DES PREUVES INATTAQUABLES
Introduction
"Une duperie a besoin
de beaucoup d'autres duperies, et ainsi toute la maison est construite dans le ciel et doit bientôt tomber sur terre." - Baltasar Gracian, l'art de la sagesse du monde.
[...]
Une fable venant d'Inde raconte l’histoire de six hommes aveugles qui sont allés voir un éléphant. Le premier a touché son côté et a indiqué : "l'éléphant est tout comme un mur
!" Le second a touché ses défenses et a indiqué : "un éléphant est tout comme une lance !" Le troisième a touché sa trompe et a indiqué : "l'éléphant est
tout comme un serpent !" Le quatrième a touché son genou et a indiqué : "C’est clair l'éléphant est tout comme un arbre !" Le cinquième a touché son oreille et a
indiqué : "cette merveille d’éléphant est tout comme un ventilateur !" Le sixième a saisi sa queue et a indiqué : "je vois que l'éléphant est tout comme une corde
!" Les six aveugles se sont disputés longtemps et violemment au sujet de comment l’éléphant était, mais personne n'en a donné une description correcte. Une information partielle ne
donne pas une image complète.
Un problème semblable surgit quand il s’agit d’identifier le signe du retour du Christ. En réponse à la question de ses disciples : "Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du
système des choses ?" Jésus a répondu : "nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume; et il y aura de grands tremblements de terre, et dans un endroit après l’autre, des pestes et
des famines." (Matthieu 24:3; Luc 21:10, 11) Mais quand ces choses sont citées comme preuves que le Christ est revenu en
1914, les gens objectent : "Oh, nous avons toujours eu des guerres, des famines, des pestilences, et des tremblements de terre !" Et ils ont raisons.
Ce paragraphe néglige beaucoup de points importants. D'abord, les Témoins de Jéhovah et les sectes de même origines sont les seuls qui avancent que le mot grec parousia signifie "présence" plutôt
que venue.[1] En second lieu, comme la société en a l’habitude l'auteur cite Matthieu 24 versets 3 et 7 mais oublie de mentionner les versets 4 à 6, qui indiquent : En réponse Jésus leur dit : "Prenez garde que personne ne vous trompe; car beaucoup viendront sur la base de mon nom,
disant, 'je suis le Christ', et en tromperont beaucoup. Vous allez entendre parler des guerres et de rumeurs de guerres; voyez que vous ne soyez pas terrifiés. Car ces choses doivent avoir lieu,
mais la fin n'est pas encore là. Car nation se lèvera contre nation..."
Ainsi le contexte de Matthieu 24
indique exactement l'opposé de ce que la société déclare. En réponse à la question : "Quel sera le signe de ta présence... ?" Jésus a répondu : "Prenez
garde que personne ne vous trompe... Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres... Toutes ces choses doivent avoir lieu, mais la fin n'est pas encore là. Car nation se lèvera
contre nation..." Ainsi Jésus avertissait ses disciples de ne pas être trompé par des événements
tels que les guerres, et il a donné cet avertissement avant de répondre à leur question au sujet du signe. Les
versets 7 à 12, que la société interprète comme la description du signe de la venue de Jésus, font logiquement et textuellement partis de l’avertissement de Jésus au sujet des choses qui
pourraient tromper les disciples, et contiennent une description des événements qui pourraient potentiellement les induire en erreur et qui se produiraient avant la fin. C’est seulement après cet avertissement et cette description, pendant laquelle Jésus ne dit rien au sujet d'un signe,
qu’il dit dans le verset 14, "et alors la fin viendra". Ce n'est pas avant le verset 30 que Jésus décrit réellement le signe que les disciples lui ont demandé. Ainsi Matthieu 24:4-12 n'est pas une description faite par Jésus sur la façon d’identifier le "signe", mais plutôt sur
comment ne pas être trompé au sujet de choses dont certains pourraient être inclinés à voir comme un "signe".
L'explication de Jésus pourrait être reformulée ainsi : "Les guerres, les famines, les tremblements de
terre et autres nuisances vont caractériser régulièrement l'histoire de l'homme à l'avenir, comme ils l’ont déjà fait dans le passé, de telles choses ne devrait pas être comprises comme des
signes de ma venue et de la fin des temps." Il a probablement dit cela en raison des auteurs apocalyptiques juifs de son
époque, qui prévoyaient l'arrivée du Messie au milieu de beaucoup de calamités et de signes comme les guerres, la famine, les pestes et les tremblements de terre. Les disciples pouvaient avoir de
telles choses à l'esprit quand ils ont interrogé Jésus au sujet du "signe", et il a essayé de redresser leur pensée à ce sujet.
