors comment Dickerson peut-il les écarter d'un revers de la main ? Non seulement l'auteur de Création ne comprend pas de quoi parle Dickerson, mais de plus, il l'accuse d'être malhonnête !

 

5/ Laissons parler les fossiles

 

Avant d'atteindre ce chapitre, nous avons vu que l'auteur de Création affirme avec conviction ce qu'il pense des documents fossiles, et nous devons admettre que nous n'avons pas d'espérances très élevées concernant ce que nous allons trouver ici. Et c'est très bien, car ces espérances élevées ne seraient pas satisfaites.

 

 *** ce 54 5 Laissons parler les fossiles ***
2 Pourquoi les fossiles revêtent-ils tant d’intérêt aux yeux des évolutionnistes ? G. Stebbins, un généticien, en donne une raison fondamentale: "Aucun biologiste n’a réellement observé l’apparition par l’évolution d’un groupe animal important." De nos jours, on ne voit pas de formes de vie évoluer d’une espèce à une autre. Au contraire, elles sont toutes complètement formées et bien distinctes les unes des autres. Theodosius Dobzhansky, un autre généticien, fit cette remarque: "Le monde vivant n’est pas un ensemble unique (...) que relie une succession ininterrompue de formes de transition." Quant à Charles Darwin, il reconnaissait "une difficulté évidente, (...) la distinction bien tranchée des formes [vivantes] spécifiques, et l’absence d’innombrables chaînons de transition les reliant les unes aux autres".

 

Ces phrases apparemment innocentes contiennent une fausse idée importante. Quand une espèce "'évolue" - si on accepte que l'évolution a eu lieu -, cela ne signifie pas qu'elle passe d'un état à l'autre, comme si elle pensait "je devrais vraiment avoir un plus long cou". Selon la théorie, toutes les espèces sont constamment contraintes de s'adapter à un environnement changeant, en concurrence avec d'autres espèces pour les ressources vitales. Il n'y a aucune espèce avec une étiquette sur elles énonçant "espèce en transit ! Sur le point de devenir une nouvelle espèce." Toutes les espèces sont en évolution, et il n'y en a aucune qui soit juste faite pour évoluer vers une autre espèce. A quoi une espèce "transitoire" devrait ressembler aujourd'hui ? Comment pourrions-nous savoir en quoi l'espèce se transformera ? La phrase "De nos jours, on ne voit pas de formes de vie évoluer d’une espèce à une autre" n'a vraiment aucune signification. À un moment quelconque de l'histoire, les espèces sont adaptées à leur environnement. C'est d'abord pour cela qu'elles ont survécu. [**]

 

*** ce 54 5 Laissons parler les fossiles ***
3 Ainsi, la distinction très nette entre les différentes variétés actuellement vivantes n’appuie nullement la théorie de l’évolution,

Si on demande à un évolutionniste, on obtiendra une réponse complètement différente. Il pourra énumérer une longue série d'exemples d'évolution continue et devant nos yeux.

 

Maintenant, quelle est la valeur des documents géologiques ? Il y a une longue série de citations destinées à prouver que les preuves fossiles ne montrent pas une suite évolutive. Lequidam lisant ce texte aura naturellement l'impression que les scientifiques recherchent le mystérieux "chaînon manquant ", un fossile clairement identifié par l'étiquette "espèce transitoire". Comme je l'ai noté plus haut, toutes les espèces en elles-mêmes "se sont adaptées" dans le sens de Darwinien du mot. Que doivent donc rechercher les scientifiques ? Selon l'impression donnée par Création, les scientifiques recherchent une série de fossiles alignés clairement d'une manière ordonnée avec de petites différences menant de l'un à l'autre. Ce n'est pas comme ça que cela se passe !

 

J'ai examiné ces arguments en détail sous le chapitre deux. Encore et encore, nous retrouvons la même incompréhension :

*** ce 55 5 Laissons parler les fossiles ***
4 Si l’évolution était un fait, les témoignages fossiles feraient certainement état d’une transformation progressive d’une forme de vie à une autre.

 

Maintenant, si vous mourez, quelle est la probabilité pour vous de finir comme fossile qu'un scientifique lambda trouvera dans quelques millions d'années ? Pas très grande, vous dites. Alors que cet exemple n'était pas très représentatif, il reste une vérité, à savoir que la fossilisation est extrêmement rare. Ce n'est pas souvent que se rencontrent toutes les conditions permettant à une créature de rester intacte en tant que fossile. De plus, puisque ces fossiles sont dispersés partout dans les strates sédimentaires, seule une fraction minuscule sont entre les mains des paléontologistes. Les preuves fossiles, sont comme des photos prises une fois toutes les 30 minutes lors d'un match de football. [25]

 

Cette affirmation de Création est clairement fausse. Puisque le reste du chapitre va montrer qu'il n'y a pas de fossile transitoire (quel qu'il soit), nous pouvons sans risque ignorer les arguments qui y figurent. Cependant, n'importe quel bon manuel sur l'évolution indiquera que les registres de fossiles montrent la transition et le changement sur des millions d'années.

 

Aux pages 68-69 de Création figurent un certain nombre de citations en provenance de diverses sources. Toutes confirment que les fossiles transitoires ne sont pas communs. Cependant, le lecteur prudent notera quelques citations bizarres. Au mieux elles pourraient s'appeler sélectives.

 

*** ce 68 5 Laissons parler les fossiles ***
L’origine de la vie :

"La première moitié ["au moins les trois quarts", selon l’original en anglais] du livre des âges (2 milliards de feuillets annuels de l’écorce terrestre) ne contient que des pages blanches." — Ce monde  nous vivons.

 

Ce livre date de 1955. Depuis lors, de nombreuses preuves montrant l'existence d'une vie plus ancienne ont été trouvées. Création essaye de donner cette impression dans tout le livre, et fait un certain nombre de citations malhonnêtes pour soutenir ceci.

 

*** ce 69 5 Laissons parler les fossiles ***
Des reptiles aux oiseaux:

"Il y a encore moins de documents sur la transformation des reptiles en oiseaux." — Processes of Organic Evolution.

En lisant cette longue liste "d'autorités" affirmant qu'il n'existe aucune documentation sur les transitions nous donne l'impression que le passage des reptiles aux oiseaux est "encore moins" documenté que les transitions précédemment mentionnées. Evidemment, il s'agit un livre différent, et Stebbins [26] se rapporte manifestement à ses propres déclarations du début de son livre. Ici nous verrons que Stebbins montre à quel point ces autres transitions sont bien documentées, et il n'est pas surprenant que Création ne cite pas ces passages là.

Un examen critique de Création fait ce commentaire ironique dans une parenthèse :

"Il est intéressant, mais pas étonnant, de voir que l'auteur n'a pas utilisé Stebbins comme autorité pour les autres transitions, choisissant au lieu de citer un certain nombre de livres édités par Time-Life au début des années 60 et qui ne sont plus publiés aujourd'hui - à peine la matière "d'une recherche totalement approfondie". Nous notons également que les citations sont de la 2ème édition de Stebbins. Or sa 3ème édition a été disponible depuis 1977 ; la citation se trouve à la page 217 (Stebbins, 1977)." [27]

 

La corps du texte n'est pas de meilleure qualité que ce qu'on trouve dans cet encadré. Beaucoup de confiance est accordée à des citations sélectives de livres de vulgarisation scientifique de Robert Jastrow à propos de l'origine de la vie et de l'univers, laissant au lecteur l'impression que Jastrow doute de l'évolution. Une lecture de ses livres laissera certainement une autre impression.

 

*** ce 59-60 5 Laissons parler les fossiles ***
16 Examinons les faits de plus près. Robert Jastrow (dans son livre Red Giants and White Dwarfs) écrit: "Au cours du premier milliard d’années, la vie apparut sur la surface de la terre. Selon les registres fossiles, les organismes vivants gravirent lentement l’échelle les conduisant des formes de vie les plus simples aux plus complexes." À la lecture de ces lignes, on pourrait penser que les documents fossiles démontrent effectivement qu’il y a eu une lente évolution à partir d’organismes "simples" pour aboutir à des formes de vie complexes. Or dans le même ouvrage on peut lire ceci: "Dans l’histoire de la terre, le premier milliard d’années, période décisive durant laquelle la vie a commencé, n’offre que des pages blanches." (…)

Au contraire, il écrit: "Les roches ne renferment pas grand-chose, en dehors de bactéries et de quelques plantes unicellulaires. Jusqu’à ce qu’une innovation majeure se produise il y a un milliard d’années, après quelque trois milliards d’années de progrès imperceptible. Les premières créatures pluricellulaires apparurent sur la terre." (…)

19 Ainsi, au début de la période dite du Cambrien, les documents fossiles font état d’un changement spectaculaire inexpliqué. Une grande variété de créatures marines, parfaitement développées et complexes, dont beaucoup avec une coquille dure, apparaissent si soudainement qu’on parle, à propos de cette époque, d’une "explosion" d’organismes vivants.

 

Examiner les faits plus étroitement révèle que les citations ne sont pas entièrement représentatives du point de vue scientifique. D'abord, la période cambrienne a commencé il y a moins de 600 millions d'années, et non 1 milliard d'années comme le croit l'auteur de Création. Une fois de plus, l'auteur ne sait pas de quoi il parle. De plus, il y a plus de preuves d'une vie terrestre plus ancienne que de restes fossiles. Des preuves de leur existence ont été trouvées, et une lecture moins sélective de Jastrow le révélerait :

"Les registres fossiles ne contiennent aucune trace de ces étapes préliminaires dans le développement des organismes multicellulaires. Les premiers indices de l'existence de formes relativement avancées de la vie se composent de quelques pistes à peine perceptibles, vraisemblablement laissées dans la boue primitive par des animaux semblables à de tranquilles asticots se tortillant. Ceux-ci sont trouvés dans la roche et sont datés d'environ un milliard d'années. Et quelque temps plus tard, les asticots proprement dit apparaissent dans les registres. Ces maigres restes sont les traces les plus anciennes des formes multicellulaires de la vie animale sur la planète." [28]

 

En fait, n'importe quel examen des manuels traitant du développement des premières formes de vie indiquera que les affirmations de Création sont absolument infondées. Le premier milliard d'années de la vie sur terre se composait d'organismes unicellulaires. Il y a de fortes preuves qu'il y a eu une vie unicellulaire sur terre pendant 3,5 milliards d'années, bien que "l'explosion " de la vie s'est produite il y a seulement 700 millions d'années. L'auteur de Création avait un blocage sur " l'explosion cambrienne " des animaux à carapace dure, explosion qui est encore plus tardive. [29]

 

*** ce 57 5 Laissons parler les fossiles ***
8 Enfin, si les organismes vivants ont été créés, il faut s’attendre à ce qu’ils apparaissent brusquement dans les archives fossiles, sans la moindre filiation avec quelque ancêtre qui les aurait précédés.

Maintenant, le sont-ils vraiment ? Tous les organismes vivants aujourd'hui, et ceux que nous trouvons dans l'enregistrement fossile, sont-ils vraiment " parfaits", sans le moindre vestige d'organe passé ?

La question des vestiges d'organes est très controversée parmi des biologistes. Quelques organes, autrefois considérés comme des vestiges, c'est-à-dire n'ayant aucun utilité quelconque pour l'espèce vivante - se sont avérés plus tard en avoir une. Un exemple en est les amygdales chez l'homme. Ceci est souvent - avec raison - mentionné dans la littérature de la Watch Tower pour soutenir l'idée qu'il n'existe rien qu'on puisse appeler vestiges d'organes du passé.

 

*** g81 22/11 11 Le génie génétique - une affaire hasardeuse ? ***
Il en va de même avec les scientifiques. Ils ont pu démonter le mécanisme de certains micro-organismes, mais reconnaissent ne pas comprendre totalement leur contenu. Puisqu’ils ne parviennent pas à expliquer le rôle de certaines zones d’ADN, les chercheurs formulent l’idée que cet ADN est "parasite" ou "inutile". (Les médecins ont employé ces mots pour parler des amygdales et de l’appendice, avant de connaître le rôle de ces organes.)

[Note de HD : le traducteur de la WT a ici traduit l'anglais "vestigial" par "parasite" ce qui est une mauvaise traduction, "vestige du passé" est plus adéquat]

 

Cependant, Création n'argumente nulle part en faveur ou en défaveur de ceci. Création présente comme fait accompli le fait que de tels organes n'existent pas et ce dans n'importe quelle espèce. Et puisque ces chapitres examinent les preuves scientifiques de l'évolution, le lecteur a l'impression que les scientifiques conviennent que toutes les espèces vivantes aujourd'hui - et toutes celles que nous connaissons à partir des fossiles - sont "complètes".

 

Il est intéressant de voir que l'article de Réveillez-vous cité ci-dessus prétend que l'appendice (ou appendice vermiforme ) et les amygdales sont maintenant considérées comme ayant une utilité. Cela vaut certainement pour les amygdales, mais je n'ai jamais vu une source fiable confirmer Réveillez-vous ! sur les affirmations concernant l'appendicite. L'encyclopédie Britannica - tellement citée par la société Watchtower dans ses sources - fournit l'information suivante :

"L'appendice ne sert aucunement d'organe digestif chez l'homme, et on pense qu'il disparaît graduellement dans l'espèce humaine au cours du temps de son évolution." [30]

 

Ainsi même s'il y a des scientifiques qui peuvent proposer une explication de l'utilité de l'appendice, la Watchtower ne donne pas un avis équilibré de ce problème. En outre, quand on en vient aux vestiges d'organes passés chez les animaux, les évolutionnistes ont un certain nombre d'arguments dont Création semble prétendre qu'ils n'existent pas. L'affirmation (cf. ci-dessus) qu'ils sont "complets" - est fallacieuse car Création ne fournit aucune explication alternative comme preuve du contraire. De plus, puisque le public principal de Création est évidemment constitué de Témoins de Jéhovah et de sympathisants ayant peu de connaissance au sujet de la science de l'évolution, ces affirmations sont clairement trompeuses.

