HISTORICITÉ DE LA BIBLE

Les auteurs

 

Les Témoins de Jéhovah croient que la bible est le livre révélé par Dieu aux hommes qu’il a utilisé comme un patron utilise des secrétaires pour écrire ses pensées. Le dogme sur l'innérance de la bible se retrouve dans cette déclaration :[1]

 

2. La Bible a été écrite par environ 40 hommes. Le travail a commencé en 1513 avant notre ère et il s’est terminé plus de 1 600 ans plus tard. La Bible est divisée en 66 petits livres. Ceux qui ont écrit la Bible étaient inspirés par Dieu. Ce sont les pensées de Dieu qu’ils ont écrites, pas les leurs. C’est donc Dieu, dans les cieux, qui est l’Auteur de la Bible, et non les hommes. — 2 Timothée 3:16, 17 ; 2 Pierre 1:20,21.

 

Cette position sur la date de rédaction de la Bible ainsi que du nombre de rédacteurs rejoint la position des fondamentalistes américains. Elle se base sur le crédo de Sola Scriptura (ablatif latin signifiant « par l'Écriture seule ») désignant le principe protestant selon lequel la Bible est l'autorité ultime à laquelle les chrétiens et l'Église se soumettent, pour la foi et la vie chrétiennes.

 

La date du début de rédaction est propre à la chronologie des Témoins de Jéhovah, celle de la fin de rédaction à celle de l'Eglise Catholique avant 1950. L'attribution des livres à tel ou tel auteur correspond à la doctrine du Concile de Carthage en 397 ap JC.[2]

 

Toutefois, la critique des textes bibliques et l'exégèse contemporaine, au départ contrôlée par l'Eglise et aujourd'hui libérée de tout carcan religieux [3], ont depuis longtemps abandonné cette position naïve que les textes étaient authentiques et identifiables à des auteurs bien défini. Pour le seul exemple de la Torah ou (Pentateuque) attribuée pendant des siècles à Moïse, l'examen des textes a démontré la présence de différentes sources de rédaction et de plusieurs rédacteurs [4]. De plus, de nombreux livres ont été modifiés au cours des siècles par plusieurs mains (c'est le cas du livre de Daniel qui possède au moins trois auteurs dans trois langues différentes : hébreu, araméen, grec ou du livre d'Isaïe comportant deux rédactions à des dates différentes) ou ne possèdant pas d'auteur clairement identifiable mais qui furent attribués ultérieurement par la tradition.[5]

 

La sélection du nombre de livres, considérés comme étant inspirés, correspond à la sélection de la bible protestante dont le choix fut fixé en réaction au Concile de Trente (1546 ap. JC) qui accepta des livres Deutérocanoniques. Les Témoins de Jéhovah rejettent tout livre dit "apocryphe" ou "deutérocanonique".[6]

 

Sa transmission

 

Toujours dans la même brochure [7] nous lisons :

3. Dieu a veillé à ce que la Bible soit bien copiée et bien conservée. C’est le livre le plus publié du monde.(...)

S'il est vrai que la bible reste le livre le plus publié du monde, cela ne certifie pas pour autant qu'elle fut bien copiée et bien conservée. Pour le seul cas du Nouveau Testament, nous en possédons plus de 24 000 manuscrits dont 5 300 en entiers.

 

Le Nestle-Aland y recense plus de 150 000 variantes soit 45,4 % des versets pour les évangiles, 32,7 % pour les Actes, 24,4 % pour les épitres de Paul 47,1 % pour l’Apocalypse.[8]

 

Aujourd'hui, les spécialistes s'accordent à dire qu'il est impossible de reconstituer le texte original avec certitude car de nombreuses variantes existent et aucune ne prédomine.[9]

 

Références

  1. Ce que Dieu attend de vous, 1999, p. 2
  2. Le Canon des Ecritures sur Wikikto
  3. Histoire de l'Exegèse par Pierre Gibert
  4. Par exemple, il est impossible que Moïse raconte sa propre mort en Deutéronome 34 ou que Noé puisse faire la distinction entre les animaux purs et impurs en Genèse 7 alors que cette distinction est supposée avoir été donné dans le désert aux Israelites, plus de mille ans après. Pour en savoir plus: Les sources du Pentateuque > Les Sources du Pentateuque
  5. Source : Le Monde de la Bible - Edition Gallimard - 707 pages - Septembre 1998
  6. La Bible Protestante
  7. Ce que Dieu attend de vous, 1999, p. 2
  8. Histoire du Nouveau Testament et Les variations des manuscrits
  9. T. Römer et J.-D. Macchi, Guide de la Bible hébraïque. La critique textuelle dans la Biblia Hebraica Stuttgartensia, Genève, Labor et Fides, 2006 (3ème éd.).

 

 Source : http://www.tj-encyclopedie.org