C'est l'opinion de beaucoup de commentateurs de la bible aujourd'hui, et elle est bien résumée par plusieurs affirmations des premières Tour de Garde. La plupart des témoins de Jéhovah seraient étonnés de
savoir que C. T. Russell avait exactement l'opinion opposée à celle que la société a aujourd'hui. Russell basait ses calculs prophétiques sur son interprétation de la chronologie de
la Bible, pas sur les comptes-rendus de Matthieu 24, Marc 13 et Luc 21. La Tour de Garde de Mars 1884 (p. 7; p. 605 réimpressions) comprenait une question d'un lecteur et la
réponse de Russell :
Est-ce que Mat. 24:6 enseignent
que les "guerres et les rumeurs des guerres" sont un signe de la fin de l'âge de l’Evangile ?
Réponse : Non, nous ne pensons
pas. Les guerres et les rumeurs de guerres ont caractérisé l'histoire de la terre, avec une variabilité en fréquence et en cruauté, et cela depuis la chute de l'homme. Mais les Ecritures nous
assurent que la période de la fin de l'âge de l’Evangile, ou la fin de la domination du "prince de ce monde", sera le témoin d'une guerre bien plus générale et plus répandue comme jamais nous en
avons connu avant, impliquant toutes les puissances de la terre...
Egalement les famines et les
pestes ainsi que les tremblements de terre ne doivent pas être considérés particulièrement comme signes de la fin. Bien que ces évènements seront sans aucun doute encore fréquents, et peut-être
plus dans la période de la fin, tout comme les guerres, elles sont partie intégrante de la politique de Satan depuis le début.
Un article de la Tour de Garde de septembre 1884 (p. 3; p. 661 les réimpressions) indiquait :
Considérons maintenant le sujet
sur les signes des temps. On fait trop souvent des remarques à ce sujet trahissant une tentative de comprendre la nature de ces signes par le moyen des Ecritures et cela pour indiquer la "période
de la fin". Une lecture négligente du discours prophétique de notre seigneur sur le Mont des oliviers semble être la cause de la plupart de ces malentendus. Ses prédictions de guerres et rumeurs
de guerres, de famines, de pestes, et de tremblements de terre, sont citées comme si elles devaient être les signes de la fin de l'âge. Une attention un peu plus précise sur l'ordre de ses
prédictions prouverait immédiatement que, bien au contraire, il mentionne ces derniers comme étant les événements caractéristiques et communs à l'intervalle entier avant sa venue. Guerres et
calamités, persécutions et apostasies, martyr, trahison, l’iniquité en abondance, la prédication de l’Evangile, la chute de Jérusalem, la grande tribulation d'Israël, qui, comme nous le savons,
s'est prolongé sur 1.800 ans; toutes ces choses devaient remplir l’intervalle, mais pas être des signes de la proximité immédiate de la Seconde Venue. Comment des choses si courantes, arrivant
constamment, pourraient-elles être des signes d'une crise rare et unique ?
Quoi de plus commun à travers
les âges que des guerres et des rumeurs de guerres, des famines, des pestes, et des tremblements de terre ? Ceux-ci, indiquant la suite des temps, ne peuvent en indiquer la
fin...
...Non, il n’y a rien eu de
spécial pour alarmer les gens vivant avant le Déluge jusqu’au jour où Noé est entré dans l'arche; rien de spécial non plus pour avertir les hommes de Sodome avant que le feu du ciel ne tombe; et
comme cela a eu lieu en ces jours, ainsi il en sera dans ces derniers jours. Tout continuera juste comme d'habitude, aucun signe pour attirer l'attention du monde. "aucun méchant ne comprendra"
voilà ce qui est vrai, seulement le "sage" sera éclairé par la parole prophétique.