 

Vérifier ce qui se dit dans la littérature évolutionniste fournira un certain nombre d'exemples. Un sujet très proche est celui des "régressions". Voyez le (long) extrait d'article suivant :

"L'Archaeopteryx et le [Deinonychus] ont eu trois doigts seulement - et non les cinq trouvés chez les dinosaures primitifs. Et la proportion des doigts était identiques : Un pouce court et puissant et deux doigts plus longs tournés davantage vers l'extérieur, le plus à l'extérieur des trois doigts étant très mince, incliné à l'extérieur, et étroitement lié par des ligaments au doigt du milieu. Cette configuration unique peut encore être identifiée dans l'aile de l'oiseau moderne ; les trois doigts sont fermement fusionnés chez l'oiseau adulte, mais chez le poussin non éclos, les os n'ont pas encore fusionné. Chez le poussin, les os séparés du poignet et de la main sont clairement dissociés, exactement comme ils l'ont été chez le Deinonychus et l'Archaeopteryx.

Il existe aujourd'hui une espèce d'oiseaux qui conserve les os de ses doigts non fusionnés et flexibles dans les premières semaines de sa vie dans le nid. Cet oiseau, le hoatzin de l'Amérique du Sud, nous permet de présumer comment l'Archaeopteryx a "fonctionné". En tant qu'oiseau, un hoatzin adulte n'a rien spécial dans l'anatomie de son aile. Mais le jeune lorsqu'il est encore dans le nid représente une véritable régression sur le plan de l'évolution, un vilain petit poussin qui grimpe en saisissant la végétation avec ses mains à trois doigts et ses griffes inclinées, dessinées selon le modèle de l'Archaeopteryx...

Les poussins de Hoatzin forcent également une révision de l'idée qu'il ne pourrait y avoir de grand revirement dans l'évolution des oiseaux. Les revirements évolutionnistes étaient incontestablement nécessaires pour faire un hoatzin adulte. Les oiseaux parents du Hoatzin ont tous des griffes beaucoup plus faibles dans les étapes de la vie du poussin que les hoatzins eux-mêmes. La plupart des ornithologues concluent donc que les hoatzins ont évolué à partir d'un ancêtre ayant cette configuration "normale" de la croissance dans laquelle le poussin ne possède jamais de doigts forts, flexibles et non fusionnés pour grimper. De ce point de vue, le poussin du hoatzin a évolué au moyen d'un "demi-tour" Darwinien - les doigts flexibles et puissants, comme ceux de l'Archaeopteryx ont été "rappelés" de la mémoire génétique.

La mémoire génétique est une nuance de l'évolution trop souvent ignorée. Beaucoup de paléontologistes croient que quand un os disparaît dans l'évolution, le modèle génétique de cet os est également effacé... Mais en fait, l'évolution ne se produit pas de cette façon. Les ancêtres du hoatzin n'ont jamais perdu le modèle génétique pour produire les doigts griffus du type Archaeopteryx. Essentiellement, ils ont simplement fermé l'interrupteur physiologique qui commandait aux gènes de produire des organes selon l'information encodée. Les avancées récentes dans la recherche génétique révèlent que la plupart des espèces portent de tels modèles d'empreintes génétiques qui sont "interrompues" et qui ne peuvent donc pas exprimer leur code sous forme de tissu entièrement formé.

En d'autres termes, quand un organe a été "perdu", la plupart du temps son modèle est toujours là, dans la mémoire génétique. Les ancêtres du hoatzin étaient des oiseaux modernes "normaux" qui ont employé un modèle moderne pour produire une aile chez leurs oisillons, comme celle du poulet, avec les doigts raides et fusionnés. Les hoatzins ont développé leur modèle distinctif de doigts sur le modèle des doigts griffus de l'Archaeopteryx par le processus de désactivation de ce modèle pour ses oisillons et en réactivant le modèle plus ancien pour lui permettre de se réexprimer lui-même.

Une abondance de preuves soutient cette théorie de la réexpression par les gènes qui ont été désactivés pour des millions d'années. La plupart de cette réexpression se produit dans régressions (que les scientifiques du dix-neuvième siècle appelaient des "atavismes"), l'apparition étrange d'organes antiques dans les espèces qui, dans l'ensemble, ont perdu ces caractéristiques anatomiques des millions générations plus tôt. Un bon exemple en est les chevaux aux sabots multiples. Le cheval moderne appartient au même groupe général que les tapirs, et les tapirs ont quatre orteils sur chaque pied. Le cheval moderne avec un seul orteil a évolué à partir d'un ancêtre avec quatre orteils.

De temps à autres, une jument saine, normale, avec un seul orteil donne naissance à un poulain qui a de petits orteils supplémentaires collés près du grand orteil principal. Les zoologistes désignent ce poulain aux sabots multiples comme un cas où les processus naturels permettent à une partie du modèle héréditaire d'apparaître, laissant des caractéristiques héréditaires anciennes se ré-exprimer.

Les baleines offrent un cas plus spectaculaire. Les baleines modernes n'ont pas la moindre jambe arrière, et même lorsque tous les graisses et muscles de la baleine sont retirées de la région de hanche, on n'y trouve aucun reste des os de hanche excepté une petite attelle représentant l'ilion. Même les baleines fossiles les plus anciennes n'affichent que des os légèrement agrandis de hanche et quelques restes de cuisse et de genou. Mais quand on effectue un voyage dans le temps, on constate que les ancêtres des baleines avaient eu de grandes jambes de derrière, à une époque où elles étaient des prédateurs sur la terre ferme. Et de temps à autre, on trouve une baleine moderne possédant une jambe de derrière, sortant de son flan arrière, qui se termine par des muscles de la cuisse et du genou. Ces membres arrière ataviques ne sont rien d'autre que des régressions à une étape "pré-baleinaire" de leur existence, il y a environ cinquante millions d'années .

De telles régressions arrivent même aux enfants humains en bas âge. Les hôpitaux enregistrent de temps en temps un bébé "moderne" qui possède tous les organes prévus, plus une queue inattendue, longue, caudale, annexe, dépassant des fesses de deux ou trois pouces. Certaines de ces queues sont encore plus grandes que le reste caudal moyen affiché par nos parents les plus proches, les chimpanzés, gorilles, et orangs-outans.

Les expériences génétiques ont indiqué que ces régressions sont contrôlées par des gènes filtrants. Nous savons maintenant que la plupart des morceaux complexes d'anatomie - tels que la clavicule et ses muscles - sont contrôlés directement et indirectement par une masse de gènes qui interagissent et peuvent se supprimer. Nous savons également que le plan génétique complet de n'importe quelle espèce simple est rarement, voire jamais, complètement exprimé. Au lieu de cela, une grande partie de l'information génétique est stockée dans "le fichier inactif", les gènes ne produisent pas leur impact potentiel parce qu'un autre gène les empêche de s'activer. Quand un dispositif anatomique disparaît pendant l'évolution, son modèle génétique n'est pas effacé. Une nouvelle combinaison des gènes a évolué pour supprimer l'empreinte encore présente.

Des oiseaux avec des dents peuvent sembler ridicules aux créationnistes, mais les oiseaux modernes portent en effet le code génétique héréditaire pour faire des dents, code empilé au fond de leur fichier inactif. Aucune espèce vivante d'oiseaux ne fabrique de dents. Mais les manipulations chirurgicales récentes sur des embryons d'oiseaux démontrent clairement que le potentiel est toujours là. En 1983, les chercheurs ont transplanté du tissu de la mâchoire intérieure (lamina dentaire) du poussin vers une zone du corps, zone qui contient un tissu où la greffe pourrait se développer. En position transplantée, le lamina dentaire du poussin a commencé à produire des bourgeons de dents ! Les oiseaux avec des dents pourraient se développer en plein vingtième siècle." [31]

 

Nous avons ici une très forte preuve que le matériel génétique d'une espèce se retrouve dans d'autres espèces, quoiqu'il n'atteigne plus un objectif utile. Vue la méthodologie de la science, on sera à peine étonné que ceci soit pris en tant que forte preuve d'une ascendance commune. Naturellement, une personne qui croit que Dieu a directement créé la vie peut considérer cette preuve d'une autre façon. Mais est-ce être en concordance avec les faits connus de prétendre que Dieu a créé toutes les espèces indépendamment les unes des autres, et en plus de prétendre plus loin qu'il existe une évidence scientifique (une "preuve" même) de cette création ?

 

Stephen Jay Gould a demandé :

"... pourquoi le fœtus d'une baleine aurait-il des dents dans l'utérus de sa mère, uniquement pour les résorber par la suite et pour vivre une vie de tamisage utilisant un filtre à base d'os de baleine, si ce n'est que ses ancêtres avaient des dents fonctionnelles et que ces dents survivent comme reste pendant une étape où elles ne font aucun mal ?" [32]

 

Ceci peut ne pas être une preuve concluante de l'ascendance commune. Mais comme Création l'a dit lui-même plus tôt, est-ce une bonne méthode scientifique que de balayer d'un revers de main tous ces "faits incommodes" en affirmant de façon infondée que toutes les espèces sont "complètes" ?

 

Création fait en ce chapitre la conclusion suivante :

*** ce 70 5 Laissons parler les fossiles ***
38 Il est donc clair que quiconque cherche à s’informer de façon impartiale arrivera à la conclusion que les fossiles ne prouvent pas la théorie de l’évolution, mais donnent du poids aux arguments en faveur de la création. Le zoologiste Coffin déclara: "Pour les savants non croyants, les documents fossiles, témoignages de la vie passée, sont l’ultime et dernier recours, car ils constituent la seule histoire authentique de la vie dont dispose la science. Et si cette histoire ne confirme pas la théorie évolutionniste, — et nous avons vu qu’elle ne la confirme pas, — qu’enseigne-t-elle donc ? Elle nous dit que les plantes et les animaux ont été créés dans leurs formes de base définitives. Les témoignages les plus importants des fossiles confirment la création, pas l’évolution."

 

Avez-vous identifié le terme "scientifiques non croyants" ? Il dit au lecteur prudent que le " zoologiste Coffin " est en fait un créationniste de la vague des six jours pris au sens littéral. Coffin est un Adventiste du septième jour qui a même comparu devant le tribunal lorsque la fameuse (et infâme) loi de l'Arkansas exigeant une durée égale pour ce qui s'est appelé la "science de création" a été déposée en 1982. La citation est de Liberty, un magazine d'Adventistes que la Watch Tower ne citerait jamais sur des questions religieuses. Il est un membre de la Société de Recherches sur la Création (Creation Research Society, CRS) d'Ann Arbor, Michigan. [33]

 

Un créationniste de la "jeune terre" d'un côté et un philosophie athée inspiré par la théorie de l'évolution de l'autre ont presque monopolisé le débat sur l'origine de la vie. Un article intéressant est paru dans Réveillez-vous ! il y a quelques années :

*** g88 8/12 24 Que dit exactement la Genèse? ***
Cependant, il est de nombreuses personnes qu’aucune de ces deux explications ne satisfait pleinement. Certains arguments du créationnisme scientifique semblent être contraires au bon sens et à ce qu’enseigne l’observation de la nature. D’un autre côté, beaucoup ont du mal à croire que la vie dans son extraordinaire complexité puisse être uniquement le fruit d’une évolution aveugle. Mais le choix se limite-t-il à ces deux théories ?

 

Vue la sagesse de cette déclaration, on pourrait se demander comment la même Watch Tower pouvait publier le livre Création qui se fonde principalement sur des supercheries créationnistes et détourne évidemment les preuves pour convenir à une théorie très proche du créationnisme et également contraire à la science et au bon sens.


Notes :

[1] Il n'y a aucun secret relatif à l'auteur, mais ce texte ne contient aucun nom des personnes impliquées, et ce pour des raisons évidentes.

[2] En clair, 80 pages de l' Encyclopaedia Britannica's, avec ses lettres de petit format, correspondent à un livre complet.

[3] Ce n'est pas complètement sans raison, vu le principe selon lequel "Celui qui est fidèle dans ce qui est tout petit est fidèle aussi dans ce qui est beaucoup, et celui qui est injuste dans ce qui est tout petit est injuste aussi dans ce qui est beaucoup." (Luc 16:10, TMN).

[4] Charles Darwin, The Origin of Species, pp 373-374, 1859.

[5] Talk.Origins file faq-meritt, "James Meritt's general anti-creationism FAQ". Les archives de Talk.Origins se trouvent ici : http://www.talkorigins.org/ . Il y a également quelques articles sur le livre Création.

[6] Websters Third New International Dictionary, Chicago: Merriam-Webster Inc, 1986, vol 3 p 789.

[7] Le "Jargon File" des archives de Usenet group Talk.Origins, sous ": Evolution: (n)". Voir aussi la définition : ": Allele: (n) 1. One of two or more forms [of a {gene}] that can exist at a single locus. [den., from Suzuki et al. 1989] "If one of your parents has blue eyes and yours are brown, then you have two different alleles of the eye color gene – one for blue and one for brown."" (Une des deux ou plusieurs formes [d'un gène] pouvant exister dans un seul locus… Si un de vos parents avait les yeux bleus et que les vôtres sont marrons, alors vous avez deux allèles différentes pour le gène de la couleur des yeux – une pour le bleu et une pour le marron).

[8] Stephen J. Gould, "Evolution as Fact and Theory" (L'Evolution comme Fait et comme Théorie) ; Discover, May 1981. Lifted from the Talk.Origins FAQ archive.

[9] James Gorman, "The Tortoise or the Hare?", Discover, October 1980, p 88

[10] Contemporary Authors, vol 103 p 208, Detroit: Gale Research

[11] The Origin of Species, Charles Darwin, 1859, p 133.

[12] Gary E. Parker, "Creation, Selection and Variation", Impact, No. 88, Oct 1980, San Diego: ICR, pp i-iv.

[13]David M. Raup, "Conflicts Between Darwin and Paleontology," Field Museum of Natural History Bulletin, pp. 22-23, Chicago, January 1979.

[14] Encyclopaedia Britannica, 1988, vol 18, p 986. (Hyracotherium is another name for Eohippus.)

[15] Allez sur Talk.Origins archive pour le fichier horses.faq. Il fournira quelques informations détaillées sur la preuve génétique de l'évolution trouvée chez les chevaux existants. Il y a quelques autres détails plus loin dans ce texte.

[16] Cependant, l'expression "au moins" devant les milliers d'années laisse réellement une ouverture pour une vue différente, puisque tout qui dépasse les " milliers d'années " a plus de 7000 ans !

[17] Lire la Bible rend cet argument plus faible encore. Il n'y a aucune mention des "gaz lourds" - pas une ligne - dans le chapitre 1 de la Genèse. Ainsi comment l'auteur Création sait-il que Moïse a voulu dire cela, vu qu'il n'en est fait aucune mention ?

[18] Désolé, c'était plus fort que moi, smiley (sourire) sous-entendu :-)

[19] Source: Encyclopaedia Britannica, 1988, vol 18, p 986.

[20] En fait, Réveillez-vous ! n'a pas réussi à en trouver un seul. Un examen de la page 132 du livre de Colin Patterson montre qu'il n'a absolument pas compris cela.

[21] W. L. Copithorne, "The Worlds of Wallace Pratt", The Lamp, vol. 53, pp 11-14, Standard Oil, automne 1971.

[22] Richard Dawkins, The Selfish Gene, p. ix, 1976.

[23] D'après Hitching.

[24] Du Scientific American, sept 1978, p 75.

[25] En fait, quand David Raup (voir les commentaires du chapitre 2) illustre comment Création a appliqué ses déclarations, il utilise le même illustration footballistique pour montrer à quel point la citation de Création était stupide.

[26] G. Ledyard Stebbins, Processes of Organic Evolution, 1971, Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall, Inc, p 146.

[27] Malcolm P. Levin, "Life – How it Got Here: A Critique of a View from the Jehovah's Witnesses", Creation/Evolution Newsletter, no 14, Summer 1992, p 29-34.

[28] Robert Jastrow, Red Giants and White Dwarfs, p. 249, New York: Warner Books, Inc., 1979.

[29] Andrew H. Knoll, "End of the Proterozoic Eon," Scientific American, pp. 64-73, New York, October, 1991.

[30]Encyclopaedia Britannica, 1988, vol 1, p 491.(Ce point de vue n'a pas été modifié depuis 1994, et une question sur sci.bio.evolution le confirme)

[31] Robert T. Bakker, The Dinosaur Heresies, pp.314-316, New York: William Morrow and Company, Inc., 1986.

[32] Stephen Jay Gould, The Panda's Thumb, p. 29, New York: W. W. Norton & Company, 1980.

[33] Ashley Montagu, Science and Creationism, New York: Oxford University Press, 1984. pp. 292-293.

 

[**] Note du traducteur : J'ajouterai qu'il est particulièrement fallacieux de prétendre qu'il n'y a pas d'évolution sous prétexte que nous ne connaissons actuellement pas d'espèce en transit, car cela supposerait qu'on sait en quoi elles vont se transformer, ce qui n'est pas le cas. Mais prenons un exemple. Si progressivement (sur quelques milliers d'années) les arbres disparaissaient de la savane où vivent les girafes, sans doute celles qui ont le plus long cou dépériraient car elles seraient de moins en moins adaptées pour prélever de la nourriture et elles ne transmettraient donc plus leurs gènes aux générations suivantes. Tandis que celles qui ont un cou plus court auraient plus de chances de survivre et de se reproduire. Ces dernières transmettraient alors leurs gènes à leur progéniture, parmi laquelle, ceux qui auraient un cou plus court auraient également plus de chance de survivre. Ainsi, de génération en génération se produirait le mécanisme de la sélection naturelle (qui n'est pas forcément le seul intervenant dans l'évolution) qui ferait qu'on obtiendrait au bout de quelques millénaires une espèce de girafe fort différente de celle que nous connaissons actuellement, notamment avec un cou beaucoup plus court. En ce sens, l'espèce connue actuellement serait l'espèce intermédiaire avec l'espèce de girafe ayant un cou beaucoup plus court. (HD)


Par Jan Haughland

Texte original en anglais 

(Traduction de Thierry Wynsdau et Henrique Diaz)

Source : http://tjwt.free.fr

Deuxième Partie

 

6/ Des fossés énormes : l'évolution peut-elle les combler ?

 

La réponse à la question ci-dessus est non selon moi. La science de l'évolution indique que l'espèce appartenant à un groupe principal - comme les poissons - s'est transformée par des mécanismes connus ou inconnus en une espèce d'un autre groupe - les amphibies dans cet exemple. Les Évolutionnistes ont essayé de trouver la preuve que cette transition s'est produite. Qu'ils aient réussi ou non est un débat toujours ouvert. Création affirme de façon rigide qu'il y a un manque de fossiles pour soutenir la transition d'une forme principale à l'autre.

 

*** ce 71 6 Des fossés énormes : l'évolution peut-elle les combler ? ***
LES fossiles fournissent des preuves tangibles de l’existence de formes de vie très variées longtemps avant l’apparition de l’homme. En revanche, contrairement aux espoirs des évolutionnistes, ils n’ont pas confirmé leur théorie sur l’origine de la vie et sur l’apparition de nouvelles espèces. À propos de l’absence de fossiles de transition, dont l’existence aurait permis de combler les fossés biologiques, Francis Hitching fait cette remarque : "Ce qui est curieux, ce sont ces lacunes répétées dans les documents fossiles : les fossiles font défaut à tous les stades importants."

 

Encore une fois, nous constatons que M. Hitching est la source principale des arguments "scientifiques". Or comme je l'ai fait remarquer plus tôt, les fossiles sont plutôt rares et leur relevé est de par sa nature inachevé. Et pour utiliser un vieil exemple : si vous preniez des photos d'un match de football toute les minute 30, serait-il "curieux" que tous les buts n'apparaissent pas sur vos photographies ?

En réalité, s'il existait une preuve fossile indiquant clairement une telle transition, celle-ci serait tout à fait remarquable. Et contrairement aux affirmations faites par Hitching plus haut, c'est le cas. Création consacre beaucoup de temps à critiquer ces dernières trouvailles, comme nous le verrons par la suite.

 

Personnellement je suis d'accord avec les conclusions de base en ce chapitre. L'écart entre ces espèces principales est trop grand pour être démonté par le mécanisme de l'évolution de Darwin. Mais avant d'insulter les scientifiques ("tricheur" est passablement commun), nous devons nous rappeler de quoi la science parle. Il s'agit d'expliquer ce que nous observons avec les forces et les mécanismes de la nature.

 

Si la science n'avait pas fonctionné de cette façon, les gens seraient toujours immobiles sous leurs lits pendant un orage, se demandant quand Thor ou Zeus ou n'importe qui d'autre cesseraient de déranger les cieux. Puisque les scientifiques étaient peu disposés à accepter des explications surnaturelles, nous avons été témoin d'une formidable augmentation de la connaissance. Pendant toute cette période, le progrès a été combattu par les religieux qui ont estimé que les scientifiques pénétraient dans le domaine de Dieu. A chaque fois, ils avaient tort. N'est- pas il temps d'apprendre que " Je te louerai de ce que, d’une si redoutable manière, je suis fait si merveilleusement" ? (Psaume 139:14). Prétendons-nous comprendre comment Dieu nous a faits ?

Job 42:3 : Quel est celui qui, sans connaissance, obscurcit le conseil ?
J’ai donc parlé, mais je ne comprenais pas
des choses trop prodigieuses pour moi, que je ne connais pas.

Ps 139:6 : [Pareille] connaissance est trop prodigieuse pour moi.
Elle est si haute que je n’y puis atteindre.

 

Il y a de fortes preuves venant de scientifiques que la voie utilisée par Création pour décrire l'origine de la vie n'est pas correcte. Laissons la science faire son travail. Alors nous pouvons décider, quand les scientifiques ont fourni l'explication naturelle, si nous l'acceptons ou pas.

 

A propos des documents transitoires entre les groupes principaux, Création montre de façon décente les différences principales entre ces groupes. Il y a bien sûr quelques erreurs naturellement dues au fait que l'auteur n'a pas examiné assez profondément les écrits scientifiques. Je me concentrerai sur une déclaration étrange faite en ce chapitre :

*** ce 79-80 6 Des fossés énormes : l'évolution peut-elle les combler ? ***
21 Il n’y a pas si longtemps encore, les évolutionnistes croyaient que l’Archéoptéryx, dont le nom signifie "aile ancienne" ou "oiseau ancien", était un chaînon intermédiaire entre les reptiles et les oiseaux. Mais aujourd’hui, beaucoup ne partagent pas cette opinion. Ses restes fossilisés laissent voir des ailes aérodynamiques prévues pour le vol et garnies de plumes parfaitement développées. Les os de ses ailes et de ses pattes sont légers et creux. Certaines de ses caractéristiques, que l’on prétendait être propres aux reptiles, se rencontrent chez des oiseaux actuellement vivants. Ce n’était pas non plus un animal antérieur aux oiseaux, car on a trouvé des restes fossiles d’autres oiseaux dans les roches de la même période que celle de l’Archéoptéryx.

 

Il ne serait pas aisé aujourd'hui de trouver des évolutionnistes qui ne considèrent pas l'Archaeopteryx comme un exemple transitoire, puisqu'il possède beaucoup de signes propres à l'oiseau et d'autres détails spécifiques aux reptiles. Examiner l'affirmation qu'il n'existe pas des oiseaux de pré-datés nous mène directement à la référence - encore - de Hitching. Son livreLe cou de la Girafe a énormément emprunté aux créationnistes de la "jeune terre", et puisque ceux-ci ont travaillé dur pour montrer que l'Archéoptéryx est vraiment une fraude, cela ne nous surprend pas que Hitching souscrive à ces idées.

 

Un examen étroit prouvera que l'Archaeopteryx a en effet des caractéristiques qui sont propres aux oiseaux, et d'autres caractéristiques propres aux reptiles. Il a, par exemple, des plumes. C'est typique des oiseaux, et voilà la raison pour laquelle l'Archaeopteryx est classifiés en tant qu'oiseau. Il pouvait voler, mais probablement pas très bien. Ce qu'il possède de propre aux reptiles, ce sont des dents. Il a également une ouverture nasale loin vers l'avant. Le crâne et le cerveau de l'Archaeopteryx sont à forte tendance "reptilienne". Plus intéressant encore, le fait ne pas trouver chez lui des "dispositifs" propres aux reptiles d'aujourd'hui, mais qui sont partagés seulement par des oiseaux et des dinosaures. [34] Aujourd'hui il est de plus en plus admis que les dinosaures étaient des animaux à sang chaud.

 

*** ce 75 6 Des fossés énormes : l'évolution peut-elle les combler ? ***
11 Les reptiles sont des animaux à sang froid, ce qui signifie que leur température interne augmente ou diminue en fonction de la température extérieure. Les oiseaux, eux, sont des animaux à sang chaud ; leur corps reste à une température relativement constante, quelle que soit la température ambiante. Pour expliquer comment des oiseaux à sang chaud peuvent descendre de reptiles à sang froid, une véritable énigme, certains évolutionnistes disent aujourd’hui que quelques dinosaures (des reptiles) étaient des animaux à sang chaud. Cependant, l’opinion générale est encore celle qu’exprime Robert Jastrow, savoir: "Les dinosaures [étaient des] animaux à sang froid comme tous les reptiles".

 

Depuis que Robert Jastrow a fait cette déclaration, en 1979, " la vue générale " a changé. Et contrairement aux affirmations de Création, il y a des preuves de l'existence des dinosaures à sang chaud, en plus du fait qu'ils soient considérés des ancêtres des oiseaux. Par exemple, beaucoup de dinosaures ont eu des gabarits très athlétiques. Même les grands se présentent davantage comme des mammifères à démarche rapide que comme des reptiles à sang froid, plus lents, comme ceux que nous connaissons[35] Un autre passage que je ne peux pas laisser passer sans réagir est le suivant :

*** ce 81 6 Des fossés énormes : l'évolution peut-elle les combler? ***
En réalité, le processus évolutif aurait fait marche arrière, ce qui théoriquement ne devrait pas se produire.

Ce sont des affirmations de ce type qui devraient convaincre même les intransigeants que l'auteur de Création n'a pas la moindre idée de ce qu'est la science de l'évolution. [36]

 

7/ Les "hommes-singes" - Qu'étaient-ils ?

 

Les chrétiens savent que du point de vue du message biblique, l'unicité de la famille humaine est fondamentale. Il serait difficile de réconcilier l'idée qu'Adam et Ève ont des ancêtres simiesques avec ce point de vue.

 

Néanmoins, une visite de n'importe quel musée montrera que la science a trouvé nos ancêtres. Du moins d'après ce qu'on dit. Il devrait être clair dès maintenant que pour détruire cette image stricte, construite au fil d'années de recherche paléontologique exigera plus de travail que ce qui est proposé dans le livre Création. Sans aborder trop de sujets controversés, laissez-moi commenter quelques uns d'entre eux.

 

Les deux premiers paragraphes consacrent beaucoup de place à déterminer si les ancêtres de l'homme devraient s'appeler "singe" ou pas. A la première lecture je ne pouvais pas saisir l'essentiel, puisque évidemment la façon dont les évolutionnistes appellent ces créatures n'a aucune influence sur le fait qu'ils soient nos ancêtres ou pas. Cependant, il y a un point que l'auteur de Création essaye de comprendre. Si il réussit à étiqueter une telle créature "singe", il peut mettre en évidence le grand fossé entre les singes modernes et les humains. Bien entendu, ce n'est qu'un jeu de mots et cela ne prouve rien, mais ce n'est pas l'objectif de Création non plus. Plus tard (par. 32) il écarte Lucy en disant qu'il s'agit là "tout bonnement d'un singe". Un tour de passe-passe sémantique qui ferme complètement les yeux sur le fait que ces créatures sont appelées "simiesques".

 

*** ce 84-5 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
5 À en juger d’après les ouvrages scientifiques ou par ce qu’on nous montre dans les musées ou à la télévision, il semblerait qu’il y ait d’abondantes preuves que les humains ont bien évolué à partir de créatures simiesques. Est-ce vraiment le cas? Par exemple, quelle était l’importance des témoignages fossiles aux jours de Darwin ? A-t-il énoncé sa théorie parce qu’il disposait de preuves fossiles ?