Même après 1914, Russell, et donc la société Watchtower, se sont tenus à cette voie. Dans l'édition 1916 des Etudes des Ecritures, vol.4, La bataille d'Armageddon, à
la page 566, Russell a dit :
Ainsi notre seigneur a
brièvement récapitulé l'histoire séculaire et a enseigné à ces disciples à ne pas s'attendre à son avènement et royaume glorieux très rapidement. Et comme c’est juste : l'histoire du monde est
bien cela, une succession de guerres, d’intrigues, de famines et de pestes – et rien d’autre.
C’est seulement après la fin de la première guerre mondiale, comme cette guerre n'avait pas accomplit les prévisions de la société en ce qu'elle se transformerait en Armageddon, qu’en 1918 le
processus de spiritualisation de toutes les espérances non réalisées a commencé. Ceci a inclus réinterpréter les comptes-rendus de l’Evangile sur le retour du Christ d’une manière opposée
vis-à-vis de la compréhension de Russell, de sorte que les signes que la société avait affirmer être "les événements caractéristiques et communs de l'intervalle antérieur" à la parousie du Christ
est à ce moment devenu les preuves de la parousie elle-même.
En fait il devrait être clair que si de tels signes sont capables de telles interprétations et applications aussi flexibles comme la société et d'autres ont pu en donner, certainement ils ne
peuvent pas être employés pour démontrer que le Christ est invisiblement présent depuis 1914 et que la "période de la fin" a commencé à ce moment-là.
Toutes ces choses deviennent beaucoup plus claire quand on lit les comptes-rendus parallèles qu’on retrouve en Marc 13 et Luc 21, particulièrement dans une bible autre que la Traduction
du Monde Nouveau. Voyons par exemple comment la New American Standard rend ces derniers :
Et comme il était entrain de sortir du temple, un de ses
disciples lui dit : "Enseignant, vois quelles pierres merveilleuses et quelles bâtiments merveilleux ! Et Jésus lui répondit : "voyez-vous ces grands bâtiments ? Non pas une pierre ne sera
laissée sur une autre et pas une qui ne sera pas mise à bas". Et pendant qu'il s'asseyait sur le Mont des Oliviers vis-à-vis du temple, Pierre, Jacques, Jean et Andrée l'interrogèrent en privé
: "dis-nous, quand ces choses seront, et ce qui sera le signe que toutes ces choses vont être accomplies ? Et Jésus commença à leur dire : "Assurez que personne ne vous trompe. Beaucoup
viendront en mon nom, déclarant, 'je suis lui !' et en tromperont beaucoup. Et quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne soyez pas effrayé; ces choses doivent avoir
lieu; mais ce n'est pas encore la fin. Car nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume; il y aura des tremblements de terre dans divers endroits; il y aura également des famines.
Ces choses sont simplement le commencement des douleurs de la naissance". (Marc 13:1-8)
Et tandis que certains parlaient du temple, comment il était orné de belles pierres et fait grâce à
des dons voués il dit "quant à ces choses que vous regardez, les jours viendront ou il ne sera pas laissé une pierre sur une autre et toutes seront jetés à terre." Et on l’interrogea, en disant
: "Enseignant, quand donc ces choses auront-elles lieu ? Et quel sera le signe quand ces choses seront sur le point d'avoir lieu ?" Et il dit : "Assurez vous à ne pas être trompés; car
beaucoup viendront en mon nom, disant, 'je suis lui', et 'le temps est proche'; [2] n'allez pas à leur suite. Et quand vous entendrez parler de guerres et de perturbations, ne soyez pas terrifié;
car ces choses doivent avoir lieu d'abord, mais la fin ne suit pas immédiatement." Alors il continua en leur disant : "Nation montera contre nation, et royaume contre royaume, et il y aura
de grands tremblements de terre, et dans divers endroits pestes et famines; et il y aura la terreur et de grands signes dans le ciel." (Luc 21:5-11)
Ces comptes-rendus parallèles
illustrent le fait que les disciples en posant leur question ne s'enquéraient pas d'un événement éloigné dans le futur. Au contraire, ils s'enquéraient de la destruction du temple, ils n'avaient
pas à l'esprit une présence invisible, mais une arrivée évidente. Jésus n'a pris aucune mesure pour changer leur compréhension. Cela se vérifie dans la manière dont Marc 13 présente leur question
au sujet du "signe", qui se rapporte ici clairement à la destruction du temple seulement. Il est impossible de penser qu'ils ont eu besoin d'un "signe" pour les convaincre que le temple avait été
détruit ou que sa destruction avait lieu. Ils ont voulu plutôt une indication sur avant cet événement. La New English Bible montre clairement que c'est leur
intention dans son compte-rendu de Marc 13:4 : 'Dis-nous', ont-ils dit, 'quand ceci se produira ? Ce qui sera le signe quand la réalisation du tout cela sera proche ?'