 

Notez ce saut logique intelligent. Quelle influence le fait qu'il n'y avait aucune preuve de ce genre quand Darwin a formulé sa théorie a-t-il sur les preuves d'aujourd'hui ? De plus, et c'est plus important, d'où l'auteur de Création a-t-il tiré l'idée que Darwin a formulé une théorie au sujet de l'évolution humaine ? Le fait est que Darwin a complètement évité cette question dans L'origine des Espèces. Voyons ce que dit ce manuel :

"La difficulté avec les vieux os humains était la suivante : ils n'y en avaient pas. Quand le livre Origin of Species été éditée en 1859 le réservoir de fossiles humains était vide. Ceci a posé des problèmes à Darwin, qui a eu des montagnes de preuves fossiles des plantes et des animaux pour étayer sa théorie, mais pas la moindre trace d'un fossile humain. Ce manque, plus sa réticence à exposer sa théorie sous les feux des critiques qui ne manqueraient pas de s'abattre sur son livre, l'ont forcé à limiter ses spéculations au sujet de l'humanité à une seule et nonchalente phrase : "la lumière sera faite sur l'origine de l'homme et son histoire. " Pour quelqu'un comme Darwin, qui avait besoin de preuves, les preuves n'étaient pas là." [37]

 

En fait, Création dit que Darwin a rédigé une théorie qu'il n'a jamais écrite. Je ne vois guère d'autre raison pour expliquer cela qu'une volonté de discréditer le père de la théorie de l'évolution.

 

The Bulletin of the Atomic Scientists nous informe :

"Les premières théories de l'évolution humaine sont vraiment très étranges, si on s'arrête pour les considérer. David Pilbeam a décrit ces premières théories comme 'indépendantes des fossiles'. C'est-à-dire qu'il s'agissait de théories concernant l'évolution humaine dont on penserait qu'elles exigeraient des preuves fossiles, mais en fait il y avait tellement peu de fossiles qu'ils n'ont pas exercé d'influence sur la théorie, ou alors il n'y avait aucun fossile. Ainsi entre les parents supposés les plus proches de l'homme et les fossiles des premiers humains, il y avait seulement l'imagination des scientifiques du dix-neuvième de siècle. " Cette publication scientifique démontre pourquoi : "les gens ont voulu croire à l'évolution, à l'évolution humaine, et ceci a affecté les résultats de leur travail."

 

Le fait est que toutes les preuves de l'évolution animale avaient incité les scientifiques naturalistes à supposer que cela s'appliquait également à la famille humaine. Il n'y a rien d'étonnant à cela. Ce qu'il y a de bien avec la science, c'est qu'elle est falsifiable, c.-à-d., qu'on peut élaborer des théories qui - avec une preuve négative - peuvent être rejetées. Ces premiers évolutionnistes proposèrent une théorie, et aujourd'hui nous pouvons en examiner les données et voir quel était leur degré d'exactitude.

 

Tandis que Création passe directement aux preuves actuelles :

*** ce 85 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
7 Après plus d’un siècle de recherches, combien de témoignages fossiles avons-nous sur l’existence des "hommes-singes"? Richard Leakey déclara: "Ceux qui travaillent dans ce domaine ont si peu de preuves sur lesquelles fonder leurs conclusions qu’ils sont fréquemment obligés de changer celles-ci 6." Et le New Scientist de faire ce commentaire: "Si l’on en juge d’après l’importance des faits sur lesquels elle est fondée, l’étude des hommes fossiles ne mérite guère d’être considérée autrement que comme une simple subdivision de la paléontologie ou de l’anthropologie. (...) La collection est terriblement incomplète, et les spécimens souvent fragmentaires et peu concluants."

 

Comparons cela avec ce que l'on trouve dans des textes scientifiques. Il est exact de dire qu'il y a peu de découvertes de fossiles. C'est naturel. Les êtres humains tendent à sont en général enterrés de sorte qu'ils ne fossilisent pas. Ce n'est que très, très rarement qu'un humain se noie dans les sables mouvants ou un marais ou se retrouve pris sous un éboulement ou une avalanche, de sorte que les restes soient maintenus intacts.

 

Ceci ne signifie pas, cependant, qu'il n'y a aucune preuve de l'évolution humaine. Parfois vous verrez que le problème est qu'il y a trop de preuves. Elles sont dites "vastes" et "convaincantes". [38]

 

Si la théorie d'évolution s'appliquait aux êtres humains, nous nous attendrions à une forme de preuves spécifiques. Il y a deux caractéristiques principales propres aux êtres humains. Tout d'abord, nous avons un cerveau de loin supérieur à celui que nous trouvons chez les singes. En second lieu, nous marchons le corps redressé.

Y a-t-il une preuve qu'il y a eu une évolution progressive de créatures simiesques dont la signes avec augmentation de la capacité du cerveau ? Voyez cette information de l'Encyclopaedia Britannica [39]

 

Espèces

Taille générale du cerveau (en cc)
# d'exemples fossiles

Âge

Petit Australopithecus

440
6

2.000.000-4.000.000 ans

Grand Australopithecus

519
4

>1.800.000 ans

Homo Habilis

640
4

1.800.000-2.000.000 ans

Home erectus de Java

883
7

1.500.000-300.000 ans

H. erectus de Chine (Peking)

1043
5

1.500.000-300.000 ans

H. Sapiens

1450
7

 

 

Il existe aussi des preuves qu'il y a eu des singes qui ont marché en se tenant droit. Le plus célèbre est celui appelé " Lucy ", une singe dont le joint de genou montre qu'elle a marché en se tenant droit. Les créationnistes ne peuvent pas concevoir qu'une telle chose puisse exister, et ils ont fait beaucoup de tentatives malhonnêtes en vue de discréditer Lucy[40] Cela reste, cependant, une preuve importante dans les manuels évolutionnistes. Création essaye de discréditer Lucy à l'aide d'une autre technique : en montrant qu'elle n'était pas un être humain, et qu'elle a eu un petit cerveau (voir l'australopithecus dans la table ci-dessus). Comme nous avons vu, là n'était pas la question. Lucy établit que les singes utilisant la marche en position droite ont existé. L'autre preuve montre que des singes avec des cerveaux de dimension proche de l'humain se sont graduellement développés.

 

L'auteur de Création déforme les faits et brouille le problème avec son argumentation. Il critique certains échantillons spécifiques, comme le trop fameux homme de Piltdown et le Ramapithecus. Discréditer une seule partie de la preuve n'enlève pas le reste. Le fait que des arguments malhonnêtes ou faux ont été employés pour plaider en faveur de l'évolution ne peut en aucun cas servir d'argument pour dire que l'évolution elle-même est une fraude. Appliquer le même type d'argument aux arguments créationnistes ou aux écrits plus anciens de la Watch Tower les réfuterait alors aussitôt ! Combien de fois trouve-t-on la présence de l'homme de Piltdown dans les textes évolutionnistes modernes ? Aucune. Mais beaucoup d'arguments stupides réfutés à maintes reprises se retrouvent dans les livres créationnistes les plus récents ! Création contient beaucoup d'arguments qui ont été réfutés à plusieurs reprises dans la littérature évolutionniste.

 

Création accorde également une attention spéciale au fait que personne ne peut savoir à quoi ont ressemblé des créatures mortes depuis longtemps à partir extraits de fouilles archéologiques.

 

*** ce 89 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
Donald Johanson, paléontologiste, admet ceci : "Personne ne peut savoir exactement à quoi ressemblait un hominidé disparu."

 

Cette extrait de Lucy est cité comme s'il s'agissait de la phrase complète, sans ellipse ou sans autre indication qui souligne qu'il ne s'agit pas du contexte exact. En fait, il s'agit d'une partie d'explication d'un arbre familial d'hominidés. Et la phrase était très spécifique et pas du tout aussi générale que Création le prétend :

"Personne ne peut savoir exactement à quoi ressemblait une hominidé disparu en ce qui concerne sa peau et ses cheveux. La taille est comparable avec celle de l'afarensisqui est environ deux pieds plus petit que l'être humain moyen." [41]

 

Manifestement, Création cite encore de façon malhonnête, pour donner l'impression que les scientifiques ne font qu'imaginer de pures fictions quand ils prétendent avoir la preuve de l'évolution humaine. Ce livre prétend que l'aspect de ces créatures est très important :

*** ce 89-90 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
21 D’ailleurs, le New Scientist reconnaissait qu’il n’y a pas "assez de preuves dans les archives fossiles pour faire sortir notre théorie du domaine de l’imagination 26". Comme l’a admis un évolutionniste, les reconstitutions d’"hommes-singes" ne sont donc que "pure fiction à maints égards, (...) pure invention 27". Aussi, dans son livre Dieuétait déjà , Ivar Lissner fait-il ce commentaire: "On commence de même à s’apercevoir que l’homme primitif n’était pas un sauvage; il nous reste encore à nous persuader que les contemporains du Pléistocène n’étaient pas des brutes et encore moins des créatures simiesques au psychisme rudimentaire. C’est pourquoi les reconstitutions qui prétendent représenter le Néanderthalien ou le Pithécanthrope sont grotesques."

 

Ce dont Création ne prend pas au sérieux, c'est que les artistes et les scientifiques font une conjecture compétente. Certains peuvent réellement croire que les évolutionnistes fondent leurs conclusions au sujet de ces singes à partir de ces dessins. Bien sûr, le nombre de cheveux faciaux qu'un singe est supposé avoir eu ne détermine pas sa place dans l'arbre de l'évolution. Les détails au sujet de l'âge, de la taille du cerveau et de la structure des os servent de base à ces conclusions. Création recrache de l'information non significative pour semer la confusion chez le lecteur, lui laissant une image très vaguement honnête des évolutionnistes. Qui plus est, l'auteur choisit quelques exemples commodes qui peuvent être frappés de nullité avec des arguments faciles, ignorant toute autre preuve et prétendant même qu'il n'en existe pas.

 

Ainsi, puisque Création a décidé à l'avance que les hommes-singes n'ont pas existé, l'ouvrage classe facilement toute preuve dans deux groupes : soit il ne s'agissait que de singes, soit il s'agissait d'êtres humains normaux. Etant donnée la compétence en biologie démontrée par l'auteur on peut se demander sur quelles preuves ces conclusions sont fondées. A un seul moment, nous pouvons remarquer que l'auteur de Création se fait prudent :

*** ce 94-5 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
33 Un autre fossile a reçu le nom d’Homo erectus, homme debout. La taille et la forme de son cerveau font qu’il est rangé à la limite inférieure de la famille de l’homme moderne. L’Encyclopédie britannique fait remarquer que "les os des membres découverts jusque-là ne se différencient pas de ceux d’H[omosapiens 50". Toutefois, on ne sait pas vraiment si Homo erectus était un humain ou pas. Si c’était le cas, il appartenait tout simplement à un rameau de la famille humaine et il a disparu.

 

Pourquoi cette précaution ? Après tout, l'encyclopédie a juste indiqué que l'Homo Erectus était pratiquement le même que l'homme moderne, excepté le crâne et les dents. Évidemment l'Erectus a utilisé des outils simples et a connu le feu. Il ne peut absolument pas être étiqueté "singe". Ainsi il semble que Création craint de faire une déclaration énergique qui pourrait facilement être frappée de nullité par de nouvelles découvertes. De plus, la différence entre les tailles des cerveaux est statistiquement significative, permettant une preuve importante en faveur de l'évolution. En réalité, l'Homo Erectus n'était pas comme l'homme moderne, ce qui est à contre-cœur admis ci-dessus.

 

Le créationnisme se définit par sa datation de la création de l'homme il y a environ 6.000 ans. Cependant, les scientifiques affirment qu'ils ont trouvé des restes indéniablement humains qui ont 2 millions d'années. Ce serait un coup significatif contre le créationnisme avancé ici.

 

*** ce 96 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
37 La chronologie biblique laisse entendre qu’il s’est écoulé environ 6 000 ans depuis la création des humains. Alors pourquoi, depuis la découverte de fossiles reconnus humains, les livres parlent-ils souvent de périodes beaucoup plus longues ?

38 Avant de conclure que la chronologie biblique est fausse, voyez les critiques sévères que quelques savants ont formulées à l’encontre des datations par la radioactivité. Commentant certaines recherches, une revue scientifique indiquait que les "dates déterminées par la désintégration des éléments radioactifs étaient peut-être exagérées, non pas de quelques années seulement, mais énormément". Elle ajoutait: "Loin d’avoir foulé la terre depuis 3,6 millions d’années, il est possible que l’homme ne soit là que depuis quelques milliers d’années."

 

Quel est ce journal scientifique fournissant cette pièce de preuve bien commode ? C'est la revue Popular Science, et le fait que l'auteur l'appelle "un journal scientifique" en dit long sur sa compétence scientifique. Bien plus important, cependant, est le fait que le texte cité ici ne soit pas l'opinion éditoriale du magazine. Pas plus qu'il n'est l'opinion de l'auteur de l'article. Après avoir montré à quel point les méthodes de datation sont précises, l'article de Popular Science mentionne une anomalie :

"Ainsi, aujourd'hui, tout – les objets façonnés par la main de l'homme, les restes animaux, la roche antique – peut être daté assez exactement. Les dates peuvent être légèrement imprécises, mais c'est principalement en raison des impuretés de l'échantillon ou le besoin d'affiner les techniques, indiquent les scientifiques concernés. Pourtant des mystères importants et des anomalies curieuses demeurent – les singulières spéculations avancées par Robert Gentry du Columbia Union College (état de Colombia aux USA, ndt) par exemple. Le physicien Gentry croit que toutes les dates déterminées par affaiblissement radioactif pourraient être inexactes – non seulement de quelques années, mais selon des ordres de grandeur bien plus importants.

Sa théorie tourne autour des "halos", ces décolorations minuscules, en forme de bague, trouvées dans le bois (sur le point de se transformer en charbon) et dans le mica, souvent à proximité de l'uranium ou du thorium radioactif. Quelques halos peuvent être expliqués en termes d'affaiblissement radioactif conventionnel. D'autres, connu en tant que halos géants, ne le peuvent pas. Ils sont simplement trop grands pour être provoqués par des particules alpha projetées à l'extérieur par les isotopes connus, et ils ne s'adaptent à aucune théorie reconnue. Si la théorie d'affaiblissement radioactif est faible pour une tache, dit Gentry, le doute est semé en ce qui concerne les réponses que vous donnent les isotopes.

De plus, quand Gentry étudie des halos dans le bois carbonisé, il constate que les taux d'uranium/plomb ne sont souvent pas du tout ce qu' ils devraient être. "Puisque le bois carbonisé a été obtenu à partir des dizaines de dépôts vieux d'au moins plusieurs millions d'années " dit-il, " le rapport de l'uranium-238 et du plomb-206 devrait être bas. " Or il ne l'est pas, il est si haut, en fait, que "la datation actuellement acceptée pourrait être trop élevée, à hauteur de plusieurs milliers d'années " Et l'homme, au lieu de marcher sur la terre depuis 3,6 millions d'années, a pu n'avoir été présent que depuis seulement quelques milliers d'années. " la possibilité de réduire l'histoire de la terre vieille de 4.5 milliards d'années à hauteur d'un millier d'années" dit-il avec une certaine colère, " n'a pas encore été sérieusement envisagée. "

La plupart des scientifiques écartent simplement cette idée. Car un physicien m'a dit, "vous pouvez la croire ou pas. Je n'y crois pas". "Je comprend qu'il soit difficile d'y croire, " répond Gentry. " cela infirmerait le principe fondamental de totalité de la datation par la radioactivité : que les cadences de l'affaiblissement soient pour toujours invariables – une prétention invérifiable" [42]

 

Ce que nous avons ici est quelque chose que les scientifiques ne peuvent pas entièrement expliquer. [43] Bien sûr, accepter la conclusion de Gentry vous donnerait des milliers de lignes de preuves qu'il ne pourrait pas expliquer. Il devrait être évident qu'il s'agit juste d'une anomalie que la science comprendra probablement un jour.

 

Le fait est que Création utilise cet article pour tromper le lecteur. La Watch Tower n'accepte pas l'idée d'une terre qui n'aurait que 6.000 ans. Cette idée a été rejetée comme "contraire au bon sens". Comment, dès lors, Création peut-elle utiliser la conclusion de Gentry – que les humains n'ont pas été présents depuis plus de 6.000 ans – considérant qu'ils rejettent laprémisse de cette conclusion ? Ce que nous voyons, c'est que Création a simplement trouvé une citation bien pratique qui, en dehors du contexte semble soutenir leurs idées.

 

Plus de détails à propos des idées de Gentry se trouvent ici :

"L'existence du halos du polonium primordial 218 dans les minerais indique que la terre n'a pas été formée graduellement sur une longue période mais a été créée en quelques heures " par création donc, il y a 6 millénaires" (voir Gentry 1979).

Selon Gentry, les halos qu'il a observés dans certains minerais ont été produits par l'affaiblissement du polonium primordial 218, un isotope avec une demi vie de seulement trois minutes. Si son interprétation était correcte, elle impliquerait que la terre a été créée en quelques minutes, mais Gentry ne présente aucune base pour une évaluation quantitative du moment où cet événement se serait produit. Tandis qu'il a essayé de mettre en doute la longue échelle du temps basée sur la datation par radioactivité, je n'ai pas trouvé, dans la moindre de ses publications un détail critique nécessitant une réponse. Il y a des explications alternatives pour les halos qu'il attribue au polonium primordial (York 1979).

En particulier, Hashemi-Nezhad et d'autres (1979) ont prouvé expérimentalement que la diffusion du plomb dans le mica peut être assez rapide pour expliquer les halos anormaux de polonium. Selon un des expérimentateurs de ce groupe, "les halos sont incompatibles avec la création d'au moins dix ou cent millions d'années, à moins qu'on invente deux isomères de plomb facilement observables mais inconnus jusqu'à présent, possédant des caractéristiques tout à fait improbables " (Fremlin 1981).

Gentry ne prétend pas que ses résultats mènent directement à un âge spécifique de la terre, mais il affirme que les taux de l'uranium 238 par rapport au plomb 206 trouvés dans la houille du plateau du Colorado pourraient être expliqués par une infiltration d'uranium il y a quelques milliers d'années (Gentry et autres 1976b, et conversation téléphonique, 16 septembre 1981). Accepter son point de vue que l'infiltration eut été associée à la création de la terre exigerait de rejeter des théories basées sur une grande quantité de données dans bon nombre de secteurs scientifiques afin d'expliquer un simple type d'observation isolé. Il ne semble pas raisonnable de rejeter des principes bien établis de la science sans avoir d'autres théories alternatives qui pourraient expliquer au moins la plupart des mêmes observations, et aucune alternative de ce type n'existe (Damon 1979; York 1979).

C'est une bonne illustration du fait qu'aucune théorie scientifique ne peut ou ne doit expliquer toutes les observations et qu'une théorie qui peut donner une explication satisfaisante de la plupart des observations ne sera pas remplacée à moins qu'une meilleure soit disponible. Le postulat de Gentry de la création récente de la terre est contredit par tant d'autres faits qu'elle n'a reçu aucun soutient d'autres scientifiques qui sont habitués à ce domaine d'investigations. (voir le Dalrymple 1982 pour d'autres détails sur des problèmes dans Gentry et d'autres critiques des créationnistes sur la datation par la radioactivité.) [44]

 

Naturellement, Robert Gentry a une raison pour croire à ses propres théories, quoiqu'elles aient été rejetées par tous ses collègues. Il est, bien sûr, un créationniste des "six jours" au sens littéral . Nous voyons encore une fois que les créationnistes de la terre jeune ont fourni les arguments "les plus forts" pour soutenir les idées de Création. En outre, le seul soutien accordé à ces idées vient d'un camp bien plus extrême qu'eux-mêmes. Il est amusant de voir comment des créationnistes proposent quelques idées sauvages, qui sont alors commentées dans un magazine pseudo-scientifique (ou peut-être parfois mentionné dans un journal plus sérieux). Alors les créationnistes eux-mêmes citent cet argument comme s'il venait d'une source plus fiable.

 

Le paragraphe 39 critique la preuve de la datation par le radiocarbone. N'importe quel manuel indiquera que des méthodes de datation comme le C14 et le Potassium-Argon sont quelque peu imprécises parce qu'elles se basent sur quelques présomptions qui ne peuvent pas être vérifiés à 100 %. Naturellement, Création n'est pas intéressé par une discussion sur des méthodes de datation plus récentes, parce que ces problèmes ont été résolus et assènent un coup dur à ces prétentions. [45]

 

*** ce 97-8 7 Les "hommes-singes" : qu'étaient-ils ? ***
40 N’oubliez pas que lorsqu’on fait référence à des preuves vraiment dignes de foi concernant l’activité de l’homme sur la terre, on parle non pas de millions mais de milliers d’années. Par exemple, on a pu lire: "Il y a seulement six ou sept mille ans (...) est apparue la civilisation et l’homme a pu édifier un monde à sa mesure 55." Un autre livre disait: "Dans l’ancien monde, la plupart des pas décisifs pour ce qui est de la révolution agricole ont été faits entre 10000 et 5000 avant notre ère." Et encore: "L’homme n’a laissé des témoignages écrits que pour les 5 000 dernières années 56." Les documents fossiles montrent que l’homme moderne est apparu brusquement sur la terre, et les archives historiques dignes de foi sont, de l’avis de tous, très récentes. Voilà qui s’harmonise tout à fait avec la chronologie de la vie humaine sur la terre telle que la donne la Bible.

 

Création ici déclare clairement que les seuls documents "vraiment dignes de foi" de l'activité humaine sont les documents écrits. Tous les autres genres de découvertes - comme des fossiles et d'autres fouilles - sont complètement rejetées. Ce rapide retour de veste indique clairement que quelque chose, qui nuirait à la thèse que le livre essaie d'établir, est ignoré. Ce qui est certainement le cas ici. Il existe des preuves substantielles de l'existence d'êtres humains et particulièrement de l'activité humaine - preuves qui ne peuvent concerner des singes - qui remontent à deux millions d'années. Ainsi par exemple :

"Des sites archéologiques ont été découverts récemment dans la république soviétique d'asiatique centrale du Tadjikistan qui sont couverts par plus de 60 mètres de limon calcaire d'origine éolienne (lœss). Plusieurs séries de preuves datent ces traces d'activité humaine à approximativement un quart de million d'années, une période qui correspond à la fin du Paléolithique inférieur. En plus de leur contenu archéologique, les dépôts de lœss du Tadjikistan ont soulevé bon nombre d'autres point intéressants. Ils contiennent la preuve d'un ordre apparent continu des oscillations climatiques chaudes et froides qui enjambent les deux derniers millions d'années - soit toute l'époque du Pléistocène. La combinaison d'information archéologique et climatique stockée dans les lœss fournit un aperçu des premières adaptations humaines à un environnement continental, de montagne à l'époque du Paléolithique inférieur.

L'âge des dépôts est évalué par la datation paléomagnétique des fines particules de la magnétite de minerai de fer dans les lœss, par la datation des thermoluminescence des particules du quartz (un composant majeur des lœss) et par corrélation des strates. Les archéologues et les paléontologistes étudient également les objets façonnés et des restes de fossile qui ont été découverts...

Une caractéristique immédiatement apparente des expositions de lœss du Tadjikistan est l'alternance des couches épaisses de lœss inchangés et de lignes horizontales distinctes du sol. Ces lignes horizontales du sol ont été formées quand la surface du lœss a été modifiée lors de périodes du climat relativement moites et chaudes. Dans beaucoup d'endroits, la structure du sol est complexe, et deux ou même trois couches horizontales se superposent, reflétant l'interaction dynamique de deux processus simultanés : sédimentation et formation du sol. Typiquement, les sols enterrés dans les lœss sont brun rougeâtre, par contraste avec les couches jaunes du lœss ; ils ont de trois à cinq mètres d'épaisseur et ont une croûte lourde de carbonate de calcium près de la base. La zone la plus intense du réchauffement se situe habituellement dans les 1,5 mètres de sol au-dessus de la croûte.

Les propriétés physiques et chimiques des sols enterrés sont analogues à celles des sols "châtaigne"... qui sont formés aujourd'hui dans des conditions de steppes semi-arides. Le pollen des plantes et les espèces d'escargot trouvés dans les lœss indiquent cependant qu'elles se sont accumulées quand le climat était beaucoup plus frais et plus sec qu'aujourd'hui. Ainsi les couches alternatives de lœss et de sol sont des preuves d'oscillations climatiques majeures dans la région. On suppose que ces oscillations reflètent les changements climatiques qui dans des latitudes plus au nord ont contrôlé le progrès ou le retrait des plaques"feuilles" de glace continentales dans tous le Pléistocène...

Les divers événements paléomagnétiques sont discernables dans le lœss du Tadjikistan, le plus important étant la transition il y a environ 690.000 ans entre la période magnétique de Matuyama, quand la polarité magnétique de la terre était l'opposé de ce qu'elle est maintenant, et la période de Brunhes d'aujourd'hui... Dans les six sections [actuellement à l'étude] où la frontière de Matuyama-Brunhes a été détectée... neuf des complexes du sol se trouvent uniformément au-dessus d'elle. Le nombre de sols complexes au-dessus de la frontière de Matuyama-Brunhes au Tadjikistan correspond assez étroitement au nombre au-dessus de la borne dans le lœss de l'Europe centrale. Le nombre de complexes de sol est également en accord avec l'enregistrement des oscillations climatiques préservées dans les sédiments des mers profondes...." [46]

 

Pour quelqu'un qui croit que la Bible est infaillible, ces faits sont très incommodes. Prétendre qu'ils n'existent pas est une méthode commune pour traiter de tels problèmes. Je ne propose aucune solution. Je constate simplement que Création nous a encore donné une fausse image de la réalité en frappant sur le mannequin de paille et en laissant le problème réel non résolu.

 

Ce chapitre se termine avec une citation d'un apologiste catholique, Malcolm Muggeridge. Il n'est naturellement pas expert en matière d'évolution, et quoiqu'il soit un auteur remarquable il est juste un profane ici. La science de l'évolution est un terrain complexe, et comme tel, il mérite un examen complet des preuves scientifiques. Quoiqu'il soit correct qu'aucune preuve concluante en faveur de l'évolution humaine n'existe, ignorer toutes les données qui ne vont pas dans le "bon sens" peut difficilement être appelé un examen objectif des preuves.

 

8/ Les Mutations : mécanisme de l'évolution ?

 

Tandis que la science a mis en évidence de fortes preuves de ce qu'on appelle le fait de l'évolution, à savoir que les espèces se sont développées graduellement, elle a eu moins de succès en ce qui concerne le "comment" de l'évolution. Comment toute cette vie s'est-elle développée en premier lieu ?

 

Cette question ne peut pas, à mon avis, être entièrement résolue par la sélection naturelle ou d'autres forces impersonnelles. Pourtant il faut reconnaître que ces forces existent, et que l'évolution a bel et bien eu lieu. Et bien que Création possède un atout très puissant, elle va le ruiner avec une argumentation très primitive. Bien sûr, les mutations sont rares. Les mutations sont presque toujours destructives. Création le dit de la façon suivante :

*** ce 101-2 8 Les mutations : mécanisme de l'évolution ? ***
9 L’écrivain scientifique Isaac Asimov admit: "La plupart des mutations sont néfastes." Ce qui ne l’empêcha pas d’affirmer: "Il est certain qu’avec le temps les mutations font avancer et progresser le processus évolutif 14." Mais est-ce bien le cas? Peut-on qualifier de bénéfique une action qui a des conséquences nuisibles plus de 999 fois sur 1 000? Si vous désirez faire construire une maison, louerez-vous les services d’un ouvrier qui pour un seul geste valable en ferait des mauvais par milliers? Voyageriez-vous avec un automobiliste qui prendrait des milliers de mauvaises décisions pour une bonne ? Accepteriez-vous de vous faire opérer par un chirurgien qui ferait des milliers de gestes regrettables pour un seul valable ?

 

Ce point est mis en exergue avec des images accompagnant chaque détail dans cet argument qui est répété à plusieurs reprises :

*** ce 102 8 Les mutations : mécanisme de l'évolution ? ***
Alors, est-il raisonnable de croire que les cellules, les organes, les membres ou les systèmes d’un organisme vivant, qui sont d’une complexité extraordinaire, aient pu êtreconstruits par un mécanisme qui détruit ?

 

Personne ne peut nier que l'auteur de Création est un maître de l'art de la dialectique. Naturellement, l'argument est valide, mais quand nous l'examinons de manière plus approfondie nous verrons qu'il est plus un tour sémantique intelligent qu'autre chose.

 

Peut-être nous devrions également nous demander : y a-t-il quelque chose dans le processus de l'évolution qui le distingue d'un constructeur, d'un gestionnaire et d'un chirurgien ? Naturellement. Il y a quelque chose que l'on appelle la "sélection naturelle". Qu'arrivera-t-il à un individu qui subit une mutation négative ? Naturellement, il mourra. Peu importe le nombre de mutations qui sont négatives, la perte sera limitée à un individu. D'autre part, si seulement une mutation sur mille est positive, la sélection naturelle fera de cet individu un être d'avantage adapté que ses concurrents. Une espèce plus ancienne peut perdre la compétition et de nouvelles espèces se développent.