La plupart des bibles anglaises rendent Marc 13:4 et Luc 21:7 à peu près de cette façon : "quel sera le signe quand ces choses seront sur le point de se produire."
La société Watchtower considère cela comme un point très important, parce qu'elle s’est donnée beaucoup de mal pour rendre Marc 13:4 et Luc 21:7 dans la Traduction du
Monde Nouveau conformément à sa doctrine sur la « présence » du Christ, mais différemment de pratiquement toutes les autres traductions. Celles-ci ont lu respectivement :
Dis-nous, quand ces choses seront, et quel sera le signe quand toutes ces choses sont destinées à arriver à leur conclusion ? - marquez 13:4.
Enseignant, quand ces choses seront-elles réellement, et quel sera le signe quand ces choses sont destinées à se produire ? - Luc 21:7.
La façon dont la société rend, "quel sera le signe quand toutes ces
choses sont destinées à arriver à leur conclusion", implique que le "signe" serait une sorte de garantie que les choses dont ils parlaient se produiraient. Aucune précision sur quand elles se
produiraient n'est avancées, et la notion de temps, particulièrement l'urgence, le fait que les choses sont sur le point d’arriver, est perdue. Cela permet au lecteur d’interpréter les versets
conformément aux positions de la société sur la "présence" du Christ - qu'il y aurait d’abord une première venue en 1914 à la fin des temps de Gentils, et que plus tard, "la fin"
viendrait. Les
disciples qui ont posé la question avaient déjà la parole de Jésus comme garantie que "ces choses" arriveraient. Par conséquent ils n'ont pas eu besoin d'un futur "signe" comme garantie
additionnelle. À la lumière de cet argument, la façon dont la Société rend ce passage n’a pas de sens, et devrait être rejeté sur cette base. Ceci s’ajoute au point que, puisque les disciples
n'ont pas su à l'avance que la «parousie» de Jésus serait invisible, ils ne pouvaient demandé un signe qui permettrait l'identification d'une présence invisible. Ils ont voulu un signe sur le
moment où les choses étaient sur le point de se produire.
Selon le contexte la façon dont la Société rend le passage ne semble pas raisonnable. Mais même textuellement, suivant le grec, la Traduction du Monde Nouveau a aussi peu de
justification sur la façon de rendre ce passage. Ceci peut être facilement contrôler en comparant Marc 13:4 et Luc 21:7 à Révélation 10:7 dans la Kingdow Interlinear Translation of the
Greek Scriptures. Dans la Traduction du Monde Nouveau on peut lire :
Dis-nous, quand ces choses seront, et quel sera le signe quand toutes ces choses sont destinées à
arriver à leur conclusion ?
Enseignant, quand ces choses seront-elles réellement, et quel sera le signe quand ces choses sont
destinées à se produire?
Au jours de la sonnerie du septième ange, quand il est sur le point de souffler de la
trompette
Comparez maintenant ces dernières à la façon dont elles sont rendus dans la Kingdow Interlinear de 1985 :
toutes les fois que peut-être au sujet de ces (choses) à être conclus
toutes les fois que peut-être au sujet de ces (choses) à se produire
toutes les fois que PEUT-ÊTRE AU sujet de souffler de la trompette
Il est évident que
la Traduction du Monde Nouveau est contradictoire dans sa façon de rendre l'expression grecque. Elle est aussi contradictoire avec toutes les autres traductions de la bible que
la société a déjà vendues ou citées à l'appui de sa doctrine sur la «présence» du Christ. Comparez ceci avec la façon dont la société revendique à quel point elle s'est conformé en rendant le
parousia en tant que "présence" dans chaque occurrence. Les difficultés textuelles expliquées ici, indiquent une des raisons sur les difficultés que la Société rencontre pour citer Marc 13:4 ou
Luc 21:7 directement, préférant citer à la place Matthieu 24:3 et n’utilisant les deux premières qu’en référence.
Par Alan Feuerbacher
Source : http://tjrecherches.chez.com