 

Ainsi, pour expliquer ceci dans les termes imagés de Création : s'il y avait un processus (ou un correcteur) qui a automatiquement rejeté toutes les 999 mauvaises décisions prises par ce constructeur et mettait en application seulement la décision correcte, vous obtenez - tôt ou tard - une nouvelle maison, parfaitement adaptée à son but.

 

Cette réponse tout à fait raisonnable aux arguments du chapitre 8 était la première chose qui m'a frappé quand je l'ai relu en 1985. Elle est tout à fait évidente en soi. Mais Création ne fait rien pour examiner cette question. Au lieu de cela, l'auteur se précipite en avant, complètement satisfait que cette rhétorique ait répondu à toutes les objections. Il peut avoir convaincu : le lecteur occasionnel. Mais aucun esprit critique n'est converti.

 

Le reste du chapitre continue à montrer que les mutations peuvent vraiment occasionner des changements, mais alors seulement à l'intérieur de "son espèce" pour conserver la terminologie de la bible. On énonce - sans preuve - qu'il existe une loi génétique quelque part qu'une espèce peut changer autant qu'elle veut, mais pas à l'extérieur de "son espèce".

 

*** ce 103 8 Les mutations : mécanisme de l'évolution ? ***
11 Quand bien même toutes les mutations seraient bénéfiques, pourraient-elles pour autant produire quelque chose de nouveau? Non. Une mutation a pour seul effet de modifier un caractère qui existe déjà. Les mutations sont cause de variété, mais ne produisent rien de nouveau.

 

Ces affirmations contiennent effectivement l'argument phare de Création, qui est en fait exactement le message du créationnisme. N'importe quelle preuve de l'évolution ne vaut que dans le cadre "de son espèce". Et puisque le concept "d'espèce" n'est pas défini, l'affirmation ne peut jamais être réfutée. En fait, nous avons vu plus tôt que des choses sensiblement nouvelles se sont développées dans le passé. Les ancêtres des baleines ont eu par le passé des jambes pour marcher. Les ancêtres des oiseaux ont eu par le passé des dents. N'est-ce pas "nouveau" ? Une mutation est par la nature aléatoire. Comment l'auteur de Création peut-il alors prétendre qu'une mutation n'est qu'une variation de ce qui existe déjà ? Pourquoi ne produirait-elle pas quelque chose de nouveau ?

 

Mais, les créationnistes disent : nous n'avons jamais vu une espèce se développer en autre chose. Et Création insiste :

*** ce 110 8 Les mutations : mécanisme de l'évolution ? ***
27 Ces variations à l’intérieur d’une espèce expliquent ce qui, au départ, a influencé le raisonnement de Darwin sur l’évolution. Durant son séjour aux Galápagos, il étudia les pinsons de ces îles. Ceux-ci appartenaient à la même famille que leurs ancêtres du continent d’Amérique du Sud, d’où ils avaient sans doute migré, mais ils présentaient certaines différences curieuses, notamment dans la forme du bec. Darwin interpréta cela comme la preuve d’un processus d’évolution.

 

Cependant, l'auteur de Création devrait se rappeler que c'est Darwin qui a inventé cette science. Il n'a pas qu'interprété "cela comme la preuve d'un processus d'évolution", il était un scientifique compétent et a défini ce qu'il a observé en tant que changement évolutionnaire. Ce changement est une évolution, comme les changements de la mite poivrée est une évolution. Cela correspond à la définition scientifique du mot "évolution", comme nous l'avons noté dans le début de ce texte. En outre, à partir de cette preuve, Darwin a formé la théorie d'évolution, déclarant que toute espèce avait commencé par ce processus naturel. Mais Création énonce audacieusement :

*** ce 110 8 Les mutations : mécanisme de l'évolution ? ***
En fait, ce n’était rien de plus qu’un autre exemple de variété à l’intérieur d’une même espèce, variété rendue possible par le code génétique d’une créature. Les pinsons étaient toujours des pinsons. Ils n’étaient pas devenus et ne deviendraient jamais d’autres animaux.

 

Et ici l'argument tombe à plat. Naturellement ils étaient toujours des Pinsons. Mais plus tôt dans le texte, Création a déclaré que ce qui caractérise une "espèce" est une classe d'organismes qu'on peut croiser, comme tous les groupes ethniques d'êtres humains et de toutes les races de chiens peuvent se croiser librement. Ils sont tous "une seule espèce", comme l'explique Création de façon triomphale.

 

Les Pinsons, cependant, ne métissent pas. [47] On n'a même pratiquement jamais observé d'hybridation parmi eux. Donc, contrairement à ce que Création indique, nous pouvons voir sur les îles Galapagos un exemple vivant que l'évolution produit de nouvelles espèces. Avec le temps de l'évolution, les espèces deviennent de plus en plus "spécialisées", et elles cessent d'être de la même "espèce", quelle qu'elle soit. Voyez également la preuve suivante :

"Trois espèces de plantes sauvages appelés les goatsbeards ont été introduites aux États-Unis à partir de l'Europe peu de temps après le début du siècle. En quelques décennies leurs populations ont augmenté et on a commencé à en rencontrer une autre dans l'ouest américain. Quand des mélanges de populations se produisent, l'espèce se reproduit (hybridation) en ayant une progéniture hybride stérile. Soudainement, vers la fin des années Quarante, deux nouvelles espèces de goatsbeard sont apparues près de Pullman dans l'État de Washington. Bien que les nouvelles espèces aient été similaires dans leur aspect aux hybrides, elles ont engendré une progéniture fertile. Les processus d'évolution avaient créé une espèce séparée qui pourrait se reproduire mais pas s'accoupler aux goatsbeard originaux desquelles ils avaient évolué."

 

L'article est à la page 22 du numéro de février 1989 du Scientific American. Son titre est : "Une race à part". Il indique au sujet des études entreprises sur une mouche à fruit, laRhagoletis pomonella, qui est un parasite de l'arbre appelé "l'aubépine" et de son fruit, qui s'appelle généralement la pomme d'épine. Il y a environ 150 ans, certaines de ces mouches ont commencé à infester des pommiers. Les mouches s'alimentent et se reproduisent sur des pommes ou des pommes d'épine, mais pas sur toutes les deux. Il y a assez de preuves pour convaincre les chercheurs scientifiques qu'ils sont témoins d'une différenciation au sein d'une espèce. Notez que certains des chercheurs ont tenté de démontrer que la différenciation ne se produisait pas ; les faits preuve les ont convaincus du contraire. En 1916, une seule paire de wallabies s'est échappée d'un zoo dans l'Oahu. Ils ont survécu et se sont multipliés dans la nature, et il y en a maintenant toute une population. Ils sont plus petits et plus légèrement colorés que les wallabies australiens. Ils mangent des plantes hawaïennes qui sont toxiques pour les wallabies australiens, parce qu'ils ont développé une nouvelle enzyme pour en détruire les agents toxiques. Ils ne peuvent plus se reproduire avec des wallabies australiens, c'est pourquoi on les qualifie de nouvelles espèces.

 

Sources : "Instant Evolution", Science Digest, débat de Juillet 1982 entre Saladin et Gish à l'Auburn University de Montgomery, 24 Mars 1984 [48]

 

Bien que ce chapitre de Création apporte quelques bons arguments contre le processus de l'évolution, les problèmes cruciaux restent encore intacts. Et il semble que le message de fond a été repoussé avec succès par des évolutionnistes.

 

En outre, je dois ajouter que tandis qu'il est fait allusion au processus de la sélection naturelle, l'auteur de Création ne reconnaît pas entièrement que cela fonctionne. Et bien plus ennuyeux, l'autre mécanisme majeur de l'évolution n'a été jamais mentionné, pas un seul mot, dans la littérature de la Watch Tower ! Avez-vous entendu parler de la "dérive génétique"? Ce processus stochastique ne se fonde pas sur un processus destructif, et on a prouvé qu'il se produit dans la nature. Regardez l'explication suivante :

Si une population est d'une grandeur limitée (car toutes les populations le sont) et si une paire indiquée de parents ont seulement un nombre restreint de descendants ; alors, même en l'absence de toutes les forces sélectives, la fréquence d'un gène ne sera pas exactement reproduite dans la prochaine génération en raison de l'erreur de prélèvement. Si dans une population de 1000 individus la fréquence de " a " est 0,5 dans une génération, alors elle peut par hasard être de 0,493 ou 0,0505 dans la prochaine génération en raison de la probabilité de la production de quelques gènes de plus ou de moins pour chaque génotype. Dans la deuxième génération, il y a une autre erreur de prélèvement basée sur la nouvelle fréquence de gène, ainsi la fréquence de " a " peut aller de 0,0505 à 0,501 ou de nouveau à 0,498.

Ce processus de fluctuation aléatoire continue génération après génération, sans aucune force poussant la fréquence à revenir à son état initial parce que la population n'a aucune " mémoire génétique " de son état antérieur, datant d'il y a plusieurs générations. Chaque génération est un événement indépendant. Le résultat final de ce changement aléatoire de la fréquence d'allèle est que la population dérive par la suite à p=1 ou à p=0. Après ce point, aucun autre changement n'est possible, la population est devenue homozygote. Une population différente, isolée de la première, subit également cette dérive génétique aléatoire, mais elle peut devenir homozygote pour l'allèle " A ", tandis que la première population est devenue homozygote pour l'allèle " a ". Au cours du temps, les populations isolées divergent l'une de l'autre, chacune perdant son côté hétérozygote.

La variation initialement présente chez des populations apparaît maintenant comme variation entre populations. [49]

 

Encore une fois, nous voyons qu'aucune "étude vraiment approfondie" n'a été réalisée par la Watchtower .

 

9-14/ Argumentation "du dessein"

 

Ces chapitres de Création font un bien sympathique travail pour montrer comment le vaste univers et les merveilles de la terre témoignent de Dieu en tant que Créateur. C'est l'argument que nous trouvons dans la parole de Dieu, la Bible :

*** Rbi8 Romains 1:20 ***
20 Car ses [qualités] invisibles se voient clairement depuis la création du monde, parce qu’elles sont perçues par les choses faites, oui sa puissance éternelle et sa Divinité, de sorte qu’ils sont inexcusables.

 

*** Rbi8 Psaume 104:24-25 ***
24 Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah !
Elles toutes, tu les as faites avec sagesse.
La terre est pleine de tes productions.

25 Quant à cette mer si grande et si vaste,
là se meuvent des bêtes sans nombre,
des créatures vivantes, tant petites que grandes.

 

Comme Paul l'a dit, ils sont "inexcusables". Si les gens ne voient pas que l'univers est créé à partir de ce qu'ils voient autour d'eux, aucun argument dans un livre n'est susceptible de les convaincre. Et certainement pas ce livre.

 

Cela dit, naturellement, les athées ont beaucoup d'objections à cette argumentation "du grand concepteur". Ils diront que l'analogie célèbre de l'horloger a été réfutée par le philosophe David Hume. Toutes ces objections des athées et des agnostiques - valides ou pas - ont été complètement ignorées dans ce livre. En outre, au chapitre 11 nous trouvons ce qui est à mon avis la pire des citations qu'on trouve dans tout le livre :

*** ce 143 11 La vie témoigne d'une organisation stupéfiante ***
5 Pour Richard Lewontin, un évolutionniste, les organismes "semblent avoir été construits avec soin et ingéniosité" si bien que certains savants voient en eux "les preuves maîtresses de l’existence d’un Créateur suprême". Examinons certaines de ces preuves.

 

C'est un détournement de citation classique. Cette "citation" - comme je l'ai signalé plus haut - a d'abord été utilisée exactement de la même façon dans l'infâme bulletin Impact de l'ICR, en même temps que beaucoup d'autres citations détournées. C'est ici que Francis Hitching a prélevé exactement les mêmes termes et les a utilisés à la page 84 de Neck of the Giraffe, affirmant que l'évolutionniste bien connu Lewontin se représente la perfection comme preuve principale de l'existence d'un Architecte Suprême.

 

Le fait est que personne en lisant l'article original de Scientific American n'aura cette impression. Dans le résumé de l'article "adaptation", nous lisons que : "l'harmonie manifeste entre les organismes et leur environnement est un des résultats majeurs de l'évolution". [50]

 

Lewontin débute son article par une courte sytnhèse des courantes au 19ème siècle, avant Darwin :

"Cependant, les formes de vie sont plus que simplement multiples et diverses. Les organismes s'adaptent remarquablement bien au monde externe dans lequel ils vivent. Ils ont des morphologies, des physiologies et des comportements qui semblent avoir été construits avec soin et ingéniosité pour permettre à chaque organisme de s'approprier le monde autour de lui pour sa propre existence.

C'était l'harmonie merveilleuse des organismes avec leur environnement, beaucoup plus que la grande diversité des formes, qui était la preuve principale d'un Concepteur Suprême. Darwin s'est rendu compte que si une théorie naturaliste de l'évolution devait réussir, elle devrait expliquer la perfection apparente des organismes et pas simplement leur variation." [les caractères gras sont de moi]

 

De ces phrases, où Lewontin récapitule les idées qu'il va réfuter, les créationnistes ont prélevé quelques phrases et les font apparaître comme s'il s'agissait de son avis ! Je ne parviens pas à imaginer comment Parker dans Impact - si il est la source initiale - a pu avoir cette impression en lisant l'article original du Scientific American. Alors soit Hitching et l'auteur deCréation n'ont pas contrôlé ces sources par eux-mêmes, soit ils n'ont eu aucun intérêt à remettre en question un si "bon" argument par des faits.

 

Lewontin lui-même n'était pas très satisfait de cette fausse citation. Le bulletin Création /Evolution lui permet de répondre sous le titre tout à fait explicite de "Les scientifiques dont les citations ont été tronquées répondent " (Misquoted Scientists Respond) :

"Mais l'essentiel de mon article, " Adaptation ", dans Scientific American, duquel ces extraits ont été tirés, était précisément que la "perfection des organismes" est souvent illusoire et que n'importe quelle tentative visant à décrire des organismes comme parfaitement adaptés est vouée à de sérieuses contradictions. De plus, l'apparence d'un plan soigné et ingénieux a été considérée au dix-neuvième siècle avant Darwin comme "la preuve principale de l'existence d'un créateur Suprême". L'imparfait de mon article (" c'était l'ajustement merveilleux des organisations à l'environnement. c'était la preuve principale de l'existence d'un créateur Suprême") a été commodément laissé de côté par le créationniste Parker dans sa tentative de faire passer sa doctrine surannée pour de la science moderne." [51] [les ellipses et l'italique sont de lui]

 

Plus tôt, dans le même article, il affirme :

"Les expressions modernes du créationnisme et particulièrement du créationnisme soi-disant "scientifique" utilisent énormément la tactique de la citation sélective afin de faire croire que de nombreux biologistes doutent de la réalité de l'évolution. Les créationnistes tirent profit du fait que la biologie évolutionniste est une science vivante contenant des désaccords au sujet de certains détails du processus évolutionniste en prenant des citations au sujet de tels détails hors du contexte afin d'essayer de renforcer le point de vue anti-évolutionniste des créationnistes. Parfois ils se contentent de reprendre les descriptions que les biologistes donnent du créationnisme pour attribuer ces opinions aux biologistes eux-mêmes ! Ces pratiques clairement malhonnêtes de détournement des citations nous donnent le droit de mettre en doute la sincérité même des créationnistes."

 

Dès lors, Lewontin n'aurait-il pas raison de mettre en doute la sincérité de l'auteur de Création? N'avons nous pas raison de le mettre en question ?

 

15/ Pourquoi tant de gens croient-ils à l'évolution ?

 

J'espère que ce texte a réussi à répondre à la question ci-dessus avec plus de succès que le livre Création. Évidemment, beaucoup de gens croient à la théorie de l'évolution parce qu'il existe des fortes preuves pour l'étayer. D'autres croient bêtement ce qu'on leur dit, comme l'indique Création :

*** ce 179 15 Pourquoi tant de gens croient-ils à l'évolution ? ***
2 Voici ce qu’un biochimiste écrivit sur l’enseignement scolaire donné à ses enfants: "On ne [leur] présente pas l’évolution comme une théorie. Dès l’école primaire, on trouve (d’après ce que j’ai pu lire dans les manuels scolaires de mes enfants) des propos très astucieux dans les textes scientifiques. L’évolution y est présentée comme une réalité et non comme une thèse que l’on peut contester. Le système éducatif en impose la croyance."

 

Est-ce étrange, vues les preuves ? Il est vrai que l'argumentation est parfois plus dogmatique qu'elle ne devrait être. Certaines preuves sont beaucoup plus faibles que ce que les évolutionnistes veulent bien admettre en public. Mais également, elles sont beaucoup plus fortes que ce que la Watch Tower admettra. Et quand Création accuse les scientifiques de dogmatisme, que devrions-nous dire au sujet de l'auteur de ce livre ? L'auteur de Création n'est-il pas beaucoup plus dogmatique que n'importe quel scientifique, et avec moins de preuves ?

Les cours de science à l'école enseignent la science. L'évolution est scientifique. Naturellement, il est vrai que les scientifiques ne puissent pas répondre à toutes les questions. Si Dieu a créé la vie, aucune méthode scientifique ne peut le confirmer ou le nier. Mais tout comme la science peut examiner les lois de la nature de Dieu et nous dire comment elles fonctionnent, elle peut nous indiquer comment Dieu à un certain degré a utilisé des processus naturels pour créer la vie sur terre.

 

L'auteur de Création ne l'admet pas. Le livre ne recule devant aucun moyen pour défendre le créationnisme qu'il proclame.

 

*** ce 180 15 Pourquoi tant de gens croient-ils à l'évolution ? ***
5 L’affirmation suivante de Richard Dawkins est un exemple typique du genre de déclarations qui intimident très souvent le profane: "La théorie de Darwin est aujourd’hui confirmée par tous les faits disponibles et pertinents, et sa véracité n’est mise en doute par aucun biologiste moderne sérieux 2." Mais en est-il vraiment ainsi? Pas du tout. Il suffit de faire quelques recherches pour s’apercevoir que bon nombre de savants, y compris des ‘biologistes modernes sérieux’, non seulement contestent la théorie de l’évolution mais n’y croient pas.

 

Et encore une fois, "quelques recherches" - c'est-à-dire en lisant les références - indiquera que la seule source qu'ils pourraient trouver pour prétendre que les biologistes modernes sérieux ne croient pas à l'évolution est le périodique créationniste Impact. C'est la seule source citée ouvertement, et vous pouvez vous demander quel valeur peut avoir un créationniste citant les propos d'un créationniste soutenant la thèse d'une terre jeune ! La réponse est : aucune valeur. Tous les biologistes modernes sérieux croient à l'évolution, et je n'ai jamais vu la moindre preuve du contraire.

 

D'autre part, les idées fausses les plus anciennes concernant la science et l'évolution sont répétées dans une épuisante attaque contre la science de l'évolution :

*** ce 181-2 15 Pourquoi tant de gens croient-ils à l'évolution ? ***
6 Dans la même veine, un livre déjà cité (A View of Life des évolutionnistes Luria, Gould et Singer) affirme que l’"évolution est un fait" et ajoute que celui qui en douterait "pourrait tout aussi bien douter que la terre tourne autour du soleil ou que la synthèse de l’hydrogène et de l’oxygène donne de l’eau 5". Il poursuit en disant que l’évolution est un fait au même titre que la pesanteur. C’est oublier que l’on est capable de prouver expérimentalement que la terre tourne autour du soleil, que la synthèse de l’hydrogène et de l’oxygène donne de l’eau et que la pesanteur existe, ce qui n’est pas le cas de la théorie de l’évolution. De fait, ces mêmes évolutionnistes reconnaissent qu’on assiste à "un débat passionné sur les théories de l’évolution 6". En revanche, assiste-t-on encore dans le monde à des débats passionnés sur la révolution de la terre autour du soleil, sur la composition de l’eau ou sur l’existence des lois de la pesanteur? Non. Est-il alors raisonnable de prétendre que l’évolution est un fait au même titre que les vérités mentionnées plus haut ?

 

Cette déclaration, encore une fois, semble provenir d'un ignare, vues les explications données par Gould à propos de ce sujet (cité plus tôt en ce texte) :

"Eh bien, l'évolution est une théorie, mais c'est aussi un fait. Des faits et des théories sont des choses différentes, à ne pas ranger dans une hiérarchie de certitude croissante. Les faits sont les données du monde ; les théories sont des structures intellectuelles qui expliquent et interprètent les faits."

 

Ainsi, les scientifiques remettent-ils l'évolution en cause ? Non, comme ils ne mettent pas en doute le fait que les pommes tombent vers le sol. On l'a observé. Discutent-ils du déroulement de l'évolution ? Oui, comme quand la théorie d'Einstein de la relativité s'est substituée aux idées de Newton concernant l'attraction universelle. Les pommes tombent, mais aujourd'hui encore, personne n'a entièrement expliqué ce qu'est l'attraction universelle. Et toujours aujourd'hui, personne n'a expliqué comment l'évolution s'est produite. Un chrétien peut dire que Dieu l'a conduite. Et en parlant ainsi, il apporte autant gloire au nom de Jéhovah que n'importe quel créationniste qui interprète la Genèse comme signifiant que Dieu a créé les espèces directement.

 

17, 18/ La Bible

 

Le livre Création n'a pas fait grand chose pour affermir la foi des gens en Dieu. Ironiquement, le livre a pu avoir renforcé la croyance, non pas sur la base de la connaissance précise mais sur la base de la fraude et de la déformation. Dieu ne dit pas que les fins justifient les moyens . Et Job le fidèle a dit :

*** Rbi8 Job 13:6-7 ***
7 Est-ce pour Dieu lui-même que vous proférerez l’injustice,
et pour lui que vous proférerez la tromperie ?

 

Le livre apporte maintenant la preuve que la bible est la Parole de Dieu. Heureusement, cette question est mieux traitée que la théorie de l'évolution, mais un lecteur attentif aura beaucoup d'objections - et un sceptique encore plus.

 

Quelques paragraphes s'efforcent de prouver que la Bible est "scientifique". La Société a pris cette question au sérieux au cours des années, et dans Etudes Perspicaces nous trouverons même un sous-titre énonçant "La Bible est en conformité avec les faits scientifiques". (it-2 1064 "La Terre"). J'objecterai ici qu'il est clair que Dieu ne nous a pas donné la Bible comme texte scientifique. Parfois ceci est oublié.

 

*** ce 200-1 17 La Bible est-elle digne de foi ? ***
5 Cependant, longtemps avant que les hommes n’entreprennent de tels voyages, il y a quelque 2 700 ans, la Bible disait déjà: "Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus ducercle de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles." (Ésaïe 40:22). Le mot hébreu hough, traduit ici par "cercle", peut également signifier "sphère", comme l’indiquent certains ouvrages de référence (par exemple l’Analytical Hebrew and Chaldee Lexicon de Davidson). Ainsi, d’autres traductions portent "le globe de la terre" (Douay Version) ou "la terre ronde". (Moffatt.) La Bible n’a donc pas été influencée par l’idée qui prévalait à l’époque de sa rédaction et selon laquelle la terre était plate. Elle est exacte.

 

Un athée notera immédiatement que la bible déclare aussi que la terre a des coins (Révélation 7:1), ce qui devrait indiquer qu'elle est plate. En outre, le texte d'Esaïe ci-dessus peut être accordé avec l'idée que la Terre est un objet plat mais circulaire. Ceci n'a été jamais reconnu dans la littérature de la Watchtower, du moins à ma connaissance.

 

Beaucoup de formulations apparemment "scientifiques" (Eccl 1:7; Job 26:7) sont si poétiques qu'elles ne devraient pas être employées pour soutenir l'idée d'une scientificité de la Bible. Si de telles formulations étaient contraires à des faits scientifiques, devraient-elles être employées pour rejeter la Bible? Si non, on ne devrait pas donner de valeur à de telles formulations pour la soutenir.

 

Le récit de la Genèse au sujet d'une inondation globale a généré beaucoup d'ennuis pour des chrétiens. Contrairement à ce que prétend Création, on ne trouve aucune preuve scientifique de quelque sorte, qui confirme l'idée d'une inondation globale. En fait, il existe bon nombre de preuves qu'il n'y a eu aucune inondation sur les majeures parties de la surface de la terre dans toute son histoire. Les carottes de glace des glaciers sur le Groenland ont permis d'estimer l'âge de ceux-ci à au moins 250.000 ans, avec un compte direct de couches annuelles à 40.000 ans. [52] Il ne devrait pas être nécessaire de préciser qu'une inondation globale ferait flotter la glace, et même si elle n'avait pas flotté, cela aurait laissé des marques claires de sa présence.

 

Le manque de preuve est très clair et si évident que je n'ai pas besoin de le signaler. Vous devrez rejeter tout ce que la science nous dit au sujet de la nature pour pouvoir y croire, à moins que naturellement, vous décriviez cet événement comme un événement à 100% miraculeux où Dieu a empêché les conséquences naturelles d'une telle inondation. Vous devriez considérer, cependant, que la Bible ne fait nulle part explicitement la déclaration que l'inondation est globale. Le mot hébreu pour la "terre " est défini de la sorte dans Insight :

*** it-2 1063 Terre ***
Dans les Écritures hébraïques, le mot employé pour la terre en tant que planète est ´èrèts´Èrèts désigne 1) la terre par opposition au ciel (Gn 1:2) ; 2) un pays, une contrée, un territoire (Gn 10:10) ; 3) le sol, la surface du sol (Gn 1:26) ; 4) l’ensemble des habitants du globe. — Gn 18:25.

 

A la question "Pourquoi l'Arche, si l'inondation ne fut pas globale ?", je répondrai avec la question : Pour quelle raison Dieu a-t-il fait construire une arche par Noé ? Dieu ne pouvait-il les sauver autrement ? Bien sûr qu'il le pouvait. De toute évidence, l'Arche était une façon de mettre sa fois à l'épreuve.

 

En outre , la Bible se réfère constamment aux événements à partir d'une point de vue humain :

*** it-2 1064 Terre ***
Les rédacteurs de la Bible présentent souvent les choses telles que les voit un observateur sur la terre, ou depuis sa position géographique particulière, ce qu’on fait souvent naturellement aujourd’hui. Par exemple, la Bible mentionne " le levant ". (Nb 2:3 ; 34:15.) Certains y ont vu un argument pour accuser la Bible d’inexactitude scientifique, soutenant que les Hébreux considéraient la terre comme le centre des choses, autour duquel tournait le soleil. Mais nulle part les rédacteurs de la Bible ne formulèrent une telle croyance. Ces mêmes critiques oublient qu’ils utilisent eux-mêmes cette expression et qu’elle figure sur tous leurs almanachs. On entend souvent dire : ‘Le soleil se lève’ ou : ‘Le soleil s’est couché’ ou : ‘Le soleil a traversé le ciel.’

 

Ainsi lorsque toutes les espèces animales se retrouvèrent dans l'Arche, il s'agissait de tous les animaux que Noé connaissait. Toutes les montagnes que Noé pouvait voir étaient couvertes d'eau, et tous les gens que Noé pouvait voir étaient morts. La Bible correspond aux faits de la science, mais pas à la lettre. La Bible raconte les histoires d'un point de vue humain, comme ils ont été vécus par des hommes.

 

Les créationnistes ne comprennent pas cela. Aussi, comme ils croient en une Terre jeune, ils ont besoin de quelques théories sauvages liées au déluge biblique pour faire correspondre la réalité avec leur imagination. Actuellement, la Watch Tower a reconnu que la terre était vieille (4,5 million d'années), donc, ils n'ont plus besoin de ces théories magiques. Mais ils ont tellement emprunté aux créationnistes partisans d'une Terre jeune qu'ils ne se souviennent pas de ceci :

*** ce 202-3 17 La Bible est-elle digne de foi ? ***
9 Selon la Bible, aux jours de Noé un déluge universel recouvrit les plus hautes montagnes de la terre et détruisit tous les humains qui ne se trouvaient pas dans l’immense arche construite par Noé (Genèse 7:1-24). Beaucoup de gens se sont moqués de ce récit. Pourtant, on trouve des coquillages sur les hautes montagnes. Qu’un déluge aux proportions immenses a bel et bien eu lieu dans un passé pas très lointain, c’est ce que prouve la découverte d’une très grande quantité de fossiles et d’ossements dans des amas de boue glacée. Le Saturday Evening Post écrivit: "Nombre de ces animaux ont été découverts parfaitement frais, intacts et sans blessures, soit debout, soit agenouillés. (...) Eu égard à nos conceptions antérieures, c’est là un tableau stupéfiant. Nous nous trouvons en présence d’immenses troupeaux de bêtes énormes et bien nourries, inadaptées aux climats froids, qui mangeaient paisiblement dans des pâturages ensoleillés (...). Soudain, elles ont toutes péri, sans aucun signe visible de violence et avant même qu’elles aient eu le temps d’avaler leur dernière bouchée de nourriture. Puis elles ont été congelées si rapidement que chaque cellule de leur corps est parfaitement conservée 8."

10 Cela correspond tout à fait à ce qui s’est passé lors du déluge universel. La Bible le décrit en ces termes: "Ce jour-là se fendirent toutes les sources des eaux de l’immense abîme et les écluses des cieux s’ouvrirent." Les eaux torrentielles "submergèrent la terre", et des vents glacials balayèrent sans doute les régions polaires (Genèse 1:6-8; 7:11, 19). C’est là que le changement de température fut le plus rapide et le plus considérable. Diverses formes de vie furent donc englouties et conservées dans de la boue glacée. Ce fut peut-être le cas du mammouth représenté ici et qui a été mis au jour en Sibérie. Il y avait encore de la verdure dans sa bouche et dans son estomac, et une fois décongelée sa chair était même comestible.

 

Pour toute personne qui essaye de combiner la croyance en Dieu, dans la Bible et en la science, les deux paragraphes ci-dessus sont embarrassants. Ils ignorent l'évidence. Le bon sens, applaudi quelques chapitres précédents, a été complètement abandonné.

 

Le Saturday Evening Post n'est pas généralement considéré comme une source fiable de faits scientifiques. Ivan T. Sanderson, son auteur, a été rejeté de toutes les revues scientifiques. En outre, le contrôle des faits indiquera que les histoires de mammouths ont été construites sur la base de mythes populaires, tout comme des légendes urbaines. Nous parlons de quelques mammouths qui ont été gelés avant qu'ils ne puissent connaître une dégénérescence, et certainement pas "immédiatement". La viande ne pouvait pas être mangée par des humains, pas même par les humains ivres qui avaient parié qu'ils pourraient la manger :

"Ce qui semble vraiment s'être produit (comme me l'a dit le professeur Anatol Heintz) est qu'un d'entre eux a fait une tentative héroïque de manger un morceau de cette viande vieille de 40.000 ans, mais ne pouvait pas la garder dans son estomac, malgré une utilisation généreuse d'épices." [53]

 

Naturellement, même si le déluge s'était produit comme cela, à savoir une chute soudaine de millions d'hectolitres d'eau, cela ne causerait jamais une chute de la température. Au contraire, libérer toute cette énergie ferait bouillir les océans, Noé et sa gourde. Il y a tellement de preuves disponibles. Même l'application la plus fondamentale de la physique de lycée mènerait toute personne à rejeter les théories sauvages au sujet de l'écran de vapeur d'eau causant l'inondation. Une telle chose n'a jamais existé. [54] 

 

Les Chapitres Manquants

 

Considérant à quel point Création traite lamentablement ces sujets, il est sans doute préférable que l'auteur n'essaye pas de tout expliquer. Cependant, puisque la science évolutionniste a été utilisée comme base de l'athéisme et semble opposer à la Bible un défi, il est évident qu'un livre traitant de ce sujet devrait y faire référence.

 

Je ne suis nullement compétent pour traiter complètement de ce sujet difficile. Ci-dessus, j'ai fait signifié quelques fois que je ne crois pas que la science de l'évolution contredise nécessairement la Bible.

 

Nous avons déjà abandonné l'interprétation la plus évidente du chapitre un de la Genèse - le créationnisme des six jours au sens littéral - alors, pourquoi ne pas admettre que ces paroles ne sont pas écrites pour expliquer comment Dieu a créé la vie ? L'expression célèbre "selon son espèce" ne doit pas nécessairement signifier plus que ce qui s'est produit était l'objectif de Dieu. Ce n'est pas "le pur hasard" qui a créé la vie. C'était Dieu naturellement, les documents fossiles n'indiquent pas un plan, ils indiquent seulement ce qui s'est réellement produit.

 

Les athées peuvent prétendre que la science explique tout. Mais elle ne le fait pas. On ne peut nullement prétendre que l'origine de la vie n'a été causée que par les seules forces naturelles. Si vous lisez un manuel sur l'évolution, vous constaterez qu'on énumère habituellement 6 ensembles principaux de preuves contre la conception directe et en faveur de la théorie de l'évolution. Il y a différents degrés de certitude dans ces affirmations, comme je le vois, mais ensemble elles fournissent une preuve qu'il est difficile d'ignorer.

 

1. Les documents fossiles montrent qu'il y a des chaînons transitoires.

La documentation fossile n'est pas significativement différente de ce que les fossiles devraient être selon la théorie de l'évolution. Cette documentation est inachevée, mais les découvertes sont conformes à la théorie, même si les évolutionnistes sont en désaccord sur le rythme et la rectitude de la transition.

La documentation fossile ne contredirait pas à 100 % la création directe, sauf qu'elle prouverait que le Créateur a façonné et a détruit des espèces, à plusieurs reprises. 99,9 % de toutes les espèces qui ont vécu sont éteintes. [55]

 

2. Des similitudes structurelles entre les espèces.

Il est tout à fait évident qu'on retrouve le même matériel génétique d'une espèce à l'autre. L'interprétation la plus évidente est celle de la descendance commune, mais naturellement Dieu ou ses agents (les anges) ont pu faire cela "manuellement". Chacun est libre de spéculer.

 

3. L'imperfection structurelle des espèces.

Les Évolutionnistes disent que si Dieu avait créé chaque espèce par lui-même, elles auraient pu "être adaptées" pour être bien plus "performantes" qu'elles ne le sont actuellement. Cet argument est assez artificiel puisqu'il se base sur l'idée que les hommes peuvent savoir comment Dieu "l'aurait fait". Évidemment, l'homme ne peut pas savoir quelle est la meilleure façon de faire fonctionner un univers. Cela dit, et combiné avec l'autre preuve, c'est conséquent avec l'évolution.

 

4. Développement et vestiges embryonnaires

Quand les embryons croissent, ils passent par un développement tout à fait semblable à celui de ses ancêtres (présumés). En outre, on trouve quelques organes pour lesquels n'existe aucune utilité connue, tant chez l'homme que chez les animaux. Les régressions sont clairement documentées, et difficiles à expliquer avec un autre modèle que celui de l'évolution. Les organes vestiges sont peut-être simplement quelque chose que nous connaissons trop peu (cf. les amygdales). Les régressions, d'autre part, sont très difficiles à expliquer sans recourir à l'évolution, et les créationnistes se sont employés avec beaucoup d'énergie à les réfuter, sans le moindre succès. Le livre Création les ignore.

 

5. Biogéographie

La plupart des espèce sont limitées à différentes zones géographiques. Pourquoi la faune d'Australie est-elle si singulière ? Certes, d'autres mécanismes peuvent expliquer le choix des "niches" naturelles et en expliquer la distribution. Mais ces mécanismes ne sont pas connus.

 

6. La biologie moléculaire montre une continuité et une ascendance commune pour tous les organismes

C'est un argument puissant complètement ignoré dans Création. Cela a fourni un moyen d'expérimenter les théories de Darwin, moyen qui était inconnu lorsque la théorie de l'évolution a été développée. Toutes les expérimentations ont eu lieu, et le matériel génétique découvert a presque trop correspondu à ce qu'on pouvait prévoir à partir de la théorie de l'évolution. Les espèces qui sont proches dans " l'arbre de l'évolution" sont proches génétiquement. Il n'y aurait pas eu de raison apparente pour que la génétique et la paléontologie se confirment l'une l'autre si la théorie de l'évolution avait été erronée. Encore une fois, d'autres modèles peuvent expliquer cela. Cependant, faire appel à des théories inconnues quand les faits que nous avons sont parfaitement couverts par le modèle actuel est suspect.

 

Conclusion

 

Vous devrez faire votre propre conclusion. Vous connaissez la mienne. J'espère, cependant, que quelque soit votre conclusion, elle est établie sur des faits, et non sur des sentiments. Si vous êtes d'accord avec moi, vous pouvez également convenir que ces erreurs devraient être signalées aux éditeurs. Veuillez le faire.

 

Bien sûr, la science est peut être une chose mauvaise inventée par Satan pour tous nous tromper. Tout est possible.

 

Si, cependant, nous ne pouvons pas croire ce que nous observons, comment pouvons-nous savoir que tout ce que nous croyons est vrai ?

 

La parole de Dieu ne nous indique-t-elle pas :

"Les cieux proclament la gloire de Dieu ; et l'œuvre de ses mains, l'étendue l'annonce." (Ps 19:1)

  

NDT : Pour aller plus loin sur le web francophone

http://www.chez.com/tjrecherches/fossilles.htm : les registres fossiles par Alain Feuerbacher, traduit par Charles Chasson. Voir aussi Russel plus évolutionniste que les Témoins de JéhovahLes méthodes de datationsHitching, le vrai-faux scientifique cité par les TJ sur le site de Charles.

http://perso.club-internet.fr/christian.nitschelm/creation.html : LE CRÉATIONNISME EST-IL SCIENTIFIQUEMENT RECEVABLE ? par Christian NITSCHELM, astrophysicien.

http://pages.infinit.net/rand/infidele/evolution/debat.html : Débat contre un créationniste, entre Laurence Tisdall pour le côté création et Pierre Cloutier pour le côté évolution.

http://pages.infinit.net/rand/infidele/evolution/evol1987.html : Évolution ou création ? Enfants de Dieu ou enfants du hasard ? par Pierre Cloutier où il est également question du livre des TJ sur l'évolution mais l'auteur semble ignorer toutes les malhonnêtetés qui s'y trouvent.

http://www.vif.com/users/mrcloutier/ev/Mythes.htm : examen d'un certain nombres de mythes au sujet de l'évolution de Ransom R. Traxler, traduit par Pierre Cloutier : " L'Évolution n'est qu'une théorie ", " L'Évolution n'est pas démontrée par des faits ", " L'Évolution est le produit du hasard aveugle ", " Le créationnisme est une autre explication scientifique ", " Le créationnisme devrait être enseigné à temps égal, car beaucoup de gens y croient ", " L'Évolution ne devrait pas être enseignée parce que contraire aux croyances religieuses de certaines personnes ", " Les évolutionnistes sont des athées "… Article très lumineux.

http://www.larecherche.fr/VIEW/292/02920881.html : Un article de la recherche sur le néo-darwinisme, interview de Pierre-Henri Gouyon, ingénieur agronome de formation, dirige le Laboratoire d'écologie systématique et évolution (CNRS). Qu'est-ce qu'un gène ? comment opère la sélection ? Dans quelle mesure la théorie de l'évolution se prête-t-elle à des prédictions testables ? etc.

http://www.domuni.org/domuni_france/articles/articles_theologie/evolutio/htframe.htm : Une réflexion sur l'harmonie possible entre croyances théologiques et théorie scientifique de l'évolution.

 

Notes de la 2° partie :

[34] voir le dans fichier "the Talk.Origins" le texte sur l'Archaeopteryx pour plus de détails.

[35] Robert T. Bakker, The Dinosaur Heresies, New York: William Morrow and Company, Inc., 1986.

[36] Je refuse d'expliquer pourquoi. C'est évident en soi.

[37] Maitland A. Edey et Donald C. Johanson, Blueprints, p. 326, New York: Penguin Books, 1989.

[38] Encyclopaedia Britannica, vol 18, p 932.

[39] Ibid., page 954.

[40] Voir dans Talk.Origins le fichier http://www.talkorigins.org/faqs/knee-joint.html . Il explique comment les créationnistes ont essayé de faire croire que le joint du genoux de Lucy avait été trouvé loin du reste de la découverte. L'usage des citations tronquées était tout à fait ingénieux, à moins que, naturellement, vous vous inquiétiez de la vérité.

[41] Donald C. Johanson et Maitland A. Edey, Lucy – the Beginnings of Humankind, New York: Warner Books, Inc, 1981, p 286

[42] Robert Gannon, "How Old Is It?," Popular Science, p. 81, Novembre, 1979.

[43] Les archives de Talk.Origins fournissent de plus amples informations montrant certaines explications possibles. Plus loin, le texte montre à quel point les recherches de Gentry étaient très sélectives dans l'établissement de l'échantillon.

[44] David B.Wilson, Did the Devil Make Darwin Do It?, Ames, Iowa: The Iowa State Press, 1983, p 216.

[45] Encore une fois, reportez-vous aux archives de Talk.Origins. Le fichier isochron-dating, entre autre vous fournira la preuve nécessaire que les méthodes de datation modernes sont très, très fiables.

[46] Richard S. Davis, Vadim A. Ranov et Andrey E. Dodonov, "Early Man in Soviet Central Asia," Scientific American, pp.130-137, New York, December, 1980.

[47] Laurie R. Godfrey, Scientists Confront Creationism, New York: W. W. Norton & Company, 1983. pp. 167-169

[48] De Talk.Origins archive, fichier faq-meritt.

[49] D.T. Suzuki, A.J.F. Griffiths, J.H. Miller et R.C. Lewontin, An Introduction to Genetic Analysis 4th ed., W.H. Freeman.1989. p.704

[50] Richard C. Lewontin, "Adaptation", Scientific American, vol 239, Sept 1978, p 213

[51] Creation/Evolution, automne 1981, p. 35

[52] "Don't Touch That Dial", Nature, vol. 364, Juillet 15, 1993, p.186

[53] Bjørn Kurten, How ToDeep-Freeze a Mammoth, pp.51-52, New York: Columbia University Press 1986. Edition Anglaise (Notez que mes commentaires au sujet de la condition et de l'arrière-plan de cette tentative doivent s'appeler une conjecture qualifiée, et je n'ai aucune source pour la vérifier. Bien que je pense toujours, que tout y est très exact )

[54] Encore une fois, Il y a des données disponibles sur les archives de Talk.Origins.

[55] Lewontin, "Adaptation", Scientific American, op.cit.

 

Par Jan Haughland

Texte original en anglais 

(Traduction de Thierry Wynsdau et Henrique Diaz)

Source : http://tjwt.free.